
Vue aérienne du château de Pierrefonds © Gwengoat - iStock
Mis à jour le : 7 août 2020
Ce sont de ces châteaux qui ont forgé les légendes, inspiré les contes et qui, aujourd’hui encore, offrent du rêve aux plus jeunes. Donjons, murs crénelés, tourelles, mais aussi meubles, objets et histoires : tout est là pour attiser leur curiosité et faire s’envoler leur imagination.
Il semble tout droit sorti d'un conte de Perrault : un donjon majestueux, des murailles à créneaux, des tours aux toits pointus s'élançant vers le ciel… En ruine durant deux siècles, racheté en 1810 par Napoléon pour 3 000 francs, il appartient désormais à l'État, qui tient sa valeur pour « inestimable ». Entièrement restauré – recréé diront certains – au XIXe siècle par Eugène Viollet-le-Duc à la demande de Napoléon III, qui voulait en faire une résidence impériale, le château de Pierrefonds sert régulièrement de décor aux films médiévaux : Les Visiteurs en 1993, Jeanne d'Arc en 1999, Les Rois maudits en 2005.>>> Le château (www.pierrefonds. monuments-nationaux.fr ; 8 €, gratuit -25 ans) est ouvert toute l’année.
Le château royal de Provence, bâti sur un îlot rocheux, affiche une allure chevaleresque. Commencé en 1400, il compte parmi les plus beaux châteaux féodaux de France. Après les vastes pièces, d'architecture gothique et Renaissance, les anciens cachots et l'apothicairerie du XVIIIe siècle, la visite se termine sur la terrasse, avec un superbe panorama sur la ville et les alentours. Un cadre idéal pour narrer les péripéties du célèbre héros d'Alphonse Daudet : « Tartarin, Tartarin de Tarascon, l'intrépide, le grand, l'incomparable Tartarin de Tarascon… »>>> Ouvert toute l’année, le château propose des jeux de pistes, des jeux médiévaux ou des ateliers déco pour les enfants.
Pour Pierre Loti qui, enfant, passait ses vacances dans le bourg voisin de Saint-Porchaire, entre Rochefort et Saintes, le donjon en ruine, perché sur son éperon rocheux, et le parc en friche du château de La Roche-Courbon figuraient ceux de la Belle au bois dormant. Aujourd'hui, les arcades, l'escalier à double palier et les jardins à la française de cet édifice médiéval, rajeuni sous Louis XIV, ont été entièrement restaurés. Classés « Jardin remarquable », les massifs et les topiaires de La Roche-Courbon reposent sur pilotis. >>> Un escape game et une aire de jeux anciens (toupies des Indes, billards, trac…), semblables à ceux de la cour du roi, attendent les enfants dans le château et, aux beaux jours, sur la terrasse.
Quand, au détour de la sombre forêt de Chinon, surgit sa haute silhouette de tuffeau blanc hérissée de tours, de tourelles, de cheminées et d'un donjon, on se croirait dans un conte de fées. Accroché à flanc de coteau au-dessus de l'Indre et protégé par un système de défense féodal avec chemin de ronde et mâchicoulis, ce château serait celui où Charles Perrault imagina le conte de La Belle au bois dormant. Dans le donjon, des personnages de cire évoquent l'histoire de la princesse ensorcelée réveillée par son prince charmant. Une salle de jeux anciens intéressera aussi les enfants. Les plus curieux observeront la marque laissée par chaque époque (XVe, XVIe, XVIIe et XIXe siècles) dans la construction du château.>>> Chaque saison, Ussé accueille une exposition de costumes d’époque (www.chateaudusse.fr).
Édifié au XIVe siècle et sans cesse remanié, notamment par Louis XVI et Napoléon Ier, le château vaut pour ses décors (salle de marbre Renaissance, boiseries rococo, salle de bains pompéienne) mais plus encore pour ses jardins et ses dépendances. Fabriquée pour la princesse de Lamballe, la Chaumière aux coquillages (1780) cache un sublime décor de nacre et de coquillages. Créée pour Marie-Antoinette, la Laiterie de la Reine (1787), où l'on jouait à la fermière en venant déguster le lait fraîchement tiré dans un bol en porcelaine en forme de sein, comprend une rotonde, une grotte artificielle ornée d'une statue de nymphe avec la chèvre Amalthée et un pavillon décoré sur le thème des quatre saisons.>>> Pour les petits, Rambouillet réserve d’autres attraits : la Bergerie nationale (une vraie ferme), le musée Rambolitrain (plus de 4 000 trains de collection et 400 m de voies) et le musée du Jeu de l’oie (www. rambouillet-tourisme.fr).
