
Centre Pompidou-Metz, musée d’art moderne et contemporain de Metz © Tati Campelo - iStock
Mis à jour le : 23 mars 2022
Discrète et prudente car souvent malmenée par l’Histoire, la Lorraine sait pourtant ouvrir en grand son coffre rempli de trésors à celles et ceux qui lui rendent visite. Qui se doute qu’elle est l’une des régions les plus boisées de France ? Qu’elle est piquetée de lacs et d’étangs au cœur d’immenses étendues sauvages ? Que les départements des Vosges et de la Meuse sont parmi les plus “nature” de l’Hexagone ? Quant aux deux métropoles lorraines, Metz et Nancy, autrefois rivales et aujourd’hui complémentaires, elles brillent par leur dynamisme culturel. Au fil des pérégrinations dans la région, on débusque d’autres pépites : Toul, Montmédy, Rodemack, Plombières-les-Bains, Bar-le-Duc… S’y ajoutent un patrimoine industriel d’une émouvante dramaturgie, désormais valorisé, et des savoir-faire artisanaux, comme le travail du verre, hérités de traditions séculaires. Jamais monotone, toujours surprenante, la Lorraine se mérite, tout simplement.
Son impressionnante silhouette de pierre jaune nantie de volutes gothiques se remarque de très loin, régnant sans partage sur la préfecture de la Moselle. À la fois élancée et puissante, la cathédrale Saint-Étienne de Metz surprend par son bel éclat doré et la richesse de sa décoration intérieure. Ce joyau de l’art gothique flamboyant a fêté ses 800 ans en 2020.
C’est surtout la couleur de la façade qui marque les esprits. Les teintes dorées, chaleureuses et enveloppantes, émanent de la pierre des carrières de Jaumont, en Pays messin, dont bon nombre d’édifices tirent leur étonnante clarté. La nef est flanquée de deux tours : la tour de Mutte, côté place d’Armes, la plus haute ; et la tour du Chapitre, côté place Saint-Étienne. Le portail principal, de style néogothique, date de 1903 et est orné de statues. L’entrée de la cathédrale se fait par le portail de la Vierge (côté place d’Armes), lui aussi richement ornementé.
Sitôt le portail franchi, le regard est aspiré vers le haut, appel symbolique à l’élévation spirituelle. Longue de 123 m et haute de 42 m, la nef figure parmi les plus impressionnantes de France. L’effet est encore accentué par la lumière qui se reflète sur les piliers. Notez également le petit orgue Renaissance en nid d’hirondelles, suspendu à mi-hauteur sur le côté droit de la nef, à l’angle avec le transept.
La cathédralef de Metz est appelée “la lanterne du Bon Dieu”, en raison d’une fantastique particularité : 6 500 m2 de vitraux auquels elles doit une incroyable luminosité. Les œuvres, d’époques variées, présentent un superbe répertoire de styles. Celles de Chagall, réalisées après la Seconde Guerre mondiale, dans le bras nord du transept et le déambulatoire, transportent les visiteurs dans un univers onirique ; admirez notamment l’éclatant vitrail de La Création (1963). Celles de la chapelle du Saint-Sacrement, de Jacques Villon (1957), évoquent les thèmes de l’eau et du vin. Dans le bras gauche du transept, l’immense vitrail de Théobald de Lixheim (1504) se déploie sur 424 m2 . L’énorme rose, du XIVe siècle, est de Hermann de Münster.
Il a fêté ses 10 ans en 2020. Situé derrière la gare SNCF, dans le quartier en pleine mutation de l’Amphithéâtre, ce phare de la culture qui rayonne de toute sa splendeur sur la ville s’est imposé comme un pôle incontournable de l’expression artistique moderne et contemporaine. Il séduit autant pour son architecture audacieuse que pourla qualité des expositions qu’il accueille.
