Les gouvernements de toute l'Europe ont imposé de nouveaux confinements et autres restrictions alors que certains vacillent vers une seconde vague, après un été d'assouplissement des règles. Même la Suède, qui a fait figure d'exception dans sa réponse à la pandémie, envisage désormais des restrictions locales après avoir subi une recrudescence spectaculaire de cas ces dernières semaines.
Comme vous le savez, la France s'attaque au virus avec des décisions et restrictions prises par région. Samedi 17 octobre, elle a instauré un couvre-feu à Paris et dans huit autres métropoles jugées à haut risque, dont Marseille, Lyon et Toulouse, obligeant les gens à rester chez eux entre 21 heures et 6 heures du matin. L'Espagne, l'un des pays européens les plus touchés par la première vague, a évité un deuxième confinement national. Cependant, depuis le 16 octobre, un confinement local d’une durée de deux semaines a été imposé à Madrid et dans les régions environnantes, car le nombre de cas continue d'augmenter ; les restaurants ferment à 23 heures et les déplacements non essentiels à l'intérieur et à l'extérieur de la ville sont interdits.
L'
Italie a également pu éviter un confinement national cette fois-ci, mais a intensifié sa lutte contre le virus avec de nouvelles restrictions qui
limitent les heures d'ouverture des bars et des restaurants dans tout le pays. Certaines régions mettent en œuvre des mesures renforcées, notamment la Lombardie avec un couvre-feu, et la Campanie en fermant des écoles. La
Pologne cherche également à éviter de verrouiller l'ensemble du pays et a désigné certaines
zones à haut risque, dont Varsovie, avec des restrictions sur les rassemblements, les hôtels et les restaurants dans ces « zones rouges ».
La Suède, elle, a accordé aux autorités sanitaires régionales l'autorisation d'imposer des restrictions locales pour tenter d'éviter une deuxième vague. La Suède était jusque-là
le seul pays où un confinement à l’échelle nationale n'avait jamais été imposé, mais ce changement de stratégie survient alors que le pays a comptabiisé son
plus grand nombre de cas quotidiens depuis juin, avec 970 cas le 15 octobre, selon l'OMS. Uppsala est la première région du pays à introduire ces mesures, demandant aux gens d'éviter les activités sociales, les transports publics et les contacts physiques avec des personnes extérieures à leur foyer.
En
Grèce, le
port du masque est désormais obligatoire dans tous les espaces publics intérieurs et dans tous les transports publics. Des restrictions renforcées ont été appliquées à
Athènes et dans ses environs, ainsi que dans les îles grecques, suite à une forte augmentation des infections dans ces régions. Les personnes arrivant sur le continent en provenance des îles se voient proposer
un test rapide et gratuit de dépistage du COVID-19 afin de contribuer au système de suivi et de traçabilité du pays.
Entre-temps, les
Pays-Bas sont entrés, le 14 octobre, dans une période de
confinement partiel de quatre semaines. Les bars et les restaurants sont fermés et la vente d'alcool et de cannabis est interdite après 20 heures. En
Belgique, où les hôpitaux ont du mal à faire face à des pics de cas,
les bars et restaurants ont été fermés lundi 19 octobre pour un mois. En outre, les ventes d'alcool sont interdites après 20 heures et un
couvre-feu est instauré de minuit à 5 heures du matin. Frank Vandenbroucke, le ministre fédéral, a déclaré à RTL que la Belgique est désormais «
la région la plus touchée de toute l'Europe », suivie par la
République tchèque (qui a fermé des écoles, des restaurants, des bars, des salles de sport et des théâtres) et les Pays-Bas.
En
Suisse, après que le nombre d’infections ait
doublé en une semaine, mi-octobre, les autorités ont rendu le port du masque obligatoire dans les espaces publics intérieurs et encouragent les gens à limiter leurs contacts. En
Allemagne, les gens sont priés de rester chez eux en raison de l'augmentation du nombre de cas de COVID. Dans son podcast hebdomadaire, rapporte DW, la chancelière Angela Merkel a déclaré que
« chaque jour compte ». « Rencontrez moins de gens, que ce soit à la maison ou à l'extérieur. Veuillez vous abstenir de tout voyage ou de tout rassemblement qui ne sont pas absolument nécessaires.
Restez chez vous, dans la mesure du possible ».
Ailleurs en Europe, l'
Irlande vient également d’intensifier sa réponse à la pandémie. Au cours des deux dernières semaines, elle était au niveau trois d'un système de réponse à cinq niveaux, mais les autorités ont fait passer le pays au
niveau cinq, et ce pendant six semaines. Il y a donc des restrictions renforcées -
parmi les plus sévères d'Europe en raison d'un système de santé chroniquement surchargé - comprenant la fermeture des magasins non essentiels, l'ouverture des restaurants uniquement pour les plats à emporter et les livraisons, et l'obligation pour les personnes de rester
à moins de 5 km de leur domicile.
L'
Angleterre a mis en place un système à trois niveaux qui place les régions du pays dans différentes catégories de restrictions en fonction des taux d'infection. Pour l’instant,
Liverpool et le Lancashire se situent dans la
catégorie « très élevée » avec notamment des entreprises fermées, tandis que
Londres et sept autres régions sont passées en
catégorie « élevée » vendredi 16 octobre. La BBC rapporte que le
Pays de Galles va connaître un
confinement national « court et brutal » du vendredi 23 octobre au 9 novembre, avec des personnes obligées de rester chez elles et des entreprises et des magasins non essentiels fermés.
Pendant que les pays européens opèrent à travers une mosaïque de restrictions et de confinements régionaux, la Commission européenne a tenté de donner plus de sens aux
règles de voyage, au moins au sein de l'Union européenne, en introduisant
un nouveau système commun de « feux de circulation ». Ce nouveau système devrait permettre aux voyageurs potentiels de comprendre plus facilement les règles de plus en plus complexes et en constante évolution qui régissent les voyages. Les pays seront désignés par les
couleurs verte, orange ou rouge en fonction de leur taux d'infection. Les données seront fournies par le Centre européen de contrôle des maladies et le système sera mis à jour chaque semaine.