Les vignes de Saint-Emilion dans le Bordelais.

Gironde et Landes

Bordelais

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Guide du Bordelais ! 

Parler d’eau dans le Bordelais, on frise la provocation ! Et pourtant, c’est autour de ses fleuves, la Garonne et la Dordogne, et de son estuaire que cette région singulière s’est enracinée. Lente et obstinée, cette construction résulte autant de l’alchimie subtile de ses sols que du travail de l’homme. Médoc, Saint-Émilion, Pomerol mais aussi Sauternes, Entre-deux-Mers et Graves, ces territoires, dont certains ont une renommée mondiale, ont été façonnés par l’activité humaine. Et quelle diversité ! 

Néanmoins, résumer cette région à sa seule activité viticole est aussi réducteur que de prétendre qu’il n’y a qu’une seule façon de faire du bon vin. Car, au-delà des rangs de vignes bien dressés, la région est riche d’une histoire et d’une culture dont les découvertes se savourent comme un millésime d’exception.

À la découverte des grands crus classés du Médoc

Quelques idées de visites pour tutoyer les légendes du rouge :

Les plus prestigieux Le Médoc compte quatre premiers crus – la haute couture du rouge... Pas de visites individuelles au château Latour, mais tentez votre chance auprès des autres domaines, en réservant au moins un mois avant votre venue. Au château Margaux, vous découvrirez le chai signé Norman Foster et observerez le travail du tonnelier. Même sans visite, vous pourrez vous balader dans la propriété, profiter d’une expo sur l’architecture des lieux et interroger une hôtesse. Au château Mouton-Rothschild, les visites incluent, selon les formules, le grand chai, le musée du Vin dans l’art, etc. Pour admirer le chai circulaire du château Lafite-Rothschild, adressez une demande par e-mail.

Les plus bio Le pape de la biodynamie en Médoc, le château Pontet-Canet, n’accueille plus les touristes, mais d’autres grands crus classés font découvrir leur travail en harmonie avec la nature et les cycles de la lune, visant à donner à la vigne la capacité de se défendre contre les attaques. C’est le cas, à Margaux, des châteaux Durfort-Vivens et Ferrière ).

Le plus exotique Une invitation au voyage et un hymne à l’extravagance, ce Cos d’Estournel, avec sa porte de Zanzibar, ses pagodes, ses éléphants décoratifs, ses palmiers ! Fondé au début du XIXe siècle par Louis-Gaspard d’Estournel, dit “le Maharadjah de Saint-Estèphe”, il est l’objet d’une captivante visite alliant histoire, architecture et techniques viticoles. Chai ultramoderne 100% gravitaire, cuves ascenseurs, passerelles en dalles de verre rétro-éclairées : le lieu, repensé par Wilmotte et Garcia, est impressionnant.

Vauban et la citadelle de Blaye

En 1680, à la suite d’une tournée d’inspection qu’il effectue le long de la côte atlantique, Vauban suggère à Louis XIV de transformer la fragile citadelle de Blaye en place forte. “À Blaye, il faut se rendre maître de la rivière… Une telle place ne peut être qu’utile et nécessaire dans un pays remuant où il y a grand abord d’Anglais et de Hollandais, gens de religion contraire à la nôtre.” Dans le passé, les “ennemis” ont réussi à remonter l’estuaire jusqu’à Bordeaux. Aussi Vauban propose-t-il de créer un dispositif défensif. Appelé le verrou de l’estuaire, il est constitué d’un triptyque : sur la rive droite, la citadelle ; sur la rive gauche, le fort Médoc ; au milieu du fleuve, le fort Pâté. Tout navire entrant dans l’estuaire sera à portée de canon de l’un des trois. Effet dissuasif ou ironie de l’histoire, le verrou ne sera jamais attaqué et les derniers militaires quitteront l’enceinte à la fin de la Première Guerre mondiale. La duchesse de Berry fut incarcérée dans la forteresse à la suite du soulèvement légitimiste avorté de 1832 ; elle y accoucha en 1833.

Classé en 2008 au patrimoine mondial de l’Unesco, le site, qui s’étend sur 30 ha le long de la Gironde, est en accès libre. La découverte des parties souterraines et de certains éléments défensifs extérieurs s’effectue en revanche dans le cadre d’une visite guidée payante d’une heure. Quelques bâtiments sont bien restaurés, à l’instar du couvent des Minimes, de la poudrière (où ont lieu des expositions) et de l’ancienne prison qui abrite un modeste Musée archéologique, ainsi qu’une exposition sur l’estuaire.

L’Entre-deux-Mers à vélo

La piste cyclable Roger-Lapébie (vainqueur du Tour de France 1937) relie Bordeaux (pont Saint-Jean) à Sauveterre-de-Guyenne par un magnifique itinéraire de 55 km. À partir de Cénac, vous plongerez dans l’environnement champêtre de l’Entre-deux-Mers. Légèrement vallonné mais sans difficulté notable, le parcours traverse coteaux viticoles, sous-bois et vallées humides. Il passe par les bastides de Créon et Sauveterre-de-Guyenne, sans oublier l’abbaye de La Sauve-Majeure. Si vos mollets suivent, vous pouvez pousser vers le sud (La Réole), puis l’est (Agen, Toulouse, Carcassonne) : la piste Lapébie fait partie d’un long itinéraire cyclable de 800 km, le Canal des 2 mers, qui relie l’Atlantique (Royan) à la Méditerranée (Sète) !

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