Quel contraste ! À quelques dizaines de mètres de l’imposante gare ferroviaire de style néo-roman se déploie un ovni architectural : le futuriste chapiteau blanc signé du duo d’architectes Shigeru Ban et Jean de Gastines. La toiture, tout en courbes et contre-courbes, est inspirée du cannage des chapeaux chinois en bambou tressé. Les poutres sont coiffées d’une membrane blanche en fibre de verre et téflon. La flèche culmine à 77 m, un clin d’œil à l’année d’ouverture (1977) du Centre Pompidou de Paris. Sous une capeline ondulante, se déploient trois galeries de 80 m de long, sorte de parallélépipèdes superposés orientés dans des directions différentes avec, à leurs extrémités, d’amples baies vitrées.
Le Centre Pompidou-Metz est un vaste lieu d’exposition de 5 000 m2, doté de volumes exceptionnels. Dans la Grande Nef et les trois galeries, le centre présente plusieurs expositions temporaires par an (il n’y a pas de collections permanentes), consacrées à la création artistique sous toutes ses formes depuis 1900. Ces expositions s’appuient notamment sur des prêts d’œuvres de la collection du Centre Pompidou, d’institutions publiques nationales et internationales, ou de collections particulières, ainsi que sur des commandes faites spécifiquement à des artistes. Le Centre s’enrichit également d’une programmation artistique pluridisciplinaire (conférences, spectacle vivant, cinéma, etc.).
Impossible de venir dans la Meuse sans visiter les champs de bataille de la Première Guerre mondiale. C’est sur la rive droite de la Meuse, dans un secteur couvrant environ 20 km2 au nord-est de Verdun, que se déroula l’une des batailles les plus meurtrières du conflit, entre le 21 février et le 20 août 1917. Elle se solda par la mort de près de 700 000 soldats, français et allemands. Le souvenir de ce martyre est resté vivace.
À 9 km au nord-est de Verdun, ce fort construit après la guerre de 1870 est le plus vaste ouvrage de la place forte de Verdun. Conscients de sa valeur stratégique, les Allemands s’en emparèrent par surprise dès le début de leur grande offensive, en février 1916. Doté d’une épaisse carapace de béton reposant sur une couche de sable, il fut utilisé comme entrepôt et abri pour près de 3 000 combattants, et ne fut repris par les Français qu’en octobre 1916. Au fil des galeries, les visiteurs se familiarisent avec les rudes conditions de vie des soldats : casemates, chambrées, cuisines, chapelle, latrines, poste de commandement, magasins à poudre… À l’extérieur, on peut marcher sur le toit du fort, bosselé par les trous creusés par les tirs d’obus. (03 29 84 41 91 ; Douaumont ; 4€, billet jumelé avec le fort de Vaux 6,50€; tlj 10h-19h juil-août, 10h-18h30 mai-juin, avr et sept, oct-déc et fév-mar 10h-17h)
Symbole de la résistance de l’armée française au cours de la bataille de Verdun, ce fort édifié entre 1881 et 1884 tomba aux mains des Allemands après d’âpres combats le 7 juin 1916. Il était occupé par une garnison de 250 soldats français. Les Allemands en avaient fait l’un de leurs objectifs prioritaires. À l’intérieur de la forteresse, on découvre le quotidien des combattants assiégés. (03 29 88 32 88 ; Vaux-devant-Damploup ; 4€, billet jumelé avec le fort de Douaumont 6,50€; tlj 10h-19h juil-août, 10h-18h30 mai-juin, 10h-17h30 avr et sept, 10h-17h oct-nov et fév-mar, 10h-16h30 déc)
Ce mémorial créé en 1967 est aujourd’hui un musée à la scénographie moderne qui propose un parcours de visite immersif consacré à la bataille de Verdun, sur 3 niveaux, s’appuyant sur 2 000 objets de collection, des photos et des dispositifs audiovisuels de nouvelle génération. Les visiteurs sont plongés au cœur de l’expérience de combat des soldats. (03 29 88 19 16 ; Fleury-devant-Douaumont ; 11€; tlj 9h30-19h juin-sept, 9h30-18h oct-nov et fév-mai, horaires réduits déc, fermé jan)
Parfait exemple de classicisme français, la place Stan’ est inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Au centre, entre les corps de bâtiments symétriques, les grilles en fer forgé et leurs fontaines, Stanislas Leszczynski, le dernier des ducs de Lorraine, veille. Les Nancéiens se retrouvent sur la place pour fêter la Saint-Nicolas, prendre un verre en terrasse, fureter dans les allées d’un jardin éphémère en été…
Construite entre 1751 et 1755, cette place fut voulue par Stanislas Leszczynski, roi de Pologne et dernier duc de Lorraine, pour honorer son gendre, qui n’était autre que Louis XV. L’architecte Emmanuel Héré lui conféra des dimensions altières (106 x 124 m). Le ferronnier Jean Lamour érigea six grilles monumentales en fer forgé dorées à la feuille, et les fontaines de style rococo furent confiées au sculpteur Barthélémy Guibal. L’idée était de rassembler là les grandes institutions de la capitale des ducs de Lorraine et de relier la cité médiévale à la ville neuve de Nancy. La place fait partie d’un ensemble architectural datant du XVIIIe siècle, complété par les places de l’Alliance et de la Carrière.
