Pékin

Pékin : culture et traditions

Coutumes

Vu l'extraordinaire richesse de la culture chinoise, nous ne pouvons qu'en évoquer ici succinctement les aspects les plus notoires.

"Sauver la face", équivalent du "statut" ou de la "dignité personnelle", est capital. En cas de différend, préférez toujours le compromis, et souriez avec insistance.

Langue

Les dialectes chinois divergent grandement les uns des autres, tout en présentant certains points communs. La langue officielle, que nous appelons mandarin, est la langue la plus utile : elle est aujourd'hui comprise et parlée par la majorité des habitants.

Ceux qui désirent l'apprendre devront maîtriser quatre tons et 56 000 caractères. Rassurez-vous : beaucoup sont archaïques et 8 000 peuvent suffire. Hormis les langues des minorités ethniques, tous les dialectes chinois emploient le même système d'écriture, quoique le cantonais possède quelque 3 000 caractères qui lui sont propres. Ceux qui pensent pouvoir mieux se débrouiller avec le "chinglish" (anglais à la sauce chinoise) seront déçus : 15 ans d'études chinoises et un cours intensif d'anglais semblent le minimum pour maîtriser cette langue hautement fantaisiste et "very useful for the using" ("très utile à l'utilisation"), comme l'indique un dictionnaire anglo-chinois.

bonjour : nǐ hǎo
au revoir : zàijiàn
merci : xièxie
je vous en prie : búkèqi
je m'appelle... : wǒ xìng...
comment vous appelez-vous ? : nín guì xìng ?
France : Fǎguó
je ne comprends pas : wǒ tīngbùdǒng
passeport : hùzhào
toilettes : cèsuǒ
changer de l'argent : huàn qián
chambre standard : biāozhǔn fángjiān
téléphone : diànhuà
demain : míngtiān
je veux aller à... : wǒ yào qù...
acheter un billet : mǎi piào

Nourriture

Tout ce qui est comestible peut se retrouver dans une assiette en Chine, d'où un très large éventail culinaire. Un proverbe cantonais veut que "tout ce qui a quatre pattes et qui n'est pas une table se mange". Toutefois, sachez que les pangolins, la cervelle de singe crue et autres pattes d'ours, trop chers, ne figurent que rarement au menu.

Il existe quatre grandes cuisines régionales. Celle du Nord (notamment à Beijing et au Shandong) préfère les nouilles au riz ; ses spécialités : le canard laqué et le poulet du mendiant, enveloppé dans des feuilles de lotus et cuit toute une journée sur des braises. Celle du Sud (variante cantonaise et de Chaozhou) fait la part belle à la cuisson à la vapeur et aux préparations bouillies ou sautées ; ses spécialités : les dim-sum, les œufs de mille ans (œufs enveloppés individuellement dans une mixture de cendres, de citron et de sel puis enterrés dans de la terre pendant 100 jours), la soupe de serpent et les ragoûts – éventuellement de chien, de rat ou de hibou. La cuisine de l'Est privilégie les travers de porc, les fruits de mer et les soupes. Enfin, la cuisine de l'Ouest (du Sichuan), souvent très épicée, compterait plus de 4 000 plats ; en voici quelques-uns : le gonbao jiding (poulet frit aux cacahouètes et au piment), le mapo doufu (viande de porc au tofu et aux oignons), le guoba roupian (riz soufflé et viande de porc servie dans son jus de cuisson).

Religion

En Chine, la religion a été influencée par le taoïsme, le confucianisme et le bouddhisme, tous trois inextricablement imbriqués dans la religion populaire, qui intègre également d'anciennes croyances animistes.

On dit du taoïsme, né vers le VIe ou le Ve siècle av. J.-C., qu'il est la seule religion véritablement chinoise. On ne sait rien de son fondateur, Laozi, qui n'est connu que par la légende. Le cœur du taoïsme est le concept du dao, ou Voie, principe de l'Univers, que l'on ne peut appréhender qu'à travers une quête mystique.

Le confucianisme s'est développé sous l'influence des disciples de Confucius (551-479 av. J.-C.). Davantage philosophie que religion, il définit des codes de conduite et des modèles de soumission, mettant l'accent sur la famille, la piété filiale et le culte des ancêtres, mais aussi sur la bonté et l'esprit rituel.

