Le Puy-de-Dôme en Auvergne.

Auvergne

Le Puy-de-Dôme

© nicolas - AdobeStock

Guide du Puy-de-Dôme en Auvergne !

Meilleurs ambassadeurs de la région, le Puy-de-Dôme et le volcan phare qui lui a donné son nom ont été auréolés en 2018 d’une inscription au Patrimoine mondial

La chaîne des Puys, emblématique du parc naturel régional des Volcans d’Auvergne, n’est cependant pas l’unique trésor du département. Pics acérés et lacs des monts Dore, landes solitaires du Livradois-Forez, courbes ondulantes et tourbières du Cézallier, plaines fertiles de la Limagne… dans ce paradis vert émaillé d’estives, le regard file loin, d’où que l’on soit.

Les randonneurs trouvent là une sensation d’immensité rare. Destination prisée des familles été comme hiver, le Puy-de-Dôme dispose aussi d’excellentes infrastructures. Sportifs et contemplatifs seront aux anges, mais les férus de culture ne seront pas en reste : d’excellents musées ponctuent le territoire, de même qu’un important patrimoine architectural et de belles productions locales.

La basilique Notre-Dame-du-Port

Inscrite au Patrimoine mondial au titre des chemins de Compostelle et comptant parmi les cinq églises romanes majeures d’Auvergne, la basilique Notre-Dame-du-Port, depuis peu restaurée, arbore un grès blond (arkose) plein de douceur et une belle harmonie qui tranche avec la noirceur de sa consœur, la cathédrale. Moins ostentatoire, cette église, encastrée dans les maisons en contrebas de la butte, côté est, dans le quartier du Port, n’a pour autant rien d’austère. Sa construction daterait du premier tiers du XIIe siècle.

Son portail sud se pare de sculptures superposant les thèmes de l’Ancien et du Nouveau Testament. Sur le linteau sont représentés, de gauche à droite, l’adoration des mages devant une Vierge en majesté, la présentation du temple et le baptême du Christ. Le tympan est pour sa part inspiré de la vision d’Isaïe : le trône du Christ en gloire repose sur le lion de saint Marc et le bœuf de saint Luc. Deux séraphins et deux lettres grecques l’encadrent, l’alpha et l’oméga, symboles respectifs du commencement et de la fin. La petite porte en pierre de Volvic est une modification du XVe siècle.

L’église, consacrée à la Vierge Marie (3 faces de chapiteaux du chœur en illustrent notamment la vie : l’Annonciation, la Visitation, l’Assomption), à l’intérieur lumineux et chaulé, arbore un magnifique chevet étagé fait de fines mosaïques, typique des églises romanes auvergnates. La crypte, d’agencement similaire au chœur qui le surplombe, abrite un puits, antérieur à la construction de la basilique et aujourd’hui couvert d’une dalle sculptée (XVIe siècle) et d’un couvercle. Une Vierge noire du XVIIIe siècle est également visible, copie de la dernière en place aujourd’hui disparue. Une Vierge noire intimement liée au puits dont elle aurait été la gardienne, remplacée au cours des siècles, serait ainsi à l’origine de la construction du sanctuaire.

Randonnées dans la chaîne des Puys : Pariou, Vache et Lassolas, et Vichatel

Effectuer une randonnée est la meilleure manière de prendre la mesure du paysage que forme la chaîne des Puys. Le site est émaillé de chemins, la plupart très accessibles, mais aussi très empruntés. C’est que la marche est l’activité phare des lieux. Beaucoup d’aménagements ont été faits ces dernières années pour faciliter le cheminement et préserver les paysages, comme la mise en place d’escaliers en bois pour éviter que les pentes ne s’érodent sous l’effet des passages répétés.

Voici plusieurs randonnées, courtes, faciles et féeriques, à l’écart des foules que concentre le puy de Dôme, boussole des lieux :

Puy du Pariou (6,2 km, 214 m de dénivelé, balisage jaune ; 2 heures de marche tranquille avec ultime montée un peu raide, pause de 30 minutes au sommet incluse). Cône strombolien de 300 m de diamètre né il y a environ 10 000 ans, le Pariou est le cratère parfait de la publicité Volvic. C’est l’un des plus connus, également l’un des plus beaux (et le plus profond). Le départ et l’arrivée se font du parking des Goules, sur la D941, à mi-chemin entre Orcines et Vulcania. Le sentier file de l’autre côté de la départementale et opère une montée par le nord du volcan – le passage à côté d’un stand de tir aux heures d’activité pourra en rebuter certains. Si le gros de la randonnée se fait dans les sous-bois, la vue en surplomb du cratère au terme d’une montée un peu rude n’en est que plus éblouissante. Autre récompense : la possibilité de descendre dans le fond du cratère (escaliers aménagés) pour un pique-nique. Un chemin de ronde offre de superbes panoramas sur les volcans alentour, le puy de Dôme et le ballet des parapentes.