Quatre corps de bâtiments identiques en pierre blanche se font face, avec chacun sept travées de fenêtres. Les deux situés à l’est abritent l’Opéra et le Grand Hôtel de la Reine. À l’ouest, le musée des Beaux-Arts et le pavillon Jacquet semblent leur répondre. L’hôtel de ville ferme la place royale de toute sa longueur tandis que, de l’autre côté, des bâtiments d’un seul étage (où se trouve le magasin Daum) ouvrent la perspective sur l’arc de triomphe.
Les armes de Stanislas et le blason de Nancy s’affichent au fronton de l’hôtel de ville, surmonté de statues – l’une d’elles, à gauche de l’horloge, représente la Justice, avec son glaive et sa balance. Dès l’entrée, l’escalier d’honneur, chef-d’œuvre de Jean Lamour paré d’une rampe en fer forgé, ouvre sur un monde de dorures, de fresques et de trompe- l’œil. Il mène au Salon carré, à l’italienne, d’où l’on accède au Grand Salon. L’hôtel de ville ne se visite qu’en de rares occasions (lors des Journées du patrimoine).
Après l’annexion de l’Alsace-Moselle parla Prusse en 1870, Nancy accueille de nombreux réfugiés, qui amènent avec eux leurs savoir-faire. On assiste alors à l’émergence d’un nouveau courant artistique. Artistes, industriels et mécènes s’unissent pour donner naissance au début du XXe siècle à l’Alliance provinciale des industries d’art. L’École de Nancy est née. Ses grandes figures sont Émile Gallé (botaniste, maître verrier, ébéniste et céramiste), Eugène Corbin (artiste amateur, collectionneur d’art et mécène), Louis Majorelle (ébéniste et décorateur), les maîtres-verriers de la maison Daum. Leur volonté : introduire l’art dans la vie quotidienne, dans tout et pour tous, et innover en permanence.
Le musée de l’École de Nancy (36-38 rue du Sergent-Blandan ; tarif plein/ réduit 6/4€; mer-dim 10h-18h) restitue l’atmosphère des années 1900 dans la maison d’Eugène Corbin. Admirez, dès l’entrée, la table d’Émile Gallé intitulée Le Rhin. On accède ensuite au salon Pommes de Pin, avec des œuvres de Majorelle, Gallé, Prouvé… De la chambre à coucher à la salle de bains, et jusqu’au jardin avec son aquarium, tout suscite l’émerveillement.
Récemment restaurée, la Villa Majorelle (1 rue Louis-Majorelle ; tarif plein/réduit 6/4€; 14h-18h mer-dim; réservez en ligne) fut construite vers 1901-1902 par l’architecte et décorateur Henri Sauvage pour Louis Majorelle. Dès le vestibule, la vie végétale est déclinée sous de multiples formes (peintures murales, vitraux, porte-manteau…). L’escalier est baigné d’une lumière qui traverse un vitrail du maître-verrier Jacques Gruber. Après le lumineux salon, des baies vitrées en ogive donnent sur la terrasse. L’ensemble exhale une atmosphère unique.
