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Publié le 06/07/2016 3 minutes de lecture
Bien qu’il soit lié au choc culturel par certains de ses symptômes, le mal du pays est bien distinct. Il s’agit d’un sentiment de détresse, de manque, de retrait, de dépression ou d’anxiété causé par la séparation d’avec un environnement familier tel que la maison ou le pays d’origine. Il peut être exacerbé par le fossé culturel vécu au quotidien, mais est toujours lié à la façon dont la séparation est vécue.
Le mal du pays est ressenti plus fortement par les enfants envoyés en colonie de vacances, les adolescents ou les lycéens en échange à l’étranger, car l’âge et l’expérience du voyage sont des facteurs déterminants. Des circonstances particulières peuvent amplifier le syndrome, telles qu’un événement important affectant la famille (naissance, mariage, maladie ou décès) ou un attachement très fort à un de ses proches (époux, parent, enfant ou même animal de compagnie). Certaines cultures seraient plus disposées au mal du pays que d’autres par la manière dont l’attachement et la séparation sont vécus traditionnellement. Les personnes fortement ancrées dans une routine au moment du départ sont aussi généralement plus affectées par le mal du pays.
Prévention et traitement du mal du pays
Ulysse lui-même se roula sur le sol et versa des sanglots en pensant à ceux qui lui manquaient au loin ! Sachez que ressentir le mal du pays est normal et que vous pouvez diminuer l’intensité des symptômes en adoptant une stratégie d’adaptation active et consciente.
Vivre ses émotions
Il s’agit de reconnaître les symptômes du mal du pays et de s’accorder consciemment un moment de faiblesse. Il faut savoir que ces sentiments font partie d’un processus normal de séparation qui fait grandir et rend plus autonome.
Partager ses émotions
Les recherches montrent que verbaliser ses émotions soutient le processus d’adaptation et permet de relativiser sa situation. C’est aussi une opportunité d’approfondir ses relations lorsqu’on est sur la route. Il est aussi possible de partager ses émotions avec soi-même ! Pour cela, il est recommandé de le faire avec un support (l’écriture, par exemple) pour se maintenir concentré et éviter de se perdre dans ses pensées.
Communiquer avec les êtres chers en voyage
Prévoir une stratégie de communication (lettres, courriels, appels réguliers) afin de se sentir rassuré.
Adopter une attitude constructive
Il est faux de croire qu’il n’y a rien à faire et que la situation ne peut pas s’améliorer. Faire le choix de vivre la situation avec optimisme permet de sortir du cycle de dépression et d’anxiété. Attention, il ne s’agit pas d’ignorer le problème ni de le repousser, mais plutôt de reconnaître qu’il s’agit d’une phase transitoire et d’adopter délibérément une attitude positive en se forçant à intégrer des activités, en évitant l’isolement et le repli.
Jouer, se distraire, s’impliquer dans un projet
Le jeu permet de diriger l’attention vers le présent tout en rendant l’environnement plus rassurant. Sans enjeu sérieux, il permet de développer de l’attachement pour le lieu dans lequel on se trouve et de faire un contrepoids au retrait et à l’évitement, qui sont des réflexes de protection ayant des effets négatifs à moyen terme. Par exemple, vous pourriez explorer le quartier muni d’une caméra et partir à la recherche de graffitis ou de façades décorées. Plus simplement, vous pourriez jouer dans un parc et profiter du grand air en retrouvant l’enfant qui est en vous…
Se rassurer
Avoir avec soi des objets de transition, des petites choses qui rappellent la maison. Les Québécois connaissent bien l’effet du sirop d’érable sur le cœur, et un camembert peut faire des merveilles pour un Français au milieu de l’Asie. Autres stratégies : musique de chez soi, cartes postales, photos, aromathérapie relaxante, chanter à tue-tête, méditer, écrire un journal,…
S’impliquer dans le voyage
Participer à toutes les étapes de la planification permet de visualiser les phases du voyage et d’éviter de “subir” celui-ci.
Commencer par de courts temps de séparation
Si on est prédisposé à ce malaise, augmenter progressivement la durée des séparations et éviter à tout prix de couper court au voyage car ce serait s’empêcher de tirer un apprentissage de cette étape du voyage.