
10 hébergements chez l'habitant à tester absolument
Mis à jour le : 20 janvier 2017

2014 marque le 20e anniversaire de l’Année internationale de la famille. Voici comment entrer dans les familles du monde entier.
1. Casas particulares, Cuba
La chambre est un instantané rétro : vieux objets insolites, photos de famille aux couleurs fanées, plantes vertes touffues. Une brise tiède s’insinue à travers les persiennes écaillées. La table plie sous le poids d’un monceau de crevettes fraîches et la conversation s’enflamme au sujet de Castro et des derniers rebondissements du feuilleton télé du moment. Puis apparaissent les cigares... Les casas particulares (chambres chez l’habitant), légalisées en 1997, fournissent un revenu supplémentaire indispensable à de nombreux foyers. Et offrent au voyageur le meilleur hébergement qui soit sur cette île caribéenne : moins chères que les hôtels, elles ont souvent plus de cachet, on y savoure de la cuisine maison, et surtout, on vit à la cubaine.
On trouve des casas particulares partout dans l’île. Les chambres coûtent généralement 20-50 $US la nuit (repas en supplément). Voir la liste sur www.casaparticularcuba.org.
Une maison dans la campagne cubaine. Philippe Moreau Chevrolet
2. Ger, Mongolie
Un séjour chez l’habitant dans le désert de Gobi, en Mongolie ? C’est possible, bien que les nomades déplacent leurs ger (yourtes) au gré des caprices du temps. Certaines de ces tentes en feutre demeurent toutefois assez longtemps au même endroit pour que les voyageurs écumant la steppe puissent passer une nuit à la mode locale. Il y a des règles à respecter cependant : à l’approche d’une ger, il faut crier “Nokhoi khor !” (“Retenez le chien !”), ce qui revient en Mongolie à toquer à la porte ; en entrant, dirigez-vous du côté gauche (le côté droit est réservé à la famille) ; une fois assis, vous ne devez ni tourner le dos à l’autel de la ger ni pointer les pieds dans sa direction ; et lorsqu’on vous offre de l’airag (lait de jument fermenté)… pas d’autre choix que d’accepter !
Les camps de ger ouvrent à partir de la mi-mai. Les mois de juin et septembre sont agréables. La haute saison est en juillet/août, bien que les températures dépassent parfois les 40°C.
3. cocoteraie, Kerala, Inde
Le commerce de la noix de coco du Kerala n’est plus ce qu’il était. Les prix ont chuté et les jeunes ne veulent plus passer leur temps à grimper aux arbres pour de maigres revenus. Mais les habitants ont de la ressource. Les récoltes traditionnelles échouant à leur faire gagner des roupies, nombre de propriétaires de plantations de cet État d’Inde du Sud se sont mis à ouvrir leurs portes coloniales aux voyageurs de passage. L’occasion de séjourner dans un hébergement insolite, un cadre intimiste et souvent élégant, composé d’édifices meublées d’ancien, de végétation luxuriante, bercés par le doux bruit des backwaters tout proches, et de se régaler chaque soir de délicieux curries.
Les principaux aéroports du Kerala sont à Cochin, Kozhikode et Trivandrum. Le Trivandrum Rajdhani Express relie Delhi à Trivandrum en environ 41 heures.
Un bateau-maison au Kerala. Magnus von Koeller
4. Township, Soweto, Johannesburg, Afrique du Sud
En 1904, le township de Klipspruit fut créé au sud-ouest de Johannesburg (Afrique du Sud) pour loger les ouvriers noirs dont les autorités ne voulaient pas en ville. Le quartier a connu une croissance exponentielle, engendrant le vaste et chaotique melting-pot que l’on appelle Soweto. Aujourd’hui, il offre un visage d’une fascinante diversité : les cabanes en tôle et les shebeens (pubs) côtoient de rutilants centres commerciaux et belles demeures. Il y a un musée Mandela (aménagé dans l’ancienne maison de Nelson Mandela) et des mémoriaux en hommage à l’émeute estudiantine de 1976 ; il existe même un sous-genre typique de Soweto en matière de mode et de “parler jeune”. Passer la nuit chez une famille du township est vraiment le meilleur moyen d’approcher pour mieux le comprendre cet ensemble multiculturel immense, plein de vie, dur et tenace à la fois.
On peut se rendre à Soweto en MetroRail depuis la gare centrale Johannesburg Park Station. Il est conseillé de participer à une visite guidée pour aller au-delà d’Orlando West.
Maison de Nelson Mandela, Soweto. Michael Stephens
5. Sobe, Croatie
En été, descendez d’un bus ou d’un ferry quelque part sur la côte croate, et vous tomberez immédiatement sur, non pas la mer turquoise, mais un bataillon de dames à sobe – souvent des grands-mères au visage buriné – qui fondent sur le chaland pour proposer des chambres à louer dans leur maison. “Sobe ? You want room ? I have. I give good price” (“Vous voulez une chambre ? Je vous fais un bon prix.”). C’est à peu près toujours le même refrain, et elles n’ont pas tort. Si la qualité et le style varient (visitez avant d’accepter), les sobe sont une bonne affaire. Elles sont parfois pourvues d’une kitchenette, de lits douillets, et même d’une maman de substitution pour vous chouchouter le temps du séjour.