La Meuse est un fleuve mutin qui traverse le département éponyme du sud au nord. Au fil de ses méandres, les visiteurs s’imprègnent de paysages variés, entre collines, bocages et forêts, prennent un bain de nature, succombent à des tentations gourmandes, vibrent devant la beauté d’un riche patrimoine… Avec, en point d’orgue, l’étonnante cité de Verdun et les champs de bataille de la Première Guerre mondiale. Une moisson d’instants mémorables !
Bienvenue dans un petit pays qui brasse d’épaisses forêts, des collines verdoyantes, des étangs et des lacs, et des bourgades au charme bucolique, dans le parc naturel régional des Vosges du Nord, aux confins de l’Alsace et de la Lorraine. Témoins d’un passé tumultueux, des châteaux forts médiévaux perchés sur des barres de grès apportent un halo romantique à cette région méconnue. Les Vosges du Nord sont aussi un fief historique de la tradition du verre et du cristal.
Principal bourg des Vosges du Nord, Bitche est une halte incontournable. Bâties sur des plans de Vauban, les puissantes murailles de la citadelle (03 87 96 18 82 ; rue des Tilleuls ; citadelle/jardin/ billet combiné 10/5/13€; citadelle tlj 10h-17h mi-mars à mi-oct, jardin tlj 11h-18h30 juil-août, mar-dim 11h-18h mai-juin et sept), accrochées à une colline longiligne, dominent la ville depuis la fin du XVIIe siècle.
Ce chef-d’œuvre d’architecture militaire propose un insolite parcours cinématographique dans l’incroyable réseau souterrain de la citadelle, une véritable ville avec des casemates, des étables, une cuisine, un hôpital, une boulangerie... Au pied de la citadelle, le Jardin pour la Paix est un grand parc composé de jardins éphémères.
À 2 km du centre-ville, l’étang de Hasselfurth, au milieu de collines boisées, offre son cadre enchanteur aux visiteurs. Une base de loisirs, avec une aire de baignade, y est installée. Plusieurs sentiers pédestres sillonnent le secteur.
De l’empire sidérurgique en Lorraine, il reste peu de vestiges. Le haut-fourneau U4, à Uckange, entre Metz et Thionville, est l’une des rares infrastructures aujourd’hui épargnées et classées. Il s’impose progressivement comme une sentinelle de la mémoire usinière. C’est l’un des plus beaux exemples du patrimoine industriel français.
L’U4 est un monument exceptionnel. Ce “monstre de métal” de 80 m de haut est le seul haut-fourneau de France inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Unique rescapé d’un impressionnant site sidérurgique sur les bords de la Moselle, il ne dut son salut qu’à une poignée d’irréductibles qui se mobilisèrent pour éviter sa démolition après l’arrêt définitif de l’usine en 1991. La ténacité finit par payer : l’U4 échappa au pic des démolisseurs et obtint le classement en 2001. Il fut ensuite réhabilité et accueille du public depuis 2008. Après des débuts timides, le succès est allé grandissant, servi par une programmation culturelle et musicale innovante et de qualité (pièces de théâtre et concerts).
Les visiteurs font part à l’unanimité de leur fascination pour le colosse métallique, dont la vision s’imprime de manière indélébile dans la mémoire. À quelques dizaines de mètres de la route et de la voie ferrée, au cœur de la ville, ce vaisseau de rouille irradie tout l’horizon de sa saisissante stature. À l’entrée, un musée présente toutes les étapes de la production de la fonte. D’émouvantes visites sont assurées par d’anciens sidérurgistes (2-3 fois/semaine) qui guident les visiteurs dans les entrailles du colosse et font revivre le quotidien dantesque des fondeurs, notamment les coulées, la phase la plus spectaculaire du travail sidérurgique, lorsqu’un torrent de fonte à 1 450°C jaillit du ventre de la bête, comme un feu d’artifice, avec d’immenses gerbes d’étincelles, dans un vacarme effroyable. La nuit, l’habillage lumineux du site, signé de l’artiste Claude Lévêque, restitue l’ambiance rougeoyante du métal en fusion. Il donne un aspect fantastique au Moloch et l’érige en œuvre d’art.
