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Idées de voyage

Uruguay : les incontournables pour réussir votre voyage

Mis à jour le : 17 septembre 2019

Carte

Après s'être longtemps retrouvé en position d'opprimé face aux géants brésilien et argentin, l'Uruguay jouit aujourd'hui d'une reconnaissance culturelle à travers le monde. Nombreuses sont les expériences que le plus petit pays d'Amérique du Sud offre à ses visiteurs : observer la faune sauvage sur la côte Atlantique, se détendre dans les bains thermaux du Rio Uruguay, vivre au contact des gauchos ou se balader à cheval dans l'arrière-pays uruguyen... Autant d'immanquables que nous vous présentons à travers cette sélection des meilleures expériences à vivre en Uruguay.

1. Fêter le Carnaval de Montevideo

Pendant le mois de février, danse et musique sont reines dans la capitale uruguayenne. Ne manquez pas le Desfile de las Llamadas, un défilé durant lequel des comparsas (communautés carnavalesques du quartier) paradent pendant deux nuits dans les rues de Palermo et du Barrio Sur, immédiatement au sud-est du Centro. Ces comparsas se composent de negros (personnes d’origine africaine) et de lubolos (Blancs qui se peignent le visage en noir pour le carnaval, une tradition uruguayenne très ancienne). Les “rivalités” entre quartiers s’expriment à travers les vagues de danseurs qui évoluent sur les rythmes envoûtants du candombe, des percussions afro-uruguayennes traditionnelles jouées sur trois tons : le chico (soprano), le repique (contralto) et le piano (ténor). La rue Isla de Flores, entre Salto et Gaboto, est le cœur de l’itinéraire du défilé. Les spectateurs peuvent payer pour une chaise installée sur le trottoir ou tenter de se trouver une petite place sur l’un des balcons qui surplombent la rue.
Autre élément clé du carnaval, les murgas sont des groupes de 15 à 17 artistes aux costumes voyants, dont trois percussionnistes, qui jouent des pièces originales de théâtre musical, souvent satirique et à thème politique. Sous la dictature, les murgas étaient connues pour leurs propos subversifs. Toutes utilisent le bombo (grosse caisse), le redoblante (caisse claire) et les platillos (cymbales). Les murgas jouent dans toute la ville, et s’affrontent tout le mois de février au Teatro de Verano, dans le Parque Rodó. Le Museo del Carnaval relate de manière très documentée l’histoire du carnaval de Montevideo.

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Carnaval de Montevideo

2. Danser jusqu'au bout de la nuit à la Punta del Diablo

Punta del Diablo n’est plus le village de pêcheurs assoupi d’autrefois. Depuis longtemps déjà, c’est l’une des destinations estivales favorites des Uruguayens et des Argentins, et ses plages attirent les backpackers de tous horizons. Ces dernières années, l’urbanisation sauvage a gagné du terrain, dans les terres comme sur la côte, mais le magnifique littoral et l’atmosphère nonchalante de l’endroit ont conservé leur pouvoir de séduction. Pour échapper à la foule, évitez la haute saison (de Noël à février), en particulier la première quinzaine de janvier, pendant laquelle Punta del Diablo est assailli par un flot pouvant aller jusqu’à 30 000 visiteurs.
Des chemins de terre partent dans toutes les directions depuis le centre du village, une place sablonneuse située à 200 m de la mer.
En journée, on peut louer une planche de surf ou un cheval sur la plage principale, ou se rendre au Parque Nacional Santa Teresa, à 1 heure de marche. Le soir venu, on s’assoit face au coucher de soleil ou autour d’un feu de camp improvisé, pour une séance de djembé…

