Bibliothèque de Strahov

C’est la plus grande bibliothèque monastique de la République tchèque. Elle comprend deux magnifiques salles baroques datant des XVIIe et XVIIIe siècles. Hélas, on ne peut les admirer que depuis la porte – l’humidité créée par la respiration des visiteurs endommageait les fresques. Quelques curiosités historiques y sont également exposées.

L’étonnante salle de philosophie (Filozofický sál ; 1780-1797) fut construite sur deux niveaux pour accueillir des rayonnages en noyer provenant d’un monastère de Bohême du Sud, et qui recouvrent ses murs du sol au plafond. On accède à la galerie supérieure par des escaliers en colimaçon dissimulés dans les angles. L’impression de hauteur est accentuée par la fresque du plafond, représentant la Quête de la vraie sagesse par l’humanité. La divine Providence trône au centre, enveloppée d’une lumière dorée rayonnant en direction des figures périphériques, d’Adam et Ève jusqu’aux philosophes grecs.

Dans le vestibule de la salle, un cabinet de curiosités du XVIIIe siècle présente des restes de requins, de raies, de tortues et autres créatures marines. Ces dépouilles écorchées et écartelées étaient préparées par les marins qui les faisaient passer pour des monstres des mers auprès des néophytes. Sur une table à droite de l’entrée, deux longs appendices parcheminés de couleur brune voisinent avec une corne de narval. Ne croyez pas le gardien, pudique, qui vous dira qu’il s’agit de trompes d’éléphant. Ce sont des pénis de baleine.

Une autre vitrine (près de la porte donnant sur le corridor) contient des objets anciens, dont un service à café miniature fabriqué pour l’impératrice Marie-Louise en 1813, et que l’on peut ranger dans quatre faux livres. En face, la fameuse xylothèque (1825) consiste en une collection de boîtes en forme de livre, chacune faite de l’essence qu’elle décrit, et contenant des échantillons de feuilles, de racines, de fleurs et de fruits. En empruntant le corridor, vous découvrirez sur un présentoir un fac-similé du trésor le plus précieux de la bibliothèque. Il s’agit de l’évangéliaire de Strahov, un codex du IXe siècle protégé par une reliure du XIIe siècle sertie de pierres précieuses.

Le corridor mène à la salle de théologie (Teologiský sál ; 1679), plus ancienne et encore plus belle. Le plafond, bas et incurvé, est couvert d’une épaisse couche de stucs baroques agrémentés de cartouches peints traitant du thème de la “Vraie Sagesse”, censée reposer sur la foi, comme le rappelle l’une des devises peintes : Initium sapientiæ timor Domini – “la crainte de Dieu est le commencement de la sagesse”.

Strahovská knihovna ; 233 107 718 ; www.strahovskyklaster.cz ; Strahovské nádvoří 1 ; 9h-12h et 13h-17h ; 22

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