Sur près de 80 km, la Route des Crêtes serpente entre Lorraine et Alsace. De par sa position stratégique, elle servit à ravitailler les troupes durant la Première Guerre mondiale. On profite désormais dans le calme de superbes panoramas et d’un réservoir inépuisable de randonnées. En hiver, le champ est libre pour les skieurs et les adeptes des raquettes !
Reliant Saintes-Maries-aux-Mines à Cernay, la Route des Crêtes ondule pendant 77 km sur les hauteurs entre les Vosges et l’Alsace, offrant de beaux panoramas des deux côtés. Elle passe par le col du Bonhomme, celui de la Schlucht, le Hohneck, le Markstein, le Grand Ballon (point culminant du massif)… Les points de vue sur les cols, les pâtures, les forêts et les lacs se succèdent. Photographes, motards, randonneurs… Chacun y trouve son bonheur. En chemin, prévoyez une halte dans l’une des fermes-auberges traditionnelles, dites fermes marcaires (de l’allemand melker, le vacher), comme celles des Trois Fours (03 89 77 31 14 ; Munster ; mai-nov), de la Chaume de Firstmisset du Gazon du Faing.
La Route des Crêtes fut créée pendant la Première Guerre mondiale pour acheminer matériel, vivres et armes aux troupes cantonnées en montagne. Parallèle à la ligne de crêtes, elle permettait aux forces françaises d’être à l’abri des projectiles. Des plaques commémoratives ont été apposées, comme au Hohneck et au col du Bonhomme. La route fut ouverte à la circulation en 1928.
Tout au long de la Route des Crêtes, les panneaux de balisage de randonnée se succèdent. Le GR®5 longe l’itinéraire, du col du Honneck au Bonhomme, oscillant entre les côtés lorrain et alsacien. Quand la neige est là, la route devient un vrai paradis pour les skieurs de fond et de randonnée, et les adeptes des balades en raquettes.
L’Imagerie d’Épinal est ancrée dans la mémoire collective. L’entreprise historique, située près du port, sur les berges de la Moselle, mérite une visite. De même que son voisin, le musée de l’Image. Une belle occasion de découvrir des images bien moins naïves qu’il n’y paraît au premier abord !
C’est l’imprimerie Pellerin, créée en 1796, qui lança la renommée des images d’Épinal. La xylographie permit la production en série : la gravure était faite sur bois (puis sur pierre) et les images étaient coloriées grâce à des pochoirs. Les techniques et outils traditionnels sont présentés dans le bâtiment historique : la presse à bras – quand l’impression est réussie, on dit qu’il y a “amour” –, la presse lithographique dite bête à corne, l’évolution du papier au cours des siècles… La salle de la mise en couleurs vaut le coup d’œil avec ses immenses machines. Et, à la cave, un trésor: plus de 6 000 pierres lithographiques ! L’Imagerie d’Épinal est la dernière fabrique d’images encore en activité en Europe. La visite s’achève avec les ateliers et une boutique très bien fournie !
Connue pour illustrer des contes, fables et jeux, ces images ne sont pas si naïves qu’on pourrait le croire… Véhiculées par des colporteurs, elles se sont avérées un puissant outil de communication à une époque où peu savaient lire. Les thèmes récurrents en étaient la religion, la politique, la guerre, les mœurs… Les images colorées servirent abondamment la propagande napoléonienne et coloniale.
Le thème est à approfondir dans le bâtiment voisin, le musée de l’Image d’Épinal, qui retrace l’histoire de l’imagerie populaire depuis le XVIIe siècle, en France et en Europe. Une partie est dévolue à l’exposition permanente et une autre accueille des expositions temporaires qui permettent de montrer le fonds riche de 110 000 pièces. On y trouve des pépites, au sujet des différents âges de l’homme, de la censure, de l’éducation des filles... Une section est destinée à la jeunesse, avec des planches de Toto ou sur les animaux.
