Machu Picchu

Visiter le Machu Picchu

Fantastique citadelle, “perdue” jusqu’à sa redécouverte au début du XXe siècle, Machu Picchu est le site archéologique inca par excellence. Fort de ses cultures en terrasse vert émeraude s’étageant devant de vertigineux sommets, avec pour horizon des crêtes andines, il offre un spectacle d’une beauté époustouflante. Cette merveille d’ingénierie a résisté à six siècles de séismes, d’invasions étrangères et de violentes intempéries. À flâner parmi les temples de pierre, vous prendrez la mesure du Wayna Picchu, la montagne voisine. La façon la plus époustouflante de se rendre au Machu Picchu est par le trek du chemin de l'Inca.

 Prenant la mesure la plus controversée depuis les explorations de Hiram Bingham, les autorités péruviennes ont, en 2018, changé les entrées à la journée en deux sessions de la matinée ou de l’après-midi. Les visiteurs doivent donc organiser leur visite encore plus soigneusement pour profiter du site. Même si la limite du nombre de visiteurs est montée à 5 940 par jour (Chemin de l’Inca inclus), les demandes continuent d’excéder l’offre.

L'histoire du Machu Picchu

Machu Picchu n’est mentionnée dans aucune chronique des conquistadors espagnols. À l’exception de quelques aventuriers allemands dans les années 1860, qui auraient pillé le site avec le consentement du gouvernement péruvien, seuls quelques Quechuas connaissaient l’existence de Machu Picchu jusqu’à ce que l’historien américain Hiram Bingham “découvre” la cité en 1911, guidé par des habitants. Le récit de sa découverte a été publié en français sous le titre de La Fabuleuse Découverte de la cité perdue des Incas (Pygmalion, 2008). Bingham recherchait en fait la cité perdue de Vilcabamba, le dernier bastion des Incas, qu’il pensa d’abord avoir trouvée à Machu Picchu. Nous savons aujourd’hui que les vestiges de Vilcabamba se trouvent plus profondément enfouis dans la jungle, à Espíritu Pampa. Lors de leur arrivée, Bingham et son équipe durent se contenter d’établir un vague plan, car le site était recouvert de végétation. Lorsqu’il revint en 1912 et en 1915 pour le dégager, Bingham découvrit quelques ruines sur le Chemin de l’Inca. En 1934, l’archéologue péruvien Luis E. Valcárcel poursuivit ces recherches, qui furent reprises en 1940 et 1941 par une expédition américano-péruvienne menée par Paul Fejos.

En dépit de ces études et de travaux plus récents, les connaissances concernant Machu Picchu demeurent superficielles. Aujourd’hui encore, les archéologues n’ont d’autres possibilités que d’émettre des hypothèses et de se perdre en conjectures sur sa fonction. Certains pensent que la cité fut fondée lors des dernières années de l’Empire inca, dans un ultime sursaut des Incas pour préserver leur culture ou rasseoir leur pouvoir ; d’autres supposent que le site était déjà déserté et oublié à l’époque de la conquête. Le conservateur du site affirme qu’il s’agissait d’une ville et d’un centre politique, religieux et administratif. Son emplacement et le fait qu’au moins huit routes d’accès aient été découvertes suggèrent que la cité était le centre névralgique des échanges commerciaux entre les régions de l’Amazonie et de la cordillère.

Quoi qu’il en soit, l’exceptionnelle qualité du travail de la pierre et l’abondance des ornements attestent que Machu Picchu fut un important centre cérémoniel.

Que voir au Machu Picchu ?

À moins d’arriver par le Chemin de l’Inca, vous entrerez dans les ruines par la billetterie située du côté sud de Machu Picchu. Un sentier d’environ 100 m mène à l’entrée de la cité proprement dite. Là, les ruines forment une sorte de labyrinthe, divisé en deux par une série de places. Notez que les noms de chaque vestige sont nés de spéculations quant à leur usage. En réalité, on ne le connaît pas pour la plupart. L’escalier en zigzag sur la gauche conduit à la “hutte du Gardien” qui dévoile une vue d’une ampleur inégalée sur le site. 

Hutte du Gardien du rocher funéraire 

C’est un excellent belvédère pour apprécier la vue d’ensemble sur le site. Figurant parmi les rares bâtiments restaurés, la hutte en pierre est coiffée d’un toit de chaume et constitue un bon abri par temps de pluie. Le Chemin de l’Inca y débouche en contrebas. Derrière, un rocher sculpté aurait servi pour momifier les nobles, d’où le nom de la hutte.

Bains cérémoniels 

En allant droit aux ruines depuis l’entrée principale, vous traversez de grandes terrasses avant d’arriver à une série de seize superbes bains cérémoniels reliés entre eux, qui s’échelonnent au milieu des vestiges, bordés de quelques marches.

Temple du Soleil 

Sur la gauche, au-dessus des bains cérémoniels, le temple du Soleil est l’unique édifice rond de Machu Picchu. Cette tour pointue présente des pierres très finement ouvragées. On gagne à observer de plus haut ce bâtiment interdit d’accès.

