Parmi les constructions les plus intelligentes de la Renaissance, le Palazzo degli Uffizi (galerie des Offices), un bâtiment en forme de U inondé de lumière, a été conçu par Giorgio Vasari pour accueillir l'administration du duché des Médicis. Il abrite de nos jours le plus beau legs de la célèbre famille, la collection d'art Renaissance la plus fournie au monde: plus de 1 500 œuvres réparties sur 50 salles. C'est sa qualité constante qui rend cette collection extraordinaire. Sa longue histoire débute avec les précurseurs de la Renaissance, comme Giotto (Madone d'Ognissanti, v. 1300), Cimabue (Vierge en majesté, v. 1272), Ucello (La Bataille de San Romano, 1456) ou Simone Martini et son éclatante Annonciation (1333), et culmine avec ses héritiers tels Titien (La Vénus d'Urbino, 1538) et Caravage (Méduse). La place d'honneur revient aux maîtres florentins. Botticelli est le plus admiré, avec La Naissance de Vénus et Le Printemps, œuvres emblématiques et surprenantes quel que soit le nombre de reproductions que vous ayez pu voir. Né en Toscane, Léonard de Vinci est aussi présent, avec son exquise Annonciation, tout comme Michel-Ange et sa Sainte Famille dans le Tondo Doni, une étonnante composition. Les maîtres flamands et allemands comme Rubens, Rembrandt, Dürer, pour ne citer qu'eux, sont réunis dans d'autres salles.
Les conservateurs du musée invitent à découvrir leurs richesses dans un ordre plus ou moins chronologique, en commençant par les maîtres toscans du XIIe au XIVe siècle, suivis dans l'ordre par les précurseurs de la Renaissance, de la haute Renaissance et du maniérisme et enfin du baroque et du néoclassicisme. Mais une visite ne peut suffire: mieux vaut sélectionner une période, un ensemble d'œuvres ou un artiste en particulier et piocher quelques idées en vue d'une autre visite.
Le personnel des Offices sait qu'il possède un trésor. Certains lui reprochent cependant de n'avoir guère innové: trop de visiteurs, des files d'attente trop longues quoique évitables et de nombreuses salles parfois trop chargées. Heureusement, une sortie de style minimaliste, conçue par Arata Isozaki, un Japonais, et des salles plus vastes et plus modernes sont en projet.
Si vous n'avez pas encore le tournis, terminez par le palais, qui en lui-même mérite votre attention. Ses larges corridors dominés par de superbes fresques donnent une impression d'espace qui manque à de nombreux musées, et le passage face à l'Arno offre un magnifique panorama jusqu'à San Miniato al Monte. Du café, la vue au-dessus de la Piazza della Signoria est tout aussi belle. Enfin, le mystérieux Corridoio Vasariano, qui s'ouvre dans les entrailles des Uffizi, conduit quelques privilégiés sur le Ponte Vecchio et jusqu'au Palazzo Pitti sans qu'ils aient besoin de mettre le nez dehors.