
Le Quattro Cianti, un carrefour aux superbes façades et fontaines baroques © Tamas Gabor - iStock
Mis à jour le : 24 février 2023
Enveloppant le visiteur de sa lumière éblouissante, la capitale sicilienne exacerbe tous les sens. Elle saura vous surprendre par les effluves alléchants de sa cuisine de rue, l’exubérance de ses monuments baroques, l’animation bruyante de ses marchés populaires et sa vitalité. Mais ce sont surtout ses contrastes saisissants qui achèveront de vous conquérir : cédez au rythme de Palerme et vous éprouverez alors le même émerveillement devant un vieux palais décrépit que face aux flamboyantes mosaïques de Monreale. Partez à la découverte de la ville à travers ses 12 immanquables à faire lors d'une première visite.
Plus connu sous son nom de Quattro Canti (“quatre coins”) que celui, officiel, de Piazza Vigliena, le carrefour du Corso Vittorio Emanuele et de la Via Maqueda délimite les quartiers historiques de Palerme. L’endroit est surnommé Il Teatro del Sole (le Théâtre du soleil), car l’astre diurne vient en éclairer les bâtiments, l’un après l’autre, au fil de la journée.
Pouvoir, foi, art, mythe : l’histoire de Palerme tient toute entière entre les murs de ce palais. Au IXe siècle, les Arabes fondent les bases d’une première forteresse, au point culminant de la ville. Les Normand l'agrandissent et créent la scintillante Cappella Palatina. Leur succèdent les Souabes, à qui l'on doit les cours intérieures, les Aragonais et les Bourbons. L'édifice est depuis 1947 le siège du parlement régional.
Demeure d’une grande famille d’origine normande au XIVe siècle, ce palais fut ensuite occupé par les vice-rois d’Espagne jusqu’au XVIe siècle, avant de devenir le siège du tribunal de l’Inquisition. Vous y découvrirez une sombre page de l’histoire de Palerme, mais aussi la toile la plus célèbre du peintre sicilien Renato Guttuso.
Digne représentant de l’élite sicilienne du XVe siècle, l’influent Francesco Abatellis, maître du port de Palerme, confia à l’architecte Matteo Carnilivari la construction d’une opulente demeure dans la Kalsa. Considéré comme un chef-d’œuvre de l’architecture gothique catalane, l’édifice accueille, depuis 1953, les collections artistiques de la Galleria Regionale Siciliana.
Au-delà des remparts, au sud de la Kalsa, la ville devient moderne et chaotique, mais conserve des recoins d’histoire insoupçonnés. Le jardin botanique, l’une des plus belles aires de verdure de Palerme, marque avec la Villa Giulia la limite entre centre historique et ville moderne.
Chacun de ces cinq édifices religieux est un petit bijou à part entière, mais ils forment ensemble une sorte de “musée dispersé” racontant un épisode de l’histoire palermitaine : au XIIIe siècle, les marchands de Gênes, Pise, Venise et Amalfi commencèrent à s’établir dans le quartier de la Vucciria, y créant des loges commerciales, des places et de somptueux lieux de culte. Les Génois, surtout, y firent souche.
Avec ses murs crénelés à motifs géométriques, ses coupoles couvertes de majoliques et ses absides à arcs aveugles, la cathédrale de Palerme demeure, malgré des remaniements, l’un des plus beaux exemples du style architectural arabo-normand. Condensé de l’histoire de la Sicile, elle porte la marque des maîtres successifs de la ville, d’où sa valeur emblématique.
Pavillon de chasse voulu par Ferdinand IV, la Palazzina Cinese est le caprice exotique d’un souverain exilé de son cher Naples. Cousin du roi Louis XVI, le “Re Lazzarone” (en référence au petit peuple de la cité parthénopéenne dont il était proche) dut se recréer à Palerme une vie de plaisirs. Cette folie architecturale, construite au bout du Parco della Favorita, y contribua sans doute.
La “Zisa” (la “splendide”, de l’arabe al-aziz) affiche l’austère majesté d’une forteresse imprenable, mais aussi le charme exotique d’une demeure de contes de fées. Ce chef-d’œuvre de l’architecture arabo-normande tient un peu des deux, né comme résidence d’été pour l’agrément des souverains normands, mais construit en forme de parallélépipède, infranchissable par la chaleur, les rayons du soleil, ou les ennemis.
Il n’existe pas de classement listant “les dix endroits les plus effrayants où passer la nuit”, qui ne mentionne les catacombes des Capucins. Ce cimetière est à sa façon un des memento mori (“Souviens-toi que tu vas mourir”) les plus intenses qui soient. C’est ainsi que le perçurent les intellectuels (dont Maupassant) qui le visitaient pendant leur Grand Tour à l’étranger.
Mondello, à 5 km au nord de la Palazzina Cinese, présente le visage typique des stations du littoral méditerranéen : belles plages de sable délimitées par des établissements balnéaires et promenade au bord de l’eau, jalonnée de palmiers, de kiosques et de villas. Lieu de villégiature de la bourgeoisie depuis le XIXe siècle, Mondello attire en été un public jeune et familial.
Mêlant éléments normands, islamiques, byzantins et classiques, cette cathédrale est l’une des plus belles expressions de l’architecture normande en Sicile. C’est Guillaume II qui ordonna la construction d’une abbaye bénédictine pour y abriter les sépulture de la famille royale. Du grand ensemble monastique initial, il ne reste plus aujourd’hui que le Duomo, consacré en 1276, et le cloître.