La sublime plage de Cala Goloritzè dans le golfe d'Orosei en Sardaigne.

Sardaigne

Golfe d'Orosei

© Daniele Macis - iStock

Le Golfe d'Orosei, joyau naturel de la Sardaigne

Ce golfe, d’une beauté à couper le souffle, forme la partie maritime du Parco Nazionale del Golfo di Orosei e del Gennargentu. Ici, les montagnes du massif du Gennargentu tombent à pic dans la mer, dessinant un arc de falaises grandioses, émaillé de calanques et de baies en fer à cheval baignées d’une eau cristalline. Les plages sont une destination de choix l’été, mais vous trouverez sans problème à vous loger, quitte à opter pour l’arrière-pays, au paysage accidenté.

S’il est une excursion à faire en Sardaigne, c’est bien la découverte, en bateau, des 20 km de côtes méridionales du Golfo di Orosei. De vertigineuses falaises calcaires tombent à pic dans la mer, interrompues de temps à autre par de ravissantes plages, des criques et des grottes. Usant d’une palette toujours changeante de sable, de rochers, de galets, de coquillages et d’eau cristalline, les forces de la nature se sont conjuguées pour composer un avant-goût de paradis. La côte resplendit de couleurs jusque vers 15h, heure à laquelle le soleil commence à disparaître derrière les falaises.

Les plus belles plages du golfe d'Orosei

Cala Luna 

Rendez-vous favori des amateurs d’escalade, cette baie en demi-lune, d’une beauté sauvage, s’adosse à un ravin luxuriant. Elle est encadrée de falaises creusées de grottes, et baignée d’eaux turquoise. L’accès se fait à pied ou en bateau uniquement. Après le départ des bateaux, on se sent seul au monde. Si vous avez un bon sens de l’orientation, vous pouvez poursuivre, par un sentier difficile et non balisé, jusqu’à l’arche rocheuse appelée Arco Lupiru (4 km, environ 1 heure 30) ou jusqu’à la Cala Sisine (11 km, 4 heures).

Cala Mariolu

La Cala Mariolu est sans doute l’un des endroits les plus sublimes de la côte. Coupée en deux par des rochers de pierre calcaire, elle ne comporte quasiment pas de sable. Mais ne vous laissez pas dissuader par ses petits galets, blancs et lisses. L’eau qui baigne cette plage évolue d’un blanc transparent, tout au bord, à une gamme de bleu-ciel qui prennent une nuance violacée plus au large.

Cala Goloritzè

Ultime petite plage du golfe, la Cala Goloritzè n’a rien à envier aux plus ravissantes de ses grandes sœurs. À son extrémité sud, des roches calcaires s’élancent du flanc de la falaise, dont le superbe Monte Caroddi ou l’Aguglia, flèche rocheuse haute de 148 m que chérissent les passionnés d’escalade. On peut s’y rendre en bateau (traversées fréquentes), ou à pied, au départ de l’Altopiano del Golgo, au long des 3,5 km du joli chemin de randonnée de Cala Goloritzè. Attention : plutôt petite, la plage proprement dite est très fréquentée, voire bondée, en été.

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La grotte de la plage de Cala Luna en Sardaigne.
La grotte de la plage de Cala Luna en Sardaigne. emson - iStock

Les grottes du Golfo di Orosei

Grotta del Bue Marino

Une magnifique balade (40 minutes) au départ de Cala Fuili, ou un rapide trajet en bateau depuis Cala Gonone, permet de rallier cette grotte, dernier refuge sur l’île du phoque moine – une espèce rare que les pêcheurs locaux appellent “bue marino” ou “bœuf marin”. Avec des pétroglyphes du néolithique qui ornent ses parois, cette grotte marine est vraiment impressionnante. Des visites guidées ont lieu jusqu’à sept fois par jour. Mieux vaut réserver en haute saison.

Grotta di Ispinigoli 

Un court trajet en voiture au nord de Dorgali mène à cette grotte féerique abritant une véritable forêt de concrétions calcaires. Contrairement aux autres grottes de ce type dans lesquelles on pénètre en principe par le côté, on accède à celle-ci par un “puits” géant de 60 m de profondeur au centre duquel se dresse, au milieu d’autres, la stalagmite géante, haute de 38 m. Découvertes par un berger en 1950, cet ensemble souterrain n’a fait l’objet d’une exploration systématique qu’à partir des années 1960. Au total, on y a découvert depuis lors un réseau de 15 km de galeries, ainsi que huit rivières souterraines

Les spéléologues peuvent s’inscrire pour des expéditions parcourant jusqu’à 8 km auprès des divers organismes à Dorgali ou à Cala Gonone. Des objets de la culture nuragique ont été retrouvés sur le sol du puits principal et des bijoux phéniciens sur celui du deuxième grand “puits”, situé 40 m plus bas. Lors de la visite ouverte à tous, on peut seulement jeter un œil dans le conduit menant à la deuxième cavité, appelée l’Abbisso delle Vergini (gouffre des vierges). Les bijoux retrouvés laissent penser que les Phéniciens pratiquaient des sacrifices humains rituels. Les photos sont interdites.