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Plage de Punta del Diablo

3. Se détendre dans les bains thermaux de Salto

Dans un cadre bucolique, ces thermes entourés de champs où paissent des vaches sont les plus paisibles de Salto. On y trouve deux immenses bassins extérieurs, un restaurant et des hébergements pour tous les budgets : emplacements de camping, dortoirs rudimentaires, cabañas à 4 couchages et chambres privées dans une estancia avec de grandes cheminées – des paons arpentent le domaine. Une journée aux sources chaudes (8h-22h, ven-dim) revient à 150 UYU (100 UYU en basse saison). Pour venir, empruntez la route d’accès non revêtue depuis la Ruta 3, à 10 km au sud de Salto, et continuez sur 12 km. Il y a quelques navettes (chauffeur Martín Lombardo 099-732368 ; aller 500 UYU) pour San Nicanor au départ de Salto (à l’angle de Larrañaga et d’Artigas) et des thermes de Daymán. Les horaires varient ; renseignez-vous par téléphone.

À environ 8 km au sud de Salto, Daymán est une station thermale au sein d’un complexe touristique, avec un aquaparc pour les enfants. Elle est très prisée des touristes uruguayens et argentins qui déambulent en peignoir dans la rue principale, qui s’étire sur un pâté de maisons. Si vous cherchez un établissement confortable à proximité, essayez La Posta del Daymán.
Comment y accéder ? Les bus Empresa Cossa circulent entre Salto et les thermes (32 UYU), depuis le port de Salto et via l’Avenida Brasil. Départ toutes les heures de 7h30 à 22h30 ; retour toutes les heures de 7h à 23h.

À 90 km au nord-est de Salto, la plus ancienne station thermale d’Uruguay possède plusieurs bassins entourés de jardins, de fontaines et d’allées menant au Río Arapey Grande. L’Hotel Municipal (4768-2441 ; s/d/tr 57/78/92 $US ; aWs), au bord de l’eau, affiche le meilleur rapport qualité/prix du secteur.
Comment y accéder ? Un ou deux bus Argentur rallient quotidiennement les thermes depuis Salto (190 UYU, 1 heure 30).
 

4. S'aventurer dans la vallée Lunarejo

À 95 km au nord de Tacuarembó, cette magnifique vallée paisible et isolée est bercée par le murmure des oiseaux et le clapotis de l’eau. On peut passer la nuit dans la charmante Posada Lunarejo (4650-6400 ; Ruta 30, Km 238 ; ch en pension complète 69 $US/pers lunjeu, 79 $US ven-dim), un bâtiment restauré de 1880 situé à 2 km de la route principale, à 3 km de la rivière et à deux pas d’une colonie d’oiseaux, peuplée notamment de garzas (grues) et d’espátulas rosadas (spatules rosées). La posada organise des excursions à vélo et des sorties à cheval dans les environs.
Les horaires de la CUT sont les plus pratiques : le bus quotidien Montevideo-Tacuarembó-Artigas dessert le Valle del Lunarejo. Départ de Montevideo à 12h (933 UYU, 6 heures) et de Tacuarembó à 16h50 (159 UYU, 1 heure 30). Si vous téléphonez au préalable, quelqu’un de la Posada Lunarejo pourra venir vous chercher à l’arrêt de bus.

5. Faire le plein de culture historique à Colonia del Sacramento

Située sur la rive nord du Río de la Plata, à 180 km à l’ouest de Montevideo, et à seulement 50 km de Buenos Aires en bateau, Colonia est une ville au cachet irrésistible. Inscrit au Patrimoine mondial, le Barrio Histórico (quartier historique), composé d’un tissu irrégulier d’étroites rues pavées de l’époque coloniale, occupe une petite péninsule s’avançant dans le fleuve. De belles rangées de sycomores permettent de se protéger de la chaleur de l’été, et les couchers du soleil sur les bords du fleuve sont spectaculaires (la coutume uruguayenne veut que l’on applaudisse quand le soleil se couche). Le charme de Colonia et sa proximité avec Buenos Aires attirent de nombreux visiteurs argentins. Le week-end, en particulier l’été, les tarifs augmentent et il peut être difficile de se loger.

