
La place du Capitole, incontournable lors d'un séjour dans la Ville rose © Fred - Adobe Stock
Mis à jour le : 27 janvier 2022
Au-delà de son emblématique secteur aéronautique, Toulouse recèle en son sein des merveilles d’architecture médiévale et Renaissance pétries de cette brique dont les tonalités rougeoyantes se reflètent, le soir, dans les eaux de la Garonne. Si la Ville rose offre ainsi d’inoubliables flâneries le long de ses quais, elle met aussi un point d’honneur à conjuguer art de vivre et art de la fête dans ses nombreux cafés et restaurants. Et, sur cette terre sacrée du rugby, nul ne devient réellement toulousain s’il ne vibre pas, place du Capitole, lorsque les joueurs du Stade Toulousain brandissent le fameux bouclier de Brennus…
Le monument qui abrite aujourd’hui l’hôtel de ville et le théâtre du Capitole est l’aimant central vers lequel convergent les Toulousains lors des grands événements de la ville… Cette “maison commune” fut voulue par les capitouls, dès la fin du XIIe siècle, afin de représenter leur pouvoir. Pour ce faire, ils achetèrent terrains et édifices et, en 1525, fut achevé le premier Capitole. Celui-ci était alors constitué de bâtiments disparates datant de différentes époques. Tous les bâtiments qui entourent la plus belle et la plus grande place de Toulouse, considérée comme le cœur et le symbole de la ville, bénéficient du rayonnement fastueux de la façade de l’hôtel de ville. À l’opposé du Capitole, sous les arcades aux plafonds caissonnés, on trouve les cafés, brasseries et glaciers les plus renommés de la cité, répandant sur le trottoir, ici élargi, leurs terrasses aux rangées impeccables.*
Construite à partir de 1070 et élevée au rang de basilique en 1878, elle constitue l’édifice roman le plus remarquable et le plus vaste de France. Elle porte le nom de saint Saturnin (Sernin en occitan), le premier évêque de Toulouse martyrisé en 250. Située sur la via Tolosana, elle est aujourd’hui encore une étape importante du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Le nouveau parvis autour de la cathédrale a évincé la majeure partie des voitures, et c’est tant mieux !
L’ensemble conventuel des Jacobins comprend, en plus de l’église, dont la construction s’est étalée du XIIIe au XIVe siècle, un cloître et un couvent, ils sont l’œuvre des frères prêcheurs ou jacobins, membres de l’ordre créé par Saint Dominique, à Toulouse, en 1215, afin de lutter contre “l’hérésie cathare”. À la Révolution, les religieux furent chassés de leur monastère. Acquis par la ville en 1864, il est classé monument historique en 1920.
Quelle cathédrale étrange ! Fruit de juxtapositions successives, au fil du temps, d’édifices amputés, inachevés ou assemblés de façon hasardeuse, elle se compose de différents éléments érigés entre les XIIIe et XVIIe siècles. Des modifications incessantes de plans, des incendies ou des destructions expliquent par exemple le décalage entre la nef unique, typique du gothique méridional, et le chœur, édifié au XIIIe siècle. Parachevant le puzzle, un donjon massif en brique du XVIe siècle fait office de clocher.
Le musée des Beaux-Arts de Toulouse occupe l’ancien monastère des Augustins, classé monument historique. Bâti du XIVe au XVe siècle, cet édifice religieux imposant est un bel exemple du style gothique méridional. Il comprenait une église, un grand cloître – auquel sera plus tard adjoint un petit cloître Renaissance –, une salle capitulaire, un réfectoire et des logements. Attention, le musée réouvre à l’automne 2020 après des travaux.
N’hésitez pas à franchir l’imposant portail permettant d’accéder (librement) à la cour de ce qui est sans doute le plus remarquable et le plus surprenant hôtel particulier de la ville. C’est toute la démesure et la mégalomanie de son commanditaire, Pierre d’Assézat, et le génie de l’architecte Nicolas Bachelier (1487-1556) que l’on décèle au premier regard porté sur sa façade ! L’hôtel d’Assézat abrite aujourd’hui les collections du musée privé de la Fondation Bemberg.
A Toulouse, dans un secteur géographique restreint compris entre la place du Capitole, les allées Jules-Guesde et François-Verdier et la Garonne, on dénombre plus de 70 hôtels particuliers ! Ces édifices furent érigés au XVIe siècle durant une incroyable période de prospérité dont bénéficièrent Toulouse et sa région. Un certain nombre de bourgeois, enrichis dans le commerce de la teinture bleue, le pastel, rivalisèrent dans la démesure en commandant aux plus prestigieux architectes de la ville, Nicolas Bachelier et Louis Privat notamment, des demeures magnifiques. Certaines de ces constructions, une quinzaine environ, peuvent être qualifiées de palais au regard de leurs dimensions et de leur richesse architecturale. L’hôtel de Bernuy et surtout l’hôtel d’Assézat cité plus haut en sont deux des plus beaux exemples. La pierre et la brique s’y marient harmonieusement. Pourtant, à l’origine, cette seconde disparaissait sous une couche d’enduit blanc...
Capitale de l’aérospatiale, Toulouse se devait d’ouvrir un lieu accessible au grand public, dédié à l’espace et à la recherche spatiale. En 1997, la municipalité et le Centre national d’études spatiales (CNES) créent la Cité de l’espace. Elle propose aujourd’hui un ensemble d’expositions, de jeux, d’animations et de spectacles en 3D dans un planétarium à 360°… pour vous plonger dans l’univers interstellaire. Prévoyez de passer au moins une journée, et sachez que pour 5 € de plus, vous bénéficierez d’un 2e jour de visite.
Sur la piste de Montaudran qui a vu naître le courrier postal aérien des lignes Latécoère puis de l’Aéropostale (de fin 1918 à 1933), ont surgi deux pôles culturels. Le premier est la Halle de la Machine qui accueille des créatures géantes et animées, conçues par François Delarozière. Le second, L’Envol des pionniers, est une exposition interactive qui évoque l’histoire, la mémoire et les hauts-faits de l’Aéropostale.
Les visiteurs qui viennent découvrir les chaînes de montage d’Airbus, première plateforme aéronautique d’Europe, peuvent aussi admirer et apprécier le riche patrimoine aéronautique de Toulouse qui s’écrit avec deux ailes grâce au musée Aeroscopia, inauguré en 2015. Cet espace présente notamment les emblèmes de l’aviation toulousaine : la Caravelle, le Concorde et l’Airbus A300B, ainsi que des avions plus modernes.
Voici une très jolie balade à vélo sur la voie verte, que vous pouvez ne faire qu’en partie. Il s’agit d’une portion sans difficultés du chemin de halage du canal du Midi. Sur ces premiers 50 km en direction de l’est, le chemin de halage est goudronné et plat, ce qui le rend idéal pour les vélos et les rollers (plus à l’est, il devient cahoteux). Après avoir laissé la banlieue toulousaine, le canal suit l’Hers plus ou moins parallèlement pour rejoindre les vastes cultures du Lauragais. Hélas, l’autoroute A61, compagne de route moins agréable, s’invite de temps en temps et peut suivre le canal de très près. Lot de consolation, vous évoluerez à l’ombre – bienvenue l’été – des platanes. Plus de 45 000 de ces arbres ont jadis été plantés pour stabiliser les rives et réduire l’évaporation de l’eau, mais une maladie (le chancre coloré) les menace.