Guide des Côtes-d’Armor !
Du relief déchiqueté du cap Fréhel aux rochers de la Côte de Granit rose, en passant par les falaises de Plouha, les plus hautes de Bretagne, le littoral décline une étonnante palette. Au détour de chaque échancrure, la région raconte son histoire : ici le fort La Latte et l’abbaye maritime de Beauport ; là les joyaux d’architecture de Dinan, Tréguier et Quintin ; Binic, Erquy et Paimpol et l’épopée des terre-neuvas… Et puis il y a les îles – Bréhat au doux climat, l’archipel des Sept-Îles et ses nuées d’oiseaux – et le sentier des Douaniers qui constitue un superbe fil rouge entre les merveilles des Côtes-d’Armor. Dans l’Argoat, la région du lac de Guerlédan vous convie à une plongée dans un univers boisé parsemé de portions de canal, de chapelles et d’abbayes. Si le pouls des Côtes-d’Armor bat plus vite en été, la région est animée toute l’année : les habitants profitent à fond des plaisirs de la mer et de la qualité de vie.
Cap Fréhel et fort La Latte
Deuxième site naturel le plus visité de Bretagne (après la pointe du Raz), le cap Fréhel est un univers minéral suspendu à 70 m au-dessus de la mer, balayé par les vents, d’où se déploie un point de vue exceptionnel. Son phare figure parmi les cinq plus puissants de France, avec une portée de 53 km. Le site, protégé par le Conservatoire du littoral, s’étend sur 414 ha, englobant un vaste plateau de grès rose et le plus grand ensemble de landes littorales des côtes françaises. En toute saison, le paysage offre ici une palette rare de couleurs (jaune, violet, vert, bleu…) illuminées par la lumière changeante du ciel, le tout brassé par l’air marin. On y trouve également la réserve ornithologique de la Fauconnière, qui sert d’habitat à des populations de cormorans huppés, de pingouins torda et de mouettes tridactyles, et abrite aussi plusieurs espèces de chauves-souris.
Dressé sur sa pointe rocheuse, le fort La Latte, ou château de la Roche Goyon, fut érigé au XIVe siècle et servit longtemps de maillon dans la défense de Saint-Malo. Il fut pillé et démantelé au XVIe siècle, et seul subsista le donjon, qui fut incorporé lors de la construction d’un fort de défense côtière à la fin du XVIIe siècle. Avec son pont-levis et ses remparts, il a tout du château fort, ce qui lui vaut d’avoir servi de décor à des films comme Vikings avec Kirk Douglas (Richard Fleischer, 1957) et Lancelot du Lac (Robert Bresson, 1974). Le monument, classé, appartient depuis 1931 à la famille Joüon des Longrais. Des animations médiévales sont organisées début août.
La zone protégée élargie des caps d’Erquy-Fréhel a été labellisée Grand Site de France en 2019. Tout est fait pour privilégier la découverte à pied de cet univers fragile. Comptez 2 heures aller-retour entre le cap Fréhel et le fort La Latte (GR®34). Depuis le bourg de Plévénon, une boucle effectue le tour complet (balisage jaune, 17 km).
Île de Bréhat (Enez Vriad)
Bréhat peut remercier le Gulf Stream ! Le courant océanique procure à l’“île aux fleurs” un microclimat. Si bien qu’à Bréhat, poussent des agapanthes, des rosiers, des hortensias, des chèvrefeuilles, mais aussi des arbres et plantes communs sous les latitudes ensoleillées, comme des figuiers, des palmiers, des eucalyptus…
Bréhat est constituée de deux îles (Sud et Nord) reliées par le pont ar Prat (édifié par Vauban en 1694). Les visiteurs débarquent au port (Port Clos) côté sud, sur l’une des trois cales de la longue jetée – en fonction de la marée. Quand la mer est basse, il faut parcourir 850 m jusqu’aux premières maisons. Des loueurs de vélos sont installés juste après Port Clos. La plupart des visiteurs remontent ensuite vers le petit bourg (restaurants et commerces), avant de filer vers le nord au phare du Paon.
Cet itinéraire de 3,3 km est le plus emprunté, notamment par de nombreux cyclistes. On pourra préférer prendre des chemins de traverse, ou faire le tour de l’île Sud (7,5 km) ou de l’île Nord (6 km). Les sentiers en bord de mer, en particulier sur l’île Nord, sont interdits aux vélos. D’une manière générale, en haute saison, on pourra se sentir plus libre à pied qu’à deux-roues. Néanmoins, avec des enfants en bas âge, une carriole remorquée par un vélo est idéale. On ne vient pas à Bréhat pour se baigner, mais si l’envie est trop forte, il est possible de rejoindre Guerzido (Sud), la seule vraie plage de l’île. À marée haute, on peut aussi se rafraîchir à La Corderie. L’île est victime de son succès (5 000 personnes/jour en été pour une superficie d’à peine plus de 3 km2) et la mairie de Bréhat réfléchit à limiter la fréquence des navettes pour préserver le quotidien des îliens et le plaisir des visiteurs.
Les Sept-Îles
Plutôt que “sept”, il s’agit en fait de cinq îles (Rouzic, Malban, île aux Moines, île Plate et Bono), complétées par les îlots rocheux des Costans et des Cerfs. Mais qu’importe, l’histoire a retenu le nombre de sept pour ce petit archipel sauvage, situé à 7 km environ au large de Perros-Guirec. Il s’agit de la plus ancienne réserve naturelle ornithologique de France et de l’une des plus importantes d’Europe.
Créée en 1912 par la Ligue pour la protection des oiseaux pour mettre un terme à la chasse aux macareux moines, cette réserve abrite 27 espèces d’oiseaux nicheurs, en majorité marins, avec une population totale de 23 000 couples. La colonie la plus importante est celle des fous de Bassan (une espèce qui ne possède pas d’autre lieu de nidification en France), qui compte 16 000 couples sur l’île Rouzic. On peut observer également des goélands argentés ou bruns, des cormorans huppés et des puffins des Anglais. Les fous de Bassan s’installent à la mi-janvier et repartent en septembre, tandis que les macareux, les pingouins torda et les guillemots sont présents d’avril à début juillet. Enfin, une colonie d’une trentaine de phoques est installée à l’année. Pour observer une grande diversité d’espèces, mieux vaut venir au début de l’été
Le débarquement n’est pas autorisé sur l’archipel, excepté sur l’île aux Moines qui abrite un phare automatique. On peut aussi y observer une éolienne et les ruines d’un fort conçu par un disciple de Vauban et d’un couvent du XVe siècle. La végétation de l’île est extrêmement fragile ; veillez à rester sur les chemins balisés.
Des excursions en bateau autour de l’archipel sont proposées de février à novembre au départ de Perros-Guirec (plage de Trestraou), et de juin à septembre depuis les ports de Ploumanac’h et Trégastel (plage de Coz-Pors).
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