Arrivez tôt en ville afin d’être en meilleure position pour marchander.
En étandant le linge, Dubrovnik. Alex Proimos
6. Maison communautaire iban, Sarawak, Malaisie
Les Iban, membres de la plus importante ethnie du Sarawak, vivent traditionnellement dans des maisons communautaires en bois bancales pouvant accueillir une trentaine de familles. Ainsi que quelques voyageurs curieux… Beaucoup de maisons communautaires (longhouse) sont cachées dans la jungle, et uniquement accessibles en bateau. À l’arrivée, il faut d’abord aller voir le chef de la tribu qui, avec un peu de chance, vous accordera l’autorisation de monter dans le ruai (partie commune) de la maison. C’est là que tout se passe : repas, consommation d’alcool de riz, commérages, danses, nouvelles tournées d’alcool… Les Iban aiment faire la fête. Préparez-vous à des nuits courtes.
Il est d’usage de faire des cadeaux aux hôtes iban – si possible qui puissent être partagés entre les familles de la maison communautaire.
Dans un iban. Colin Charles
7. Maison villageoise, Otavalo, Équateur
Pas de repos pour les braves dans les hauts plateaux équatoriens – surtout quand il y a le maïs à récolter et des sandales à recoudre. Aux environs du bourg traditionnel d’Otavalo, réputé pour ses Indiens habillés de couleurs vives et son marché artisanal (assez touristique), quelques foyers accueillent les voyageurs et les encouragent à mettre la main à la pâte. Réveillez-vous avec le chant du coq – rien que pour voir le soleil se lever sur les volcans alentour, cela vaut la peine – puis passez la journée à nourrir les cochons d’Inde, à planter des choux ou à apprendre la broderie andine. Vos efforts seront récompensés par de généreux repas et par une rencontre plus authentique avec les Otavaleños.
L’agence de tourisme communautaire Runa Tupari, basée à Otavalo, organise séjours chez l’habitant et activités culturelles dans la région ; voir www.runatupari.com.
8. Tente bédouine, Wadi Rum, Jordanie
Certes, les campements qui émaillent le désert jordanien ne sont pas 100% authentiques, mais pour qu’une famille bédouine vous invite à passer la nuit chez elle, encore faudrait-il en connaître une… Ces versions touristiques offrent donc un bon compromis : on a un aperçu de ce mode de vie typique du Moyen-Orient, tout en pouvant profiter du luxe de toilettes occidentales et de douches solaires. Rendez-vous dans le Wadi Rum et ses étranges rochers, en 4x4 ou à dos de dromadaire et, en route, arrêtez-vous pour rencontrer d’authentiques Bédouins autour d’une tasse de thé. Après quoi, passez la nuit sous la tente, pelotonné sous des couvertures tandis qu’un feu de camp rougeoie sur le sable, et que des milliers d’étoiles scintillent dans le ciel.
Mars-avril et octobre-novembre sont les périodes les plus propices à la visite ; de mai à septembre, les températures peuvent dépasser les 40°C.
Sous une tente bédouine en Jordanie. Reway2007
9. Bure, Fidji
Un traditionnel bure fidjien se résume à peu de choses : une simple cabane en bois à toit de chaume sans fenêtres, avec des murs noircis par la fumée et un sol en terre battue. Mais lorsque le paradis est au pas de la porte, qui se soucie de la décoration intérieure ? De nos jours, si les bure ont parfois un peu plus de confort, le reste demeure inchangé : le Pacifique sud est toujours aussi bleu, et les plages aussi belles qu’au temps des révoltés du Bounty. Joignez-vous aux femmes sur un marché, partez en mer avec les pêcheurs du village, apprenez à cuisiner vos prises dans un lovo (four creusé dans la terre) ou asseyez-vous simplement pour humer la brise marine. En visite dans un village, la politesse veut que l’on offre une racine de kava à son hôte.
Pour des adresses d’hébergement chez l’habitant, voir www.fijihomestays.com.
Plafond d'un bure traditionnel, Fiji. Mark Heard
10. Couchsurfing, monde entier
Maison de plage, appartement citadin, bungalow, chalet… Autant d’abris pour la nuit prêts à vous accueillir pratiquement partout dans le monde. Grâce à Internet, qui permet d’entrer en contact avec un habitant de l’autre bout du monde aussi facilement qu’avec son voisin de palier, le concept du couchsurfing a pris une ampleur démesurée, l’idée étant qu’en voyage, on peut prendre contact avec des habitants et loger chez eux (sur leur canapé) gratuitement. En échange, on échange : il s’agit tout autant de se rencontrer que de faire une bonne affaire.
Le réseau d’hébergement gratuit le plus connu est www.couchsurfing.org. Essayez aussi www.bewelcome.org, www.globalfreeloaders.com et www.hospitalityclub.org.
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