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Publié le 07/01/2013 5 minutes de lecture
L'éternité n'est pas de ce monde, pas plus pour l'Homme que pour ses créations.
1. Skara Brae (Écosse)
Situé sur l’île principale des Orcades en Écosse, cet ensemble de vestiges préhistoriques était, il y a plus de 5 000 ans, un petit hameau agricole. En 1850, une violente tempête révéla des ruines enfouies sous le sable. Les fouilles ont permis de comprendre que le village comptait au moins huit habitations dotées de lits, d’âtres et même de meubles, le tout en pierre. L’érosion a dû rapprocher la mer du hameau, qui finit par être abandonné et fut enseveli sous les dunes durant des millénaires. Ce phénomène d’érosion menace aujourd’hui encore le site. L’avion est le meilleur moyen de rallier les Orcades (Kirkwall).
2. Babylone (Irak)
Fondée vers 2500 av. J.-C., Babylone devint une grande cité de Mésopotamie cinq siècles plus tard, lorsque Hammourabi, premier roi de l’Empire babylonien, en fit sa capitale. Détruite au VIe siècle avant notre ère par les Assyriens, elle fut abandonnée à la décrépitude au IIe siècle av. J.-C., après la mort d’Alexandre le Grand. Aujourd’hui encore, les ruines de Babylone font surgir des images d’une Antiquité rêvée – la grande tour de Babel, les beaux jardins suspendus – ainsi qu’un petit air disco fort entêtant… Seuls des voyageurs aguerris visitent de nos jours Babylone, à 85 km au sud de Bagdad.
3. Taxila (Pakistan)
Fondée par un souverain indien vers le VIIe siècle avant notre ère, Taxila au Pakistan concentre trois cités perdues. La première se dressait sur une colline qui prendra plus tard le nom de Bhir Mound. Dans un maelström d’intrigues et de lignées dignes de l’Ancien Testament, cette ville disparut au profit d’une nouvelle, Sirkap, bâtie par les envahisseurs grecs. Elle jouit alors d’une période de rayonnement dans la philosophie et les arts. Cet éclat perdura sous les Kouchans, qui prirent la relève et la renommèrent Sirsukh. Mais au VIe siècle, la ville tomba aux mains des Huns blancs, qui la ravagèrent et la laissèrent en ruine. Le site, à 30 km environ au nord-ouest d’Islamabad, mérite la visite. Le Taxila Museum expose toutes sortes d’objets des différentes époques et permet de se faire une idée de l’histoire complexe de la cité.
Pour éviter les climats extrêmes, prévoyez votre visite en mars ou en novembre.
4. Dunwich (Angleterre)
Cité auréolée de prestige, port florissant, comptant parmi les plus grandes villes de la Grande-Bretagne médiévale, Dunwich était pourtant bâtie sur du sable... À la fin du XIIIe siècle, une tempête détruisit une bonne partie de la ville. L’érosion littorale fit ensuite son oeuvre et, en quelques siècles, la ville glissa dans la mer jusqu’à se résumer aujourd’hui à quelques cottages. Les légendes sur des plages hantées ne manquent pas dans la région : à marée basse, peut-être entendrez-vous les tintements assourdis d’un clocher englouti dans l’onde.
Le Dunwich Museum possède une maquette à l’échelle de la ville à son apogée.
5. Palenque (Mexique)
Au pied des montagnes du Chiapas, dans le sudouest du Mexique, se cache ce pur fantasme d’archéologue. Palenque existait déjà, semble-t-il, au Ier siècle av. J.-C. C’est l’une des principales agglomérations de la civilisation maya classique, 500 ans plus tard. Enfants-rois, invasions, décapitations, intrigues de cour, puis abandon de la cité : les hiéroglyphes ornant les murs des temples font la chronique de son histoire mouvementée.
Un climat tropical règne à Palenque : emportez crème solaire, répulsif anti-insectes et de l’eau en quantité.
6. Angkor (Cambodge)
Des ruines prises dans l’étreinte implacable de la jungle, l’éclat d’une robe safran disparaissant dans l’obscurité d’un temple séculaire... Angkor au Cambodge est certes un site phare du tourisme, mais si vaste que vous trouverez facilement un endroit où vous perdre dans l’histoire khmère – de nouvelles études évaluent sa superficie à quelque 3 000 km². Bâtie par plusieurs souverains khmers entre le Xe et le XIIIe siècle, Angkor abritait près d’un million d’âmes et était alors la capitale de l’Empire khmer. C’est sans doute le changement climatique (et ses conséquences sur l’approvisionnement en eau) qui conduisit à l’abandon de la cité, il y a cinq siècles environ.
Angkor se trouve à 20 minutes au nord de Siem Reap. Les visites guidées ne manquent pas, en hélicoptère, en tuk-tuk ou à dos d’éléphant.
7. Ostia Antica (Italie)