Tombeau royal 

Sous le temple du Soleil, cette grotte naturelle, à peine visible, fut soigneusement taillée par des maçons incas. Le débat fait rage quant à l’usage qui en était fait : bien qu’elle soit appelée Tombeau royal, aucune momie n’y a été découverte.

Place sacrée 

Les escaliers qui grimpent au-dessus des bains cérémoniels mènent à un secteur jonché de rochers, qui servait de carrière. En haut, tournez à droite et traversez la carrière par le petit sentier qui conduit à la Place sacrée, de forme carrée. Au fond de la place, une petite plateforme dotée d’un mur courbe dévoile une perspective sur les sommets enneigés de la Cordillera Vilcabamba au loin et sur l’Urubamba en contrebas.

Temple aux Trois Fenêtres 

Des édifices majeurs flanquent les trois autres côtés de la place. Celle-ci est dominée par le temple aux Trois Fenêtres, agrémenté d’immenses ouvertures trapézoïdales.

Temple principal 

À la sortie, ce temple se dresse sur la droite ; il doit son nom à ses dimensions imposantes et à la perfection de sa construction. La détérioration de la partie arrière droite provient d’un tassement de terrain et non d’un défaut de maçonnerie.

Maison du grand prêtre 

On en sait peu sur ces mystérieuses ruines situées à l’opposé du Temple principal. 

Sacristie 

Derrière le Temple principal, ce petit bâtiment, avec lequel il est relié, compte de nombreuses niches joliment sculptées, qui servaient peut-être à ranger des objets cérémoniels, ainsi qu’un banc de pierre ouvragé. Il se distingue par les deux blocs de pierre qui flanquent l’entrée, qui présenteraient chacun 32 facettes – le nombre est différent à chaque comptage. 

Intihuatana 

Ce mot quechua, qui se traduit librement par “poteau d’amarrage du Soleil”, fait référence au pilier sculpté dans la roche, qui est souvent pris à tort pour un cadran solaire. Les astronomes incas parvenaient à prédire les solstices à l’aide de ses différentes faces et prétendaient contrôler le retour des longs jours d’été. Si l’on ignore exactement comment cette pierre était utilisée, son élégante simplicité et sa facture sophistiquée en font l’un des attraits majeurs du site. 

Place centrale 

La plaza sépare la zone cérémonielle des secteurs résidentiel et industriel. 

Bloc carcéral 

En bas de ce secteur, le bloc carcéral consiste en un labyrinthe de cellules, de niches et de passages, dont certains souterrains. 

Temple du Condor 

Ce temple, qui tient son nom d’un condor sculpté aux ailes déployées, est considéré comme la pièce centrale du bloc carcéral.

Quand visiter le Machu Picchu ?

La saison haute dure de fin mai à début septembre avec un pic entre juin et août. Une visite en milieu de semaine pendant la saison des pluies (surtout en février quand le Chemin de l’Inca est fermé) vous garantira une relative tranquillité.

Il est de plus en plus difficile d’échapper à la foule, surtout depuis que les visiteurs sont censés suivre un circuit déterminé parmi les ruines au lieu de se balader librement. Choisissez le circuit le plus long à moins que vous ne vouliez faire que passer – il est difficile de revenir en arrière. 

Comment aller au Machu Picchu ?

Aguas Calientes est la ville la plus proche du Machu Picchu et sert de point de départ pour la plupart des visiteurs. Vous pouvez vous rendre à Aguas Calientes en train depuis la gare d'Ollantaytambo, en bus depuis la ville de Machu Picchu Pueblo (aussi appelée Aguas Calientes) ou en empruntant le chemin de randonnée Inca.

Réserver ses billets pour le Machu Picchu

On pourrait penser que l’accès à la première destination du continent serait plus facile. Actuellement, les billets d’entrée pour Machu Picchu sont vendus en ligne, mais toutes les cartes de crédit ne sont pas acceptées. Si vous réservez en ligne, que votre carte ne fonctionne pas et que vous êtes à Cuzco, vous pouvez déposer la somme demandée à la succursale du Banco de la Nacíon dans les 3 heures ; retournez ensuite sur le site pour imprimer votre billet. 

À Cuzco, vous pouvez aussi acheter votre billet à la Dirección Regional de Cultura Cusco  ou auprès de son antenne centrale  installée dans le Museo Histórico. Les deux adresses acceptent les soles péruviens et les cartes Visa ou MasterCard. 

Vous pouvez aussi les acheter au Centro Cultural à Aguas Calientes où seuls les soles sont acceptés et l’attente peut être longue – attention, les DAB à Aguas Calientes sont souvent à court de liquidités. 

Les étudiants doivent acheter leur billet en personne, munis d’un justificatif avec photo. Pour un prix raisonnable, les agences de voyages peuvent aussi vous procurer les billets ; certains lecteurs recommandent cette option. Pour entrer à Machu Picchu, vous avez besoin d’une pièce d’identité avec photo. Les conditions d’achat de billets peuvent néanmoins changer.