En Chine, c'est l'école du Mahayana, ou Grand Véhicule, qui prédomine dans le bouddhisme. Elle regorge de cieux, d'enfers et de descriptions du nirvana. Les formes du Bouddha sont multiples et les temples, remplis d'images de divinités et d'intercesseurs. Au Tibet, au Sichuan et au Yunnan, le bouddhisme tantrique, ou Rajrayana, est plus présent. Beaucoup plus mystique, il accorde une grande place aux postures rituelles, aux rites secrets d'initiation et aux mantras (formules sacrées).

Quant à la divination, elle s'intègre aux croyances religieuses. Le régime actuel continue de professer l'athéisme : seuls les athées peuvent devenir membres du Parti. La religion a beaucoup souffert de la Révolution culturelle, durant laquelle les temples ont été détruits et les moines éliminés ou condamnés aux travaux des champs, comme les intellectuels et les artistes.

Arts

L'histoire artistique de la Chine remonte à des millénaires. Celle de la céramique, en particulier, est vieille de plus de 8 000 ans. Cette forme artistique atteignit son apogée sous la dynastie Song, période où l'on produisit de la véritable porcelaine à base de kaolin, blanche, fine et presque transparente. La porcelaine "blanc et bleu" apparut probablement sous les Yuan. La dynastie Qing fut celle de la porcelaine peinte décorée de paysages délicats, d'oiseaux et de fleurs.

La tradition attribue la première fonte du bronze à la légendaire dynastie Xia, il y a 5 000 ans.

Le jade, paré de pouvoirs magiques et révéré en Chine depuis le néolithique, revêt toutes les teintes et nuances. C'est sous son aspect blanc qu'il a le plus de valeur.

Dès le néolithique, des objets funéraires étaient placés à côté des défunts dans les sépultures. Leur étude est riche d'enseignements sur les différentes époques. L'art funéraire de la Chine des Tang atteste par exemple de la vie cosmopolite de cette période.

La Chine possède une grande tradition littéraire. Malheureusement, l'essentiel des œuvres reste hors de portée des étrangers qui ne lisent pas le chinois. En France, quelques éditeurs comme Bleu de Chine, Actes Sud et les Éditions Philippe Picquier déploient des efforts remarquables pour offrir des traductions de qualité.

L'histoire de l'architecture chinoise a plus de 3 000 ans. Les constructions impériales de Beijing, capitale des Ming et des Qing, illustrent les grands principes architecturaux chinois. Elles se caractérisent notamment par un toit vert ou jaune, orné de divinités et de signes de bonne augure (carpes ou dragons), par la présence de lions de pierre à l'entrée et d'une petite cour intérieure où un grand vase recueille l'encens et les papiers d'offrande et par des couleurs dominantes de rouge, d'or, de jaune et de vert.

Le cinéma apparut en Chine à la fin du XIXe siècle. Il connut un âge d'or dans les années 1920-1930, interrompu par l'invasion de Shanghai par les Japonais en 1937. Avec la guerre civile puis l'avènement de la République populaire de Chine en 1949, les cinéastes furent contraints de respecter des directives draconiennes. Les règles s'assouplirent progressivement après la mort de Mao. Les années 1990 assistèrent à la naissance des cinéastes de la “sixième génération” – comme Zhang Yuan, Wang Xiaoshuai, Jia Zhangke et Jiang Wen – dont les films, plus grinçants que ceux de la génération précédente, abordent aussi davantage les thèmes de la vie urbaine. Aujourd'hui, hormis quelques réalisateurs capables d'intéresser les investisseurs étrangers – comme Chen Kaige et Zhang Yimou –, les cinéastes sont sans cesse confrontés au manque de financement. Ils doivent en outre toujours composer avec la censure, qui n'a pas disparu dans la Chine du XXIe siècle. En 2009, le prix du meilleur scénario du Festival de Cannes a été attribué à Nuit d'ivresse printanière, de Lou Ye.

L'opéra chinois, dont le représentant le plus célèbre en Occident est l'opéra de Pékin, est l'héritier de 900 ans d'histoire. Il offre un spectacle varié alliant acrobaties, arts martiaux, poésie et danse stylisée. Les quatre rôles principaux sont la femme, l'homme, le "visage peint" (dieux et guerriers) et le bouffon.

La calligraphie était traditionnellement considérée comme la forme suprême de l'art plastique, et un mauvais calligraphe ne pouvait espérer réussir son examen de fonctionnaire. On qualifie les outils de base (papier, encre, pierre à encre et pinceau) de "quatre trésors des études du lettré".

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