Au nord-est du Registan à Samarcande, l’énorme mosquée Bibi-Khanoum, achevée peu de temps avant la mort de Timur Lang, fut sans doute le joyau de son empire. Alors l’une des plus grandes mosquées du monde musulman (avec la coupole de la mosquée principale haute de 41 m et un pichtak de 38 m), elle atteignait les limites des techniques de construction d’alors.
Se détériorant lentement au fil des ans, elle s’effondra en partie lors d’un séisme en 1897 et fut reconstruite dans les années 1970. Semblant aujourd’hui sur le point de s’écrouler à nouveau, elle aurait bien besoin d’être restaurée, surtout au niveau de la façade, ce qui ne perturbe guère les marchands de souvenirs à l’intérieur.
D’après la légende, Bibi Khanoum, l’épouse chinoise de Timur, ordonna la construction de cette mosquée pendant une campagne de son époux pour lui en faire la surprise à son retour. L’architecte, tombé fou amoureux d’elle, n’accepta de terminer le travail qu’à condition qu’elle lui accordât un baiser. Or le baiser laissa une trace, et Timur, la découvrant, fit exécuter l’architecte et décréta que les femmes devraient désormais porter le voile pour ne pas tenter les hommes.
Dans la cour intérieure, un énorme lutrin en marbre donne une idée de la taille du bâtiment. Selon une croyance locale, les femmes qui parviennent à passer sous le lutrin auront beaucoup d’enfants. La cour contient également deux mosquées plus modestes. Celle sur la gauche, en entrant par l’imposant portail principal, possède un intérieur non restauré, festonné de calligraphies arabes.
Toshkent yo’li ; 9 000 S ; 8h-19h avr-oct, 9h-17h nov-mars