Puy de Vichatel (5 km, 235 m, 2 heures de randonnée sans l’activité pédagogique). Au sud du puy de Dôme, ce puy au cratère d’une étonnante régularité est le plus profond des volcans de la chaîne des Puys après celui du Pariou. Moins connu, c’est un volcan de type effusif culminant à 1 094 m d’altitude. Il s’est formé il y a 7 000 à 8 000 ans, d’abord sous la forme d’un maar (lac de cratère). Il fait l’objet d’un sentier d’interprétation au départ de la Maison du parc des Volcans d’Auvergne de Montlosier (voir p. 118), avec un dénivelé moyen qui lui confère une montée assez douce très adaptée aux familles – sans échapper néanmoins à une dernière montée un peu plus abrupte. Au sommet, une très belle vue se dégage sur les puys de la Vache et de Lassolas, le puy de Dôme au nord, les monts Dore et le lointain Cézallier.

Puys de la Vache et de Lassolas (puy de la Vache : 6 km, 2 heures 30, + 1,5 km avec Lassolas ; balisage Papillon). Le puy de la Vache (1 167 m) et son acolyte le puy de Lassolas (1 183 m) font partie des plus jeunes volcans de la chaîne des Puys (8 500 ans). Cônes de scories aux cratères égueulés et aux sols caractéristiques allant du rouge au noir, ils étendent leurs coulées de lave sur près de 15 km (la plus longue relevée), jusqu’à Saint-Saturnin, et sont à l’origine de la formation des lacs d’Aydat et de la Cassière. Ils sont accessibles au départ de la Maison du parc des Volcans d’Auvergne de Montlosier. Il est possible de cumuler la découverte des deux volcans, dans un sens comme dans l’autre, ou de se limiter à la découverte d’un seul. Les nombreux escaliers aménagés peuvent couper les jambes et rendre la randonnée un peu plus difficile.

Le puy de Sancy

Le Sancy culmine à 1 886 m d’altitude, ce qui en fait le plus haut volcan de France, et le point culminant du centre du pays. Visible à des kilomètres à la ronde, il est la sentinelle des monts Dore et permet, par temps clair, de distinguer plus de 1/7e de la France depuis son sommet. Ce stratovolcan (fait de plusieurs volcans imbriqués) est né de plusieurs phases éruptives qui ont commencé il y a 5 millions d’années et se sont terminées il y a 250 000 ans. Cerné par les réserves naturelles de Chaudefour et de Chantreix, il dévoile des vues spectaculaires sur ces dernières depuis ses crêtes, dont les sentiers balisés font la joie des randonneurs et des coureurs en mode trail. Plusieurs options existent pour s’y rendre et le découvrir. Voici les plus directes :

Depuis Le Mont-Dore

Téléphérique du Sancy. Au départ du parking situé au pied des pistes, le téléphérique grimpe en 4 minutes à 1 780 m d’altitude et effleure de manière vertigineuse les pics du Sancy. De la station au sommet (cafétéria sur place), un sentier aménagé permet de rejoindre une première volée de marches jusqu’au Pas de l’Âne (carrefour directionnel), puis un second escalier, très emprunté, entrecoupé de paliers ; la raideur ponctuelle pourra décourager les personnes les plus sujettes au vertige. Comptez 20 minutes d’ascension. En haut, un splendide panorama à 360° vous attend avec table d’orientation.

À pied Depuis le centre thermal, vous pourrez rejoindre le sommet du puy de Sancy par la Grande Cascade via le GR®4 (9 km, 4 heures), ou par le plateau du Salon du Capucin via le GR®30 (7 km, 3 heures) ; comptez 7 heures pour un tour complet en empruntant l’un puis l’autre : une randonnée mémorable sur les crêtes. Depuis le parking du téléphérique, on rejoint le sommet (500 m de dénivelé) par le GR®4E via la source de la Dordogne (accès à gauche du parking ; 4 km, 1 heure) – à préférer dans le sens de la montée –, ou par le val de Courre (accès à droite du parking ; 2,5 km, 1 heure), paradis des marmottes et des moufflons – à privilégier dans le sens de la descente.

