Le Colisée

Rome

Colisée

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On a beau l’avoir vu maintes fois en photo, le monument le plus emblématique de Rome, le Colisée, ne laisse pas indifférent lorsqu’il surgit devant vos yeux. Depuis 2000 ans, ce gigantesque amphithéâtre symbolise la puissance de l’Empire romain et la crainte qu’il inspirait. Imaginer ses gradins en pente raide remplis de spectateurs frénétiques assoiffés du sang des gladiateurs donne le frisson.

L’histoire du Colisée 

C’est en 72 que l’empereur Vespasion (règne 69-79) lança la construction, de l’amphithéâtre, sur le site de la Domus Aurea, fastueuse résidence de Néron. Il ne le vit pas achevé, puisque le Colisée fut inauguré en 80 par son fils et successeur. Titus (règne 79-81). Pour marquer l’évènement, Titus organisa des jeux qui durèrent 100 jours et 100 nuits, au cours desquels 5 000 animaux furent mis à mort. Sous le règne de Trajan (98-117) se déroulèrent des jeux encore plus sanglants : ils durèrent 117 jours, au cours desquels 9 000 gladiateurs s’affrontèrent, et coûtèrent la vie à 10 000 animaux. 

Le premier amphithéâtre permanent de Rome fut aussi le plus grand : il pouvait accueillir quelque 50 000 spectateurs. Pendant cinq siècles, de fastueux spectacles destinés à satisfaire le peuple y furent organisés pour célébrer anniversaires et victoires militaires. Les combats de gladiateurs furent déclarés illégaux au Ve siècle, mais les combats de fauves se poursuivirent jusqu’au milieu du VIe siècle. 
 

Suite à la chute de l’Empire romain, le Colisée fut peu à peu laissé à l’abandon. Transformé en forteresse au XIIe siècle par la puissante famille Frangipani, il fut ensuite dépouillé de ses matériaux précieux. Son travertin et son marbre servirent à la décoration de palais tels que le Palazzo Venezia, le Palazzo Barberini et le Palazzo Cancelleria

Le Colisée au XXIe siècle 

De nos jours, la pollution et les vibrations dues à la circulation automobile et le métro ont causé des dégâts. Ainsi, de 2014 à 2016, le Colisée fut l’objet d’un grand nettoyage, le premier en 2 000 ans ! dans le cadre d’un vaste projet de restauration toujours en cours (25 millions d’euros), sponsorisé par le groupe de chaussures de luxe Tod’s. En outre, en 2021, le gouvernement italien a prévu 10 millions d’euros pour l’installation d’un nouveau plancher rétractable qui permettra au Colisée d’être à nouveau utilisé pour de grands spectacles culturels

L’extérieur du monument

Les murs extérieurs sont formés de trois niveaux d’arches ponctués de colonnes à chapiteaux ioniques (en bas), doriques et corinthiens (en haut). Ces murs étaient à l’origine couverts de travertin et des statues en marbre ornaient les niches des deuxième et troisième niveau. Le niveau supérieur, ponctué de fenêtres et de fins pilastres corinthiens, était doté de supports pour les 240 mâts qui soutenaient l’auvent ; celui-ci abritait les spectateurs du soleil et de la pluie. Les 80 arches d’entrée, appelées vomitoria (vomitoires), permettaient aux spectateurs de s’installer en quelques minutes. 

Les gradins dans l'amphithéâtre 

La cavea, où prenaient place les spectateurs, était divisée en trois niveaux : les magistrats et les aristocrates romains occupaient le gradin intérieur, les riches citoyens s’asseyaient au milieu et le peuple au niveau supérieur. Les femmes (hormis les vestales) étaient reléguées aux places les moins chères du dernier niveau. Comme dans les stades d’aujourd’hui, chaque spectateur recevait un billet numéroté indiquant sa place précise dans un secteur donné. En 2015, les restaurateurs ont découvert des traces de chiffres rouges sur les arcades qui ont permis de comprendre comment étaient numérotés les secteurs. Le podium, vaste estrade faisant face aux gradins, était réservé à l’empereur, aux sénateurs et autres notables. Le Belvédère (les trois gradins supérieurs) est accessible dans le cadre de visites guidées. 

L’arène du Colisée 

L’arène était dotée d’un plancher en bois recouvert de sableharena en latin, d’où le nom d’ « arène » - pour empêcher les combattants de glisser et pour absorber le sang répandu. Des trappes donnaient dans l’hypogée, réseau souterrain de couloirs, de cages et de monte-charges qui s’étendait sous l’arène pour y apporter les animaux et les éléments du décor.

L’hypogée, l’envers du décor du Colisée 

L’hypogée servait de coulisses. C’est là qu’on préparait les décors et que les combattants, hommes et animaux, étaient rassemblés avant leur entrée en scène. Un couloir souterrain reliait directement Ludus Magnus, la caserne des gladiateurs voisine, au Colisée, tandis qu’un second tunnel, le Passaggio di Commodo (passage de Commode), permettait à l’empereur d’accéder à l’amphithéâtre sans traverser la foule. 
Quelque 80 monte-charges actionnés par un système complexe de treuils et de poulie permettaient de hisser combattants, fauves et décors jusqu’à l’arène. 
L’hypogée se visite uniquement dans le cadre de circuits guidés. Le billet se réserve en ligne. Vérifiez bien si la visite de cette zone est incluse dans le prix de votre billet, car ce n’est pas toujours le cas. 

Informations pratiques 

Visitez le site du Colisée  

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