Entre forêt et prairies, ceinturé d'immenses douves, il impressionne par ses allures de forteresse, avec ses murs épais, ses puissantes tours d'angle, dont un donjon à mâchicoulis, et son châtelet à double pont-levis. Puis, passé les ponts successifs, sa cour intérieure présente l'image d'une plaisante demeure avec promenoir à arcades, hautes fenêtres à meneaux et grandes lucarnes. Construit en cinq ans (1468–1473) et presque intouché depuis, c'est le témoin parfait de la transition entre Moyen Âge et Renaissance. Le clou de la visite (obligatoirement guidée) : le plafond en bois peint (XVe siècle) de la salle des gardes, aux dessins plein de verdeur, d'humour et de mystère.>>> Un petit air de déjà vu ? C’est possible, car le Plessis-Bourré a servi de décor dans les films Peau d’Âne (1970), Le Bossu (1997), Fanfan la Tulipe (2003) et La Reine et le Cardinal (2008). www.plessis-bourre.com
Parfait exemple du classicisme à la française, édifié au XVIIe siècle et habité par la même famille depuis, Cheverny séduit par son unité et son authenticité. Est-ce la raison qui incita Hergé à s'en inspirer pour dessiner le château de Moulinsart dans les albums de Tintin ? En tout cas, c'est un château que les enfants adorent. Un : il est richement meublé (accessoires de toilette, robes de mariée, berceaux et photos de famille compris) et des petits guides gratuits rendent la visite parlante. Deux : l'exposition permanente « Les Secrets de Moulinsart » fait revivre les événements mis en scène par Hergé à Moulinsart. Trois : on peut se promener dans le superbe parc en voiture ou en bateau électrique.>>> Choisissez jours et horaires pour éviter les files d’attente et pour assister, si cela vous tente, à la soupe des chiens de chasse à courre (www.chateaucheverny.fr).
Pour découvrir cette forteresse, les enfants sont invités à partir sur les traces de la princesse Mathilde et du chevalier Hugo. Afin de sauver la dynastie des Fleckenstein, ils devront relever vingt défis et déjouer les plans d'un brigand et d'une sorcière. Le château du XIIe siècle, transformé par les descendants de Gottfried de Fleckenstein en forteresse imprenable et majestueuse, domine les forêts des Vosges du Nord et du Palatinat. Ruiné au cours du XVIIe siècle, il demeure cependant un témoignage de l'évolution d'une forteresse médiévale.>>> Plus de 200 ruines de châteaux forts sont visibles en Alsace. La forteresse de Fleckenstein est l’une des plus belles.
« Malbrough s'en va t'en guerre, mironton mirontonton mirontaine »… Cette chanson enfantine vous est familière, mais savez-vous que le personnage de Malbrough a bel et bien existé ? Et qu'un château, aux confins de la Moselle, porte son nom ? Préparant l'invasion de la France, le duc (anglais) de Marlborough (surnommé « Malbrouck ») avait installé son quartier général dans cette forteresse du XVe siècle postée sur une colline boisée. L'ouvrage défensif a fait l'objet d'une restauration qui a redonné sa splendeur aux grosses tours rondes et carrées et au pont mobile. >>> Le château de Malbrouck (www.chateaumalbrouck.com) ouvre du 1er avril à la mi-décembre. Parcours ludiques (chasse au trésor, enquête policières) sur réservation : 03 87 35 03 87.
C'est au château de Pau que naquit, en 1553, Henri III de Béarn-Navarre, futur Henri IV, roi de France et de Navarre. « Nouste Henric », comme disent les Béarnais, était le fils d'Antoine de Bourbon et de Jeanne d'Albret. On raconte que son grand-père, Henri d'Albret, lui frotta les lèvres avec de l'ail et les humecta de jurançon, afin que l'enfant ne soit « ni pleureur ni rechigné » ! Autre curiosité : le berceau de l'enfant n'était autre qu'une carapace de tortue, que l'on peut voir, aujourd'hui encore, lors de la visite du château. Celui-ci fut transformé au XIVe siècle en véritable place forte par un autre grand prince de Béarn, Gaston Fébus, le fort originel datant du XIe siècle.>>> Un livret adapté aux enfants leur permet de suivre la visite du château, forcément guidée. Il est téléchargeable sur www. chateau-pau.fr.