Il y a une certaine démesure entre l’ampleur du site archéologique découvert à Grand et la taille de ce petit village lorrain de moins de 400 habitants. L’ancienne cité gallo-romaine a déjà dévoilé les vestiges d’une immense mosaïque et d’un vaste amphithéâtre
Cet amphithéâtre, qui mesurait 148 m sur 65 m, était l’un des plus grands du monde gallo-romain. Il pouvait accueillir 17 000 spectateurs. L’essentiel aurait été construit à la fin du Ier siècle de notre ère. Découvert au début du XIXe siècle, il ne fut véritablement fouillé qu’à partir de 1963. On y pénètre en longeant deux murs percés de petites loges qui abritaient les gladiateurs, ainsi que les animaux sauvages avant les représentations. Ce qui ne manque pas de procurer une drôle d’impression… Les gradins sont recouverts de bois (pour les protéger), tandis qu’une partie du site est laissée en l’état. En sortant, jetez un coup d’œil aux objets exhumés et mis en vitrine : épingles à cheveux en os, serrures, cuillères, pièces de monnaie…
L’intérêt historique de Grand est bien loin de se limiter à l’amphithéâtre : le village entier comporte des vestiges et un parcours de 2 km à pied (une carte vous sera distribuée à l’entrée) vous guidera, de panneau en panneau, jusqu’aux emplacements de l’ancien jardin des thermes, d’une basilique, d’habitats, des restes d’une enceinte monumentale…
Le point d’orgue de la visite est une mosaïque de 232 m² mise au jour en 1883 dans une ancienne villa de maître. Composée de petits cubes de calcaire et de pâte de verre, elle impressionne par sa taille et ses décors géométriques, floraux et animaliers (tigre, ours…) . Une passerelle permet d’en faire le tour, et près de 50 000 objets retrouvés sur place sont exposés dans des vitrines. Le circuit de visite passe en partie par des plaques de verre au sol qui laissent des vestiges apparents.
La Route touristique des Côtes de Toul évolue au milieu de coteaux boisés, de vignes et de parcelles cultivées, où les mirabelliers sont les rois. Cette route des vins qui traverse 13 communes offre une quinzaine de visites de caves pour déguster l’AOC Côtes de Toul.
Lucey
Au centre de Lucey , un village-rue typique de Lorraine, la Maison de la polyculture (03 83 63 85 21 ; sur réservation) retrace les activités agricoles des coteaux du Toulois depuis le XVIIIe siècle à travers un petit musée, une vigne pédagogique, une houblonnière et un arboretum. De là, un sentier de découverte sort du village, traverse les vignes et parvient au “jardin d’eau”, où le chanvre était jadis mis à macérer. Côté caves, la Maison Lelièvre (03 83 63 81 36 ; 1 rue de la Gare) et le Domaine Migot (03 83 63 87 31 ; 108 Grande-Rue), labellisé AB, ouvrent leurs portes tous les jours !
Bruley
Beaucoup de choses à Bruley ! Pas moins de quatre visites de domaines sont possibles dans ce petit village : chez Francis Demange (06 82 34 10 08 ; 93 rue des Triboulottes), à la Maison Laroppe (03 83 43 11 04 ; 253 rue de la République), labellisée AB, ainsi qu’aux Domaine de la Linotte (06 89 53 61 90 ; 90 rue Victor-Hugo) et Domaine Régina. Vous pourrez aussi découvrir la distillation de la mirabelle et, dans un tout autre style, une réplique de la grotte de Lourdes et une chapelle du rosaire, tout en haut du village, derrière l’église de style néogothique.
Toul
Prévoyez un peu plus de temps pour visiter Toul et ses fortifications, sans omettre une descente de cave au domaine de l’Ambroisie.
Blénod-lès-Toul
À Blénod-lès-Toul, vous remarquerez les maisons qui se serrent autour de l’église : il s’agit de loges qui servaient autrefois à entreposer les récoltes et le vin à l’intérieur de l’enceinte fortifiée. Certaines ont été restaurées.
Vannes-le-Châtel
Vannes-le-Châtel, connue depuis deux siècles comme une cité du verre et du cristal, est le berceau de la maison Daum. C’est donc tout naturellement qu’a été implanté ici le Centre européen de recherche et de formation aux arts verriers (03 83 50 18 43 ; rue de la Liberté ; lun-ven 8h-12h et 14h-17h) – visites et démonstrations du travail du verre à chaud ; expositions, conférences et diverses animations.