Quartiers Ouest et Charlottenburg

Château de Charlottenbourg

Ce superbe palais baroque est le meilleur endroit à Berlin pour appréhender la puissance du clan Hohenzollern, qui régna sur le Brandebourg puis la Prusse de 1415 à 1918. La visite est particulièrement agréable en été quand on peut se promener dans le parc, après la découverte des somptueux appartements témoignant des goûts et de l’art de vivre royaux. 

Histoire du château de Charlottenbourg 

Au départ, ce fut une modeste résidence d’été construite pour Sophie-Charlotte de Hanovre, l’épouse très cultivée de Frédéric III, Électeur de Brandebourg. Le palais fut agrandi sur le modèle de Versailles après que ce dernier fut devenu roi en Prusse en 1701 sous le nom de Frédéric Ier. Le roi le baptisa Charlottenbourg en hommage à sa femme, décédée en 1705. Ses successeurs embellirent la demeure, en particulier Frédéric II le Grand (1712-1746), l’ami de Voltaire, qui y fit ajouter la spectaculaire Nouvelle Aile (Neuer Flügel). Le château, délaissé à la fin du XIXe siècle, devint propriété de l’État. Bombardé pendant la Seconde Guerre mondiale, il fut reconstruit à l’identique dans l’après-guerre (les travaux ne s’achevèrent qu’en 1966). L’ensemble se compose du palais principal et de 3 édifices plus petits, dispersés dans le parc du château de Charlottenbourg (Schlossgarten Charlottenburg), lui-même partagé entre un jardin à la française et un jardin à l’anglaise. Au milieu des allées ombragées, des parterres de fleurs, des pelouses, de grands arbres et près d’un bel étang à carpes se cachent le Mausolée, le Belvédère et le Nouveau Pavillon

La partie ancienne du château

Également connu sous le nom de bâtiment NeringEosander – d’après le nom de ses deux architectes –, l’Altes Schloss forme la partie centrale (et la plus ancienne) du palais. Une statue équestre d’Andreas Schlüter, Le Grand Électeur (1699), lui fait face. L’étage inférieur abrite les appartements de Frédéric Ier et de Sophie-Charlotte, une débauche de stuc et de brocart. Depuis une restauration minutieuse, on peut à nouveau admirer la galerie de chêne (Eichengalerie), salle de réception lambrissée ornée de portraits de famille, le charmant salon ovale qui donne sur le parc, la chambre de Frédéric Ier, avec son grand lit et sa salle de bains, ainsi que la chapelle du palais (Schlosskapelle ; 1706) avec ses arches en trompe-l’œil. La passion du roi pour les céramiques précieuses se reflète dans le cabinet des Porcelaines, qui renferme près de 3 000 pièces (vaisselle, statuettes ou vases) venues de Chine et du Japon. À l’étage, une exposition retrace l’essor de la dynastie Hohenzollern, ces électeurs de Brandebourg devenus empereurs d’Allemagne. Il y a aussi la chambre d’argent, qui renferme un ensemble de vaisselle royale en or et en argent qui ferait saliver plus d’un pirate. 

La nouvelle aile du château

Voulue par Frédéric le Grand et réalisée en 1746 par Georg Wenzeslaus von Knobelsdorff, l’architecte vedette de l’époque, la Neuer Flügel (Nouvelle Aile) renferme les appartements privés du roi et de ses successeurs, ainsi que deux splendides salles de réception de l’époque rococo : la salle blanche (Weisse Saal) aux airs de gâteau de mariage, et la galerie dorée (Goldene Galerie) toute en miroirs et dorures. On peut aussi admirer une belle collection de peintures de Watteau, Pesne et autres maîtres français du XVIIIe siècle. Le roi Frédéric-Guillaume II, neveu et successeur de Frédéric le Grand, fit également construire une résidence d’été ornée d’éléments chinois et étrusques, ainsi que les appartements d’hiver (Winterkammer) de style néoclassique, où emménagea plus tard sa belle-fille, la populaire reine Louise, dont on peut voir la magnifique chambre ornée de mobilier signé Karl Friedrich Schinkel. 