Randonner sur le Selvaggio Blu

Pour les randonneurs chevronnés, le Selvaggio Blu est une sorte de Graal : cet itinéraire de 7 jours et 45 km le long des côtes sauvages du Golfo di Orosei traverse des ravins densément boisés et croise des formations calcaires aux silhouettes insolites, des grottes et des falaises vertigineuses. Sur ce parcours souvent considéré comme le plus difficile d’Italie, le paysage, tout comme la marche en elle-même, sont de nature à vous couper (littéralement !) le souffle.

L’itinéraire suit les sentiers très érodés – et souvent invisibles – des chevriers et des charbonniers d’antan, qui épousent le contour des falaises plongeant en à-pic dans la mer. En raison de la difficulté du terrain, la randonnée exige une bonne condition physique et une expérience de la varappe (il faut parfois effectuer de courtes escalades et de la descente en rappel). En estimant la durée du périple à sept jours, on part du principe que les randonneurs marchent de 6 à 8 heures par jour. Il faut également prévoir un sac bivouac ou une tente ultralégère, du matériel d’escalade (dont deux cordes de 45 m), un tapis de sol, des chaussures solides, une boussole, et des provisions en quantité.

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Le grand massif calcaire du Supramonte barre le paysage de ses parois abruptes.
Le grand massif calcaire du Supramonte barre le paysage de ses parois abruptes. Travel Wild - AdobeStock

Le canyon de Gola Su Gorropu

La gorge la plus spectaculaire de Sardaigne est encadrée de parois de grès culminant à 500 m. L’Aquilegia nuragica, une plante endémique (et menacée), ne pousse qu’ici, et, aux moments les plus calmes, on peut aussi apercevoir des mouflons et des aigles royaux. Depuis le lit du Flumineddu, il est possible de parcourir environ 1 km dans le ravin jonché de gros rochers, sans matériel d’escalade ; suivez les panneaux. Près du point de passage le plus étroit (4 m de large), on atteint le superbe Hotel Supramonte, une voie difficile de niveau 8b à plusieurs longueurs (grimpeurs très expérimentés seulement), le long d’une paroi verticale de 400 m.

Pour parcourir la gorge à pied, vous devrez vous équiper de chaussures solides et emporter suffisamment d’eau. Il existe deux itinéraires de randonnée principaux. Le plus spectaculaire part du parking situé en face de l’Hotel Silana, au col de Genna’e Silana, sur la SS125, au km 183. Il fait 8 km et demande 1 heure 30 à 2 heures pour l’aller (soit au moins 4 heures pour l’aller-retour et davantage si vous souhaitez visiter les gorges). La descente est aisée ; la montée, au retour, est nettement plus difficile.

Le sentier passe au milieu de bois de chênes verts, de pentes jonchées de gros rochers et de falaises creusées d’innombrables grottes. Pour bénéficier d’un vue en plongée sur la gorge, vous pouvez emprunter le sentier de crête (6 km) qui va du parking jusqu’à la Punta Cucuttos (888 m). Comptez environ 1 heure 30 aller.

Le second itinéraire de randonnée (14 km), un peu moins difficile, passe par le pont de Sa Barva, à 15 km de Dorgali. Pour y accéder, empruntez la SS125 et repérez le panneau sur la droite indiquant la Gola Su Gorropu et Tiscali, entre le km 200 et le km 201. Suivez cette route asphaltée sur 10,5 km jusqu’à la fin du revêtement (environ 20 minutes) et garez-vous. Franchissez le pont de Sa Barva, et vous verrez le sentier menant à la Gola indiqué sur la gauche. À partir de ce point, comptez 2 heures d’une belle marche le long du Flumineddu jusqu’à l’entrée de la gorge (4 heures aller-retour).

Le site archéologique de Nuraghe Mannu

Pour jouir d’un panorama grandiose sur la côte, suivez les panneaux depuis la route Cala Gonone-Dorgali afin de rejoindre ce nuraghe. Après 3 km, la piste rocailleuse débouche sur un promontoire sauvage d’où l’on voit presque entièrement la courbure du golfe. Du nuraghe lui-même, il ne reste que de maigres vestiges, mais le site est très romantique avec ses blocs gris argenté disséminés sous les oliviers. Habitée pour la première fois en 1600 av. J.-C., la tour est une modeste ruine, mais on peut encore voir des niches dans la chambre centrale.

Les Romains ont en leur temps investi le nuraghe : en regardant les fondations des anciennes demeures, on peut comparer les formes géométriques dessinées par les Romains, à celles, elliptiques, de leurs prédécesseurs.

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