Breton ? Normand ? La question ne date pas d'hier. Laissons de côté les points d'interrogation et concentrons-nous sur les certitudes : classé sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1979, le Mont-Saint-Michel est un site unique réunissant un village, une abbaye et un espace naturel en une harmonieuse unité de lieu. Sublimement mis en scène par la nature, ce décor qui évolue selon les mouvements des nuages, de la mer et du sable a séduit les moines qui y bâtirent une abbaye contre vents et marées, avant de faire le bonheur des plus de 3 millions de visiteurs qui s'y rendent chaque année.
Après des travaux titanesques de l’État (destruction de la digue-route et de l’ancien parking et construction d’un pont-passerelle ainsi que d’un barrage sur le Couesnon), le Mont a retrouvé son insularité et s’est, du coup, définitivement débarrassé de la voiture. Il est accessible uniquement à pied ou en navette via le pont-passerelle. On s’en approche ainsi avec lenteur. Tant mieux, cela fait durer le plaisir.
Saint Michel et le Mont
Une légende prétend qu’en 709 l’archange saint Michel commanda à Aubert, évêque d’Avranches, de fonder un monastère sur ce qui était alors le mont Tombe. En 966, Richard Ier, duc de Normandie, plaça des moines bénédictins dans les murs. Au XIIIe siècle, le roi de France, Philippe Auguste, finança la construction de l’ensemble gothique de la Merveille. Les Anglais assiégèrent le Mont-Saint-Michel à trois reprises durant la guerre de Cent Ans… en vain. De la Révolution au Second Empire, l’abbaye servit de prison. Ce n’est véritablement qu’au XIXe siècle qu’elle devint un lieu de visite et que les touristes remplacèrent les pèlerins du Moyen Âge.
Découverte de l’abbaye
Après la salle des gardes, vous parcourrez les escaliers du Grand Degré jusqu’à la terrasse ouest. Sur le parvis, les pierres sont marquées de lettres et de numéros. Cette identification permettait aux tailleurs de pierre d’être payés pour leur travail. La façade de l’église abbatiale date de 1780. On peut voir, à son sommet, la statue de l’archange saint Michel terrassant le mal représenté par un dragon. Haute de 4 m, elle domine la mer de 152 m. À l’intérieur de l’église, la nef et le transept sont romans, tandis que le chœur est de style gothique flamboyant (XVe -XVIe siècle). La visite se prolonge dans le monastère de la Merveille. Cette magnifique construction gothique en granit abrite sur 3 étages des bâtiments claustraux : au niveau supérieur, le cloître est ouvert sur la baie et le réfectoire est éclairé par une source de lumière invisible. Au-dessous, on trouve la salle des chevaliers et la salle des hôtes, ainsi qu’une crypte constituée de dix énormes piliers soutenant le chœur de l’église abbatiale, dont les pierres proviennent des îles Chausey. Enfin, le dernier niveau abrite l’aumônerie et le cellier. Pour une visite insolite, optez pour le parcours nocturne “Les chroniques du Mont“.
Informations pratiques
Consultez le site de la baie du Mont-Saint-Michel.