Le nouveau pavillon du château 

De retour d’Italie, Frédéric-Guillaume III (r. 1797-1848) chargea Schinkel de concevoir ce Neuer Pavillon, inspiré d’une villa napolitaine néoclassique, pour en faire une résidence d’été. Aujourd’hui, ce palais illustre les talents d’architecte, de peintre et de décorateur de Schinkel et abrite des sculptures de Christian Daniel Rauch et des toiles de Caspar David Friedrich et d’Eduard Gaertner.

Le Belvédère du château de Charlottenbourg

Le Belvédère, de style baroque tardif (1788), est un minuscule palais où Frédéric-Guillaume II venait prendre le thé. L’endroit est devenu un musée consacré à la Manufacture royale de porcelaine de Berlin (KPM ; établie en 1763). 

Le Mausolée  

Ce mausolée de style néoclassique est la dernière demeure de la reine Louise (1786-1810). Il a été agrandi à deux reprises pour accueillir d’autres personnalités tels l’empereur Guillaume Ier et son épouse Augusta. Leurs sarcophages en marbre sont de véritables œuvres d’art. D’autres têtes couronnées reposent dans la crypte, fermée au public. 

La Collection Scharf-Gerstenberg du château

La Sammlung Scharf-Gerstenberg, rassemblée par Otto Gerstenberg, magnat des assurances décédé dans les années 1930, retrace superbement 250 ans d’art surréaliste. Parmi les pièces maîtresses se trouvent des gravures effrayantes de Goya et des estampes du graveur italien Giovanni Battista Piranesi de la série des Prisons imaginaires. Encore plus troublant peut-être est La Poupée (1936), tableau aux connotations érotiques de Hans Bellmer. L’étage met en valeur le travail de René Magritte et de Max Ernst, avec par exemple Gaspard de la nuit (1965) pour Magritte et Le Triomphe de l’amour (1937) pour Ernst. 

Les autres musées et collections d'art du château 

Le Musée Berggruen 

L’intimiste Museum Berggruen ravira les amateurs d’art du XXe siècle avec des œuvres de Pablo Picasso, Paul Klee, Henri Matisse ou Alberto Giacometti, tirées de l’exceptionnelle collection privée du collectionneur et marchand d’art Heinz Berggruen. La coupole du bâtiment principal – un imposant casino pour officiers prussiens – abrite surtout des œuvres de Picasso de toutes les périodes clés de l’artiste, dont Arlequin accoudé, du début de la période rose, à des toiles cubistes comme Nu couché. Gagnez ensuite l’annexe par la passerelle de verre pour plonger dans le monde poétique de Klee et admirer les papiers découpés de Matisse et les sculptures de Giacometti. Dans le jardin, ne manquez pas la monumentale double sculpture United Enemies, de l’artiste contemporain allemand Thomas Schütte.

Le Musée Bröhan 

Le Bröhan Museum est consacré au mobilier et au design Art nouveau, Art déco et fonctionnaliste en vogue entre la fin du XIXe siècle et les années 1930. La collection permanente comprend du mobilier et des objets de créateurs majeurs comme Hector Guimard, Peter Behrens, Josef Hoffmann et Wilhelm Wagenfeld, tandis que des œuvres d’artistes de la Sécession berlinoise complètent les expositions. Les deux étages supérieurs sont dédiés aux expositions temporaires, qui délogent parfois également la collection permanente du rez-de-chaussée. 

L'atelier de moulage de sculptures antiques de Berlin 

Si vous aimez les sculptures antiques, faites un saut à l’Abguss-Sammlung Antiker Plastik pour voir les copies en plâtre de statues provenant de différentes civilisations dont les Minoens, les Romains et les Byzantins, et mieux appréhender l’évolution de la sculpture à travers 3 500 ans d’histoire.

Informations pratiques 

Adresse : Spandauer Damm 10-22, 14059 Berlin, Allemagne 

Consultez le site internet du Château de Charlottenbourg (Schloss Charlottenburg). 

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