Depuis Super-Besse

Téléphérique de la Perdrix. Cinq minutes d’ascension, moins spectaculaires qu’au Sancy, permettent de rejoindre la station du haut, d’où une courte marche de 5 minutes mène au sommet du puy de la Perdrix, avec tables d’orientation. La vue, en surplomb de la vallée de Chaudefour d’un côté, sur le lac Pavin de l’autre, et sur les crêtes jusqu’à la pointe acérée du Sancy, est magistrale. Son accès est moins couru que celui du Mont-Dore (préparez-vous à rencontrer plus de vététistes que de randonneurs dans le téléphérique), mais la marche qu’elle réclame (chaussures adaptées indispensables) constitue l’une des plus belles des courtes manières d’appréhender le Sancy, dont le sommet se rejoint en 40 minutes (1,7 km).

Le plateau du Guéry : une randonnée féerique à l’assaut de la Banne d’Ordanche

Au départ du Centre montagnard Cap Guéry, cette randonnée en boucle aux accents nordiques, à faire été comme hiver, mène sur les plateaux et offre des panoramas à couper le souffle. Elle passe par la Banne d’Ordanche, enjambe le puy Gros et longe le lac de Guéry. La Banne d’Ordanche et la vue qui s’y dégage sur le massif du Sancy, le Cantal et les monts du Forez, quand le temps le permet, en est incontestablement le point d’orgue, mais le puy Gros (1 485 m) et son panorama sur le puy de Sancy et la vallée de la Dordogne, La Bourboule et Le Mont-Dore, n’est pas en reste.

Les choses sérieuses commencent véritablement après la ferme en ruine du puy May, à 3 km environ du départ. Là, bifurquez à droite et montez jusqu’au plateau. La vue qui s’y dégage sur la Banne, le massif du Sancy et, au premier plan, le tapis herbeux et vallonné que forment les estives, est magistrale. L’endroit idéal pour pique-niquer, ou méditer. Les aéromodélistes trouvent également là un terrain de jeu favorable. Plus loin, vous accéderez à la Banne (que l’on rejoint via le col Saint-Laurent). Au programme ensuite : montée et descente abruptes laissées à l’état sauvage depuis/vers le puy Gros, vues à pic, troupeaux paissant, fleurs sauvages et sous-bois, sans compter une foule de randonneurs, qui n’entache en rien la magie des lieux.

À l’arrivée aux abords du lac de Guéry, la terrasse ensoleillée de l’Auberge agit comme un aimant. Le sentier aménagé au bord de l’eau permet ensuite de rejoindre le Centre montagnard .

Au cœur du Cézallier : les lacs de La Godivelle

Paysage préservé de montagnes ondulantes et pâturées déployant un tapis de velours entre les monts Dore et ceux du Cantal, le plateau du Cézallier (500 km2), aux confins sud du département et à cheval sur son voisin, culmine au signal du Luguet (1 551 m). Qualifié de “petite Mongolie” pour le vertige à l’horizontale typique des steppes qu’il procure, ce paysage volcanique aux courbes aplanies est le résultat de la dernière glaciation, terminée il y a environ 12 000 ans. Ici, seules de rares fermes (cantal et saint-nectaire y sont fabriqués) et des micro-hameaux freinent l’avancée du regard. La Godivelle est de ceux-là. Commune la moins peuplée du Puy-de-Dôme (21 habitants) et la plus haute (1 205 m), cernée d’estives, elle détient un autre record : celui de la fontaine la plus grande du département (8 m de diamètre). Elle côtoie l’église (XIIe siècle) et la Maison de la réserve sur la place centrale. Vous pourrez rejoindre, à 400 m respectivement, l’intérêt principal du village que sont ses deux lacs. Le lac d’En-Haut, situé en surplomb du village (1 239 m), alimente sa fontaine. D’origine volcanique (maar), aux eaux froides et profondes (44 m), il est l’un des lacs les plus pauvres en nutriments d’Europe. Vieux de 113 000 ans, il arbore une forme circulaire (300 m de diamètre) caractéristique. Le lac d’En-Bas, d’origine glaciaire, né il y a environ 10 000 ans et profond en moyenne de 3 à 4 m, est établi à 1 200 m d’altitude. Il forme, avec le lac de Saint-Alyre, une tourbière. Ses abords font partie de la réserve naturelle des Sagnes de La Godivelle (zone de tourbières classée depuis 1975, comprenant également la Coualle Basse, tourbière située en aval du village et connectée au lac d’En-Bas par un ruisseau) et ont été aménagés en sentier de découverte. La faune (oiseaux et insectes en particulier, à l’origine de la création de la réserve) et la flore (environ 400 espèces de plantes et de mousses répertoriées) y sont très intéressantes, avec notamment la présence d’espèces rares en France, ou menacées. Le sentier est émaillé de panneaux explicatifs, d’une plateforme avec longue vue et de tables de pique-nique. Respectez le calme et la magie des lieux, prisé des pêcheurs (carte de pêche obligatoire). L’endroit, colonisé par la tourbière, est néanmoins voué à disparaître (des 60 ha d’origine, n’en restent plus que 12 aujourd’hui).

Une randonnée sur le plateau du Cézallier permet, en 3 heures 45 (boucle), de découvrir La Godivelle et ses alentours via le lac de Saint-Alyre et les villages de Jassy et de Brion (balisage jaune, 326 m de dénivelé ; 14 km). Autre option : se limiter à la portion Brion-La Godivelle (balisage blanc/rouge ; 1 heure 10 ; 9 km).

La vallée de Chaudefour

Paysage bucolique fait de prairies herbeuses et pâturées et dominé par les pics acérés du puy de la Perdrix et du puy Ferrand, la vallée de Chaudefour est un havre de paix. Son cirque est le refuge d’animaux sauvages en hiver (mouflons, chamois, chevreuils, marmottes) qui en été quittent l’endroit pour des hauteurs moins fréquentées. Les oiseaux, rares en Auvergne, comme le faucon pèlerin et le grand corbeau, ne sont pas en reste. Les roches y sont grandioses (dykes acérés) et nourrissent l’imaginaire (dent de la Rancune, crête du Coq). Traversé par un cours d’eau, l’endroit, même ultrafréquenté (à juste titre) ne perd pas une miette de sa magie.

Cette vallée glaciaire dite “en auge” (l’une des trois que compte le massif du Sancy) est le résultat d’une forte activité volcanique à laquelle succédèrent des phases répétées de glaciation ; elle est née il y a 600 000 ans de la désagrégation partielle du massif. Classée Réserve naturelle depuis 1991, elle est particulièrement réputée pour sa flore, qui doit sa richesse à des caractéristiques propres au lieu, génératrices d’une grande diversité d’habitats : l’altitude oscillant entre 1150 et 1854 m, l’activité agro-pastorale, l’orientation de ses versants et le degré de leurs pentes.

Le site est particulièrement prisé des familles. Du parking, on peut en effet accéder rapidement au cœur de la réserve et de sa nature sauvage, cadre rêvé pour un pique-nique sous un grand hêtre ou au bord de l’eau (en direction de la cascade de la Biche).

En chemin, ne manquez pas la petite cascade rafraîchissante de Pérouse, accessible par un petit sentier filant sur la gauche depuis le chemin principal. Avant le pont en bois enjambant la rivière, vous pourrez également bifurquer pour accéder à la source Sainte-Anne, aux eaux ferrugineuses, sodiques et carbonatées. Plus loin, le cirque est spectaculaire. De là partent plusieurs balades et randonnées : la cascade de la Biche (montée soutenue en sous-bois qui fait la joie des enfants) ou le fond de la vallée, accessibles en 1 heure, ainsi que les sentiers de Rondaire et de Liadouze, points de départ et d’arrivée d’un circuit en boucle par les crêtes (18 km ; 900 à 1 000 m de dénivelé) et le sommet du Sancy.

Idées week-end

Séjour en Auvergne : à l'assaut du Puy de Dôme

Grimpez jusqu’au sommet du puy de Dôme , unancien dôme de lave figée, en Auvergne . Le chemindes Chèvres (altitude min/max 904 m/1 465 m)offre de fabuleux points de vue sur les prairies, les vallées et les volcans endormis.

Partez à l'assaut du Puy-de-Dôme en Auvergne !

07/06/2021 | 2 minutes

A voir

Ne passez pas à côté

#ExperienceLonely