
À vélo dans le Marais © Page Light Studios/Shutterstock
Texte par
Sasha Brady (traduit de l'anglais par Yann Champion)
Mis à jour le : 7 août 2020
L'actuelle maire de Paris, Anne Hidalgo a décidé de faire de la capitale une “ville du quart d’heure” en transformant chaque arrondissement en une sorte de village où chacun peut trouver ce dont il a besoin à deux pas de chez lui.
La “ville du quart d’heure” est l’une des propositions phares de sa campagne en vue d'une réélection en 2020. À travers ce concept, elle espère débarrasser la ville des voitures et réduire les émissions en transformant chaque quartier en sortes de villages autosuffisants. Cela veut dire que les services essentiels tels que les épiceries, les écoles, les services de santé, les cafés, les boulangeries et les parcs ne doivent se trouver qu’à quelques minutes à pied ou à vélo de chaque foyer. L'idée est aussi de créer des pistes cyclables dans toutes les rues de la capitale et mettre en place des pistes cyclables protégées sur les ponts de la ville.
C’est un projet qui peut paraître ambitieux, mais Paris a déjà fait des progrès appréciables vers la réduction des émissions de dioxyde de carbone. Depuis le début de son mandat en 2015, Hidalgo s’est attachée à rendre Paris plus verte en limitant peu à peu l’exposition de la Ville Lumière aux véhicules les plus polluants, en réduisant les places de stationnement dans les rues, en créant de nouvelles zones cyclables, en programmant la végétalisation des quartiers et en organisant des dimanches sans voiture.
Situé à seulement 15 minutes de la tour Eiffel, le parc des Expositions de la porte de Versailles, dans le XVe arrondissement, va accueillir sur son toit une vaste ferme urbaine, qui devrait être la plus grande d'Europe. D’ici avril 2020, le toit de ce bâtiment de six étages sera capable d’approvisionner les quartiers sud de la ville. Les habitants auront aussi la possibilité de louer leur propre petite parcelle.
L’année dernière, la mairie de Paris a annoncé son projet de rendre piéton le pont d’Iéna, qui traverse la Seine et constitue l’un des principaux points d’accès routier à la tour Eiffel – seuls les transports publics et les véhicules d’urgence seraient autorisés. Une promenade et une piste cyclable seront créées, ainsi que d’autres éléments, parmi lesquels un grand jardin de 50 ha (le plus grand de la ville).
Autre projet évoqué : nettoyer la Seine avant les Jeux olympiques et paralympiques de 2024 afin d’en faire une plage urbaine. En 2017, une partie du bassin de la Villette a déjà été transformée en zone de baignade. Elle a accueilli pas moins de 10.000 baigneurs entre sa création et 2018. D’ici 2025, l’objectif est de créer en tout 23 sites de baignade le long de la Seine, parmi lesquels cinq se trouveront à Paris, dont un dans le IVe arrondissement, près de la cathédrale Notre-Dame.
Plusieurs créateurs se sont regroupés pour décentraliser l’art et le conduire en bordure de Paris. L’année dernière, la Fondation Fiminco a ainsi lancé Komunuma, quartier consacré à la création artistique situé près du Canal de l’Ourcq, à Romainville, à 3 km environ au nord de la capitale. Cinq galeries du centre parisien y ont déjà élu domicile : Jocelyn Wolff, Imane Farès, Galerie Sator, Air de Paris et In Situ Fabienne Leclerc. Komunuma accueillera régulièrement des performances live, des manifestations et des ateliers divers, qui encourageront, on l’espère, plus de touristes à découvrir ce côté peu connu de Paris.