Que voir ?

Le Barrio historico 
Le quartier historique de Colonia est un enchantement. C’est un véritable plaisir de fouler les pavés du XVIIIe siècle de la Calle de los Suspiros (rue des soupirs), avec ses maisons coloniales de tuiles et de stuc, et de se balader sur le Paseo de San Gabriel, au bord de l’eau, le Puerto Viejo (vieux port) et les deux places principales, la vaste Plaza Mayor 25 de Mayo et l’ombragée Plaza de Armas (aussi connue comme la Plaza Manuel Lobo). Un billet unique (50 UYU, en vente au Museo Municipal) donne accès aux 8 musées historiques de Colonia. Tous pratiquent les mêmes horaires, mais pas les mêmes jours de fermeture.
La Real de San Carlos
Au tournant du XXe siècle, l’entrepreneur argentin Nicolás Mihanovich investit 1,5 million de dollars dans la construction d’un immense complexe touristique à 5 km au nord de Colonia, à Real de San Carlos. Il comprenait une arène de 10 000 places, un frontón (court) de 3 000 places pour la pelote basque (jai alai), un hôtel-casino et un champ de courses. Seul ce dernier est encore utilisé aujourd’hui, mais les vestiges des autres bâtiments sont intéressants à visiter, et la plage adjacente est très fréquentée par les habitants le dimanche.

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Coucher de soleil sur Colonia del Sacramento

6. Observer la faune à Cabo Polonio

Au nord-est de La Paloma, à hauteur du Km 264,5 sur la Ruta 10, un embranchement permet d’accéder à Cabo Polonio, au cœur d’une contrée sauvage. Là, la deuxième colonie de lions de mer d’Uruguay est installée près du petit hameau de pêcheurs niché dans les dunes et battu par les vents, dominé par un phare solitaire. En 2009, la région a obtenu le statut de parc national, sous la sauvegarde du SNAP. Malgré l’afflux croissant de touristes, Cabo Polonio reste admirablement préservé. On n’y trouve aucune banque. L’électricité, limitée, est fournie par les générateurs, ainsi que par l’énergie solaire et éolienne.

Que faire ?

Monter au Phare Cabo Polonio : Construite en 1881, cette merveille de 27 m de haut offre une vue fabuleuse embrassant le village, la colonie de lions de mer, les dunes et les îles alentour.
Faire une randonnée à cheval avec Cabalgatas Valiceras : Basé dans le village voisin de Barra de Valizas, cet excellent prestataire organise des randonnées équestres dans le parc national, dans les dunes et sur les plages situées au nord de Cabo Polonio ; sorties sous la pleine lune chaque mois.
Observer la faune : À Cabo Polonio, on peut observer la faune sauvage toute l’année. Au pied du phare,  les lions de mer et otaries à fourrure batifolent sur les rochers. Vous apercevrez aussi des baleines franches entre août et octobre, des manchots sur les plages entre mai et août, et peut-être même un éléphant de mer entre janvier et mars sur l’île voisine, la Isla de la Raza.

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Le phare de Cabo Polonio

7. Visiter l'ancienne usine la plus importante d'Uruguay

En 1865, la Liebig Extract of Meat Company implanta sa première usine sudaméricaine près de la ville fluviale de Fray Bentos, à 35 km à l’ouest de Mercedes. Elle devint bientôt le complexe industriel le plus important d’Uruguay. Pendant la Seconde Guerre mondiale, ses 4 000 employés travaillaient à un rythme effréné, abattant 2 000 bêtes par jour.
En voyant l’usine abandonnée, on ne soupçonnerait pas que le produit phare de la marque, le bouillon cube Oxo, était consommé autrefois par des millions d’êtres humains à travers le monde. Les cubes Oxo approvisionnaient les soldats dans les tranchées en 14-18, alors que Jules Verne en faisait déjà l’éloge dans son roman Autour de la Lune. L’usine accueillit plus de 25 000 travailleurs, originaires d’une soixantaine de pays ; à son apogée, elle exportait près de 150 produits à base de bœuf. 
Inscrite au Patrimoine mondial en 2015, l’ancienne usine abrite désormais le Museo de la Revolución Industrial (50 UYU, avec visite guidée 120 UYU ; h9h30-17h mar-dim). L’histoire de l’usine y est présentée de manière vivante, avec force détails drôles ou poignants. À l’étage, les anciens bureaux de la compagnie n’ont pas bougé depuis la fermeture de l’usine en 1979, et on observe au sol les traces laissées par les chaussures d’un comptable qui a dû occuper le même bureau pendant des décennies.  
Les visites guidées de 1 à 2 heures (horaires variables) mènent le visiteur à travers un dédale de couloirs, de corrals et d’abattoirs abandonnés situés derrière le musée. Les jeudis, samedis et dimanches à 11h, les visiteurs peuvent aussi visiter la Casa Grande, l’ancienne demeure du directeur de l’usine.

8. Farniente à la Punta del Este

Avec ses nombreuses plages idylliques, ses élégantes résidences en bord de mer, son port de plaisance et ses hôtels et restaurants haut de gamme, Punta del Este est l’une des villes les plus glamour d’Amérique du Sud – et de loin la plus chère du pays. Très prisée des touristes argentins et brésiliens, la station balnéaire attire des célébrités. Dans les environs, d’autres villes connaissent le même genre d’ambiance. À commencer par La Barra, à l’est, réputée pour ses clubs, et Punta Ballena, à l’ouest.

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Plage de la Punta del Este

9. Goûter à la vie rurale uruguayenne à Tacuarembó

Dans la campagne vallonnée entourant les collines de la Cuchilla de Haedo, la région de Tacuarembó est le pays des gauchos, que l’on croise dans les rues bottes aux pieds et chapeau sur la tête. Tacuarembó serait aussi, selon les Uruguayens, la ville natale de Carlos Gardel, figure légendaire du tango. Capitale du département, la ville est parcourue d’artères agréables bordées de sycomores et ponctuées de charmantes places. Les deux principales, 25 de Mayo et 18 de Julio, débouchent sur la Plaza 19 de Abril, au centre de Tacuarembó.

Où loger ? 

  • Estancia Panagea : (099-836149, 4630-2670 ; Ruta 31, Km 189 ; dortoir en pension complète 65 $US/pers, activités de la ferme, promenades à cheval et transfert compris). Cette estancia en activité de 970 ha, à 40 km au nord-ouest de Tacuarembó, offre un avant-goût spectaculaire de la vie rurale uruguayenne. Juan Manuel, qui est né et a grandi ici, son épouse suisse Susanne et Bilinga proposent aux visiteurs de s’immerger dans le quotidien de la ferme en participant à diverses activités (surveillance des troupeaux à cheval, marquage et vaccination des bêtes…). L’hébergement se fait dans des dortoirs sobres. Les résidents ont droit à 3 repas maison par jour (avec notamment du bacon et des œufs à volonté, cuits sur le poêle à bois). Ils peuvent profiter des terrains de basket et de volley au coucher du soleil et se retrouver au coin du feu à la nuit tombée.

  • Yvytu Itaty : (099-837555, 4630-8421; 85 $US/pers en pension complète, activités de la ferme et promenade à cheval comprises, pour 2 pers minimum). Le modeste ranch de Pedro et Nahir Clariget, à 50 km au sud-ouest de Tacuarembó, offre une belle plongée dans le quotidien des gauchos. Les visiteurs sont invités à sillonner à cheval les 636 ha de l’estancia aux côtés de Pedro accompagné de ses sympathiques chiens de berger, à participer aux tâches ordinaires et à siroter du maté dans le patio au coucher du soleil, en attendant que Nahir finisse de préparer le savoureux dîner. 

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Paysage rural près de Tacuarembó