La semaine sainte à Séville.

Andalousie

La semaine sainte à Séville

© MANUEL PUGA - iStock

Quand a lieu la Semaine Sainte à Séville ?

Le printemps venu, le soleil brille dans les rues, les fleurs d’oranger embaument la ville et Séville se prépare pour sa Semana Santa (Semaine sainte). Du dimanche des Rameaux au dimanche de Pâques, on estime que les processions sont suivies par un million de personnes. Si vous ne craignez pas la foule, mêlez-vous aux Sévillans et autres participants, vous ne le regretterez pas. 

Qu'est ce que la Semana Santa ?

Fin mars-début avril, pour la Semaine sainte, quelque 60 processions se fraient un chemin dans les étroites rues sévillanes, exhibant des statues superbement parées au rythme sombre et lancinant des trompettes et des tambours

À première vue, le spectacle peut sembler étrange et intimidant: d’interminables files de silhouettes en robes longues, gantées de blanc, une corde à la taille et surtout encapuchonnées. Ce capuchon pointu des nazarenos qui ne laisse apercevoir que les yeux est censé, initialement, assurer l’anonymat aux pénitents. Les processions des plus grandes hermandades, ces confréries catholiques composées entre autres de nazarenos et de costaleros, comptent jusqu’à 2 500 participants. 

Au minimum deux pasos (chars), celui de la Vierge Marie et celui du Christ, forment la procession. Ajoutons quelques fanfares, et l’on a vite compris que le passage de la plupart des confréries prend plus d’une heure. Reconnaissables au tissu qu’ils portent enroulé sur la tête, les costaleros portent, par équipes de 30 à 50, un paso de plus d’une tonne qui repose sur leurs épaules. Ils se relaient et profitent d’une bière bien méritée entre chaque tour.

Silence et musique sacrée

La musique de la Semana Santa commence à retentir dans les voitures plusieurs semaines avant l’événement. Une fanfare en uniforme suit chaque paso de son rythme noir et lancinant. Le paso fait halte lorsqu’un homme ou une femme entonne un chant depuis un balcon ; il ou elle s’adresse directement à la Vierge ou au Christ souffrant, devant une foule attentive et silencieuse. Cette saeta (“flèche”, littéralement) est une lamentation déchirante qui puise ses racines dans le flamenco et la musique juive. À l’inverse, Jesús del Gran Poder, l’une des hermandades qui fait sa procession lors de la Madrugá (nuit de jeu-ven saint), défile sans aucune musique. Ce silence qui plane est d’autant plus tangible que Séville est d’ordinaire si bruyante et extravagante. 

Comment se passe la Semaine Sainte à Séville ?

Chaque procession part de son église paroissiale pour gagner la Catedral. En plein après-midi, il peut y en avoir jusqu’à neuf à la fois dans les rues ; autant dire que l’organisation des itinéraires est un défi. S’il pleut, ce qui est fréquent au printemps, les hermandades s’abritent dans l’église la plus proche afin de protéger les statues saintes, pour certaines plusieurs fois centenaires.

Emplacement de choix 

Il faut se mêler à la foule pour ressentir l’émotion de l’événement. La salida est le moment où la Vierge est sortie de l’église, afin que le palio (dais) passe sans encombre sous l’arche baroque, souvent basse, au son des cris déchirants d’“¡Guapa!”(Belle !). Assister aux processions depuis un balcon est tout aussi poignant, notamment lorsqu’il pleut des pétales de rose. Si votre budget vous le permet, louez une chambre sur l’itinéraire officiel emprunté par toutes les processions (La Campana, Calle Sierpes, Plaza de San Francisco, Avenida de la Constitución, Plaza Virgen de los Reyes). Les heures et itinéraires sont recensés dans des guides gratuits disponibles dans les bars et les magasins, ainsi que sur l’application Llamador.

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