Cet ensemble de majestueuses madrasa légèrement penchées, parfaitement proportionnées et couvertes de majoliques et de mosaïques bleu azur, est le joyau de la ville et l’un des sites les plus fabuleux d’Asie centrale. Le Registan, “place sablonneuse” en tadjik, était le centre marchand de la Samarcande médiévale et un bazar occupait probablement la place.
Les trois édifices grandioses comptent parmi les plus anciennes madrasa préservées au monde, les autres ayant été détruites par Gengis Khan. Si elles ont souffert des fréquents séismes qui secouent la région, leur résistance témoigne du fantastique talent de leurs bâtisseurs. Les Soviétiques ont certes réalisé un travail remarquable pour protéger et restaurer ces trésors, mais ils ont aussi pris quelques libertés contestables, comme l’ajout d’un dôme bleu à la madrasa Tilla Kari. Celle-ci abrite une excellente exposition de photographies, qui donne une idée de l’état de délabrement du site au début du XXe siècle.
Sur le côté ouest, la madrasa Ulug Beg, la plus ancienne, fut achevée en 1420 sous le règne d’Ulug Beg ; il y aurait enseigné les mathématiques, la théologie, l’astronomie et la philosophie. Sous les petites coupoles d’angle se trouvaient des salles de classe et, au fond, une grande mosquée avec un intérieur splendide et une austère salle de classe sur le côté.
Les autres édifices sont des imitations commandées par l’émir chaïbanide Yalangtush. En face de la madrasa d’Ulug Beg, la madrasa Chir Dar (des Lions), de 1636, possède un portail décoré de félins rugissants ; censés représenter des lions, ils ressemblent à des tigres et bravent l’interdit islamique de dépeindre des créatures vivantes. Sa construction dura 17 ans, mais elle a moins bien résisté que la madrasa d’Ulug Beg, bâtie en 3 ans.
Entre les deux, la madrasa Tilla Kari (“couverte d’or”), terminée en 1660, comprend une jolie cour verdoyante. Son fleuron est la mosquée, du côté gauche de la cour, abondamment rehaussée d’or pour symboliser la prospérité de Samarcande à cette époque. Sur le plafond plat, couvert de feuilles d’or, des motifs fuselés donnent l’impression d’un dôme. Dans la mosquée, une belle galerie contient des photos en noir et blanc du vieux Samarcande.
La mosquée de la madrasa Ulug Beg renferme une autre galerie de photos intéressante. Nombre des anciennes cellules des madrasa sont devenues des boutiques d’art et de souvenirs. En haute saison, des faux mariages sont organisés pour les touristes dans la cour de la madrasa Chir Dar, tandis que des spectacles son et lumière sans grand intérêt ont lieu sur la place.
De l’aube jusqu’à l’ouverture, des gardes proposent d’accompagner discrètement les visiteurs jusqu’au sommet d’un minaret pour 10 000 S ou plus (à négocier).
Notez que le billet reste valide toute la journée, ce qui permet de revenir pour photographier le complexe aux moments où la lumière est la plus propice. Dans ce cas, signalez votre intention aux agents de sécurité afin qu’ils ne le déchirent pas.
angle Registan et Toshkent ; 14 400 S ; 9h-20h avr-oct, 9h-17h nov-mars