
Le tour de France des tours de France
Mis à jour le : 9 janvier 2017

Érigées pour se défendre, observer ou simplement pour épater la galerie, toutes ces tours vous offrent aujourd'hui un point de vue imprenable. Pour en profiter, il suffit d'y monter. Courage !
1. Phare de Gatteville (Manche)
Est-ce parce qu'il doit rester opérationnel tout au long de l'année que le phare de Gatteville compte 52 fenêtres, et que l'on accède à son sommet en gravissant 365 marches ? Un colosse formé de 11 000 blocs de granit, classé monument historique depuis 2009, aussi spectaculaire que la côte de laquelle il protège chaque nuit les marins grâce à sa lampe au xénon de 1 600 watts portant à plus de 50 km. Les flots tourmentés et les côtés accidentées de la pointe orientale du Cotentin ne pardonnent pas. Il fallait bien, pour en prévenir les navires, édifier là ce phare, qui fut la plus haute tour de France, de 1829 jusqu'à la construction de la tour Eiffel.
Le phare de Gatteville se visite tous les jours, sauf entre la mi-novembre et la mi-décembre, et au mois de janvier, de 10h à 12h et de 14h à 18h (17h en mars et octobre, 16h en février, novembre et décembre). www.pharedegatteville.com
2. Donjon du château de Langeais (Indre-et-Loire)
Dans le jardin du château de Langeais se dressent les ruines encore majestueuses du plus vieux donjon de France. Construit vers l'an mil, ce donjon carré fut l'un des premiers bâtis en pierre. Il faisait partie du système de défense établi par le comte d'Anjou, Foulques Nerra (le Faucon Noir), en guerre contre le comte de Blois, Eudes Ier, pour la conquête de la Touraine. La reconstitution d'un échafaudage médiéval permet de comprendre comment travaillaient les bâtisseurs de l'époque. Quarante ans plus tard, Foulques Nerra réaffirma son pouvoir en faisant édifier le donjon de Loches.
Construit en 1492, le château de Langeais est l'une des résidences royales qui a le mieux conservé son aspect de forteresse médiévale. Il a été enrichi d'un mobilier en parfaite harmonie (www.chateau-de-langeais.com).
3. Tour Montparnasse (Paris)
Premier gratte-ciel de Paris, la tour Montparnasse, haute de 210 m, fut inaugurée en 1973. Construits dans le cadre du réaménagement du quartier de la gare Montparnasse, ses 59 étages, surmontés d'une terrasse sur le toit, s'appuient sur 56 piliers de béton dont certains descendent jusqu'à 70 m de profondeur. Prenez celui des 25 ascenseurs qui mène directement au 56e étage, et vous serez, en 38 secondes à peine, à l'étage panoramique où bornes interactives et présentation multimédia vous invitent à découvrir Paris. Encore quelques marches à grimper : voici la terrasse et sa vue à 360°, avec une visibilité qui, par temps clair, s'étend jusqu'à 40 km. À couper le souffle !
L'ouverture de la terrasse jusqu'à 23h (ou 22h30 selon la saison) permet de contempler Paris la nuit (www.tourmontparnasse56.com).
4. Tour du Roy René, Marseille (Bouches-du-Rhône)
Pénétrer par la mer dans le Vieux-Port est toujours la fin d'un voyage onirique. Avant que l'on ne découvre des centaines de mâts dressés vers le ciel, la silhouette du fort Saint-Jean, entamée par la tour ronde du Fanal et ponctuée par la tour carrée du Roy René, se dresse comme une vigie. Construite après la mise à sac de la ville, en 1423, à l'initiative de René d'Anjou, alors comte de Provence et de Forcalquier, la tour du Roy René avait pour mission de protéger la passe du port d'éventuels envahisseurs.
Le futur musée des Civilisations Europe Méditerranée (www.mucem.org) sera bientôt relié au fort Saint-Jean par une passerelle.
5. Tour Saint-Jacques (Paris)
Dressée en solitaire au cœur de Paris, cette tour de style gothique flamboyant, haute de 52 m, était le clocher de l'ancienne église Saint-Jacques-de-la-Boucherie (XVe siècle). Achevée en 1525, la tour fut dotée de douze cloches. À la Révolution, l'église fut détruite mais le clocher fut préservé. Au XIXe siècle, Haussmann fit restructurer la tour : on ajouta 19 statues, on ferma des baies par des vitraux et on refit les statues de saint Jacques et des symboles des évangélistes couronnant son sommet. La récente restauration de cet édifice a permis d'étudier de près ses gargouilles et ses chimères, et de découvrir une magnifique sirène, témoin de l'imagination débordante des sculpteurs du XVIe siècle.
En 1998, la tour Saint-Jacques a été inscrite au patrimoine de l'Unesco, en tant que point de départ, au Moyen Âge, des pèlerins vers Saint-Jacques-de-Compostelle ; une affirmation gravée dans le marbre au pied du monument, mais controversée.
6. Phare de Cordouan (Gironde)
En pleine mer, à 7 km des côtes, le dôme de Cordouan, le « phare des Rois » et le « roi des Phares », offre le plus beau point de fuite de l'embouchure de la Gironde. Cette tour en pierre blanche de Saintonge, de 68 m de haut, bâtie sous Louis XIV, a résisté aux marées, aux tempêtes et à l'érosion du plateau rocheux qui la porte. L'intérieur est sublime : « appartement du Roi » orné de pilastres et dallé de marbre, chapelle éclairée par des vitraux… Bien qu'il soit automatisé depuis 2006, un gardien loge dans ce phare inscrit aux monuments historiques. De la pointe de Grave, un circuit de 4 heures en vedette (réservation obligatoire) permet de visiter l'édifice et d'en gravir les 311 marches.
Des mariages et des baptêmes ont été célébrés dans la chapelle du phare, mais l'autorisation reste exceptionnelle.
7. Tour ronde du château de Foix (Ariège)
Construite au XVe siècle, la tour ronde mesure 32 m et constitue la pièce maîtresse du château médiéval de Foix. Conçue pour asseoir l'autorité des comtes de Foix, elle servit de donjon, puis de caserne et enfin de prison. De cette reconversion, la tour garde des stigmates toujours visibles : des inscriptions gravées dans la pierre par les détenus. Du haut, on a une vue panoramique sur les Pyrénées et sur la vieille ville de Foix. La visite du château et de ses deux autres tours retrace les multiples vies de cette forteresse bâtie en l'an mil.
Classé monument historique, le site abrite le Musée départemental de l'Ariège. Chaque 31 août, un feu d'artifice embrase le château fort.
8. Tours génoises du Cap Corse (Haute-Corse)
Une soixantaine de tours rondes, plus rarement carrées, émaillent le littoral du cap Corse. D'une quinzaine de mètres de hauteur, elles scrutent l'horizon depuis l'époque où la Corse était encore une colonie génoise. Elles assuraient alors la protection de l'île contre les innombrables razzias barbaresques. La marine de Scalo, les hameaux de Pino, Erbalunga ou encore le sentier douanier qui passe près de la tour Santa-Maria permettent d'admirer de belles tours génoises, datant pour la plupart du XVIe siècle.
www.visit-corsica.com est le portail officiel du tourisme en Corse.
9. Tour Fenestrelle, Uzès (Gard)
Tel un phare planté au milieu de la garrigue, la tour Fenestrelle annonce au loin l'ancienne cité épiscopale et consulaire d'Uzès. Haut de 46 m, ce campanile de style lombard, qui date en partie du XIIe siècle, sert de clocher à la cathédrale Saint-Théodorit qui fut, elle, rebâtie au milieu du XVIIe siècle. Ses six étages aux fenêtres géminées et sa toiture conique de tuiles vernissées lui donnent un petit air de tour de Pise, mais la tour Fenestrelle n'a jamais donné le moindre signe d'inclinaison.
Il est possible de faire une visite guidée de la tour : renseignements à l'office du tourisme d'Uzès (www.uzes-tourisme.com).
10. Beffroi de Comines (Nord)
On peut venir à Comines, ville franco-belge à 15 km de Lille, pour s'approvisionner en bière et en tabac. Mais il serait dommage de ne pas faire une halte devant le beffroi de la mairie, l'un des plus étonnants du Nord, classé en 2005 au patrimoine mondial de l'Unesco. Si son bulbe rappelle ceux des clochers orthodoxes, rappelez-vous que les beffrois du Nord symbolisaient la puissance et l'autonomie des communes face aux donjons des militaires et aux églises du clergé.
Pour aller à Comines depuis Lille, une ligne de bus (Liane 1) part du centre toutes les 20 minutes aux heures de pointe. Durée du trajet : 30 minutes. Horaires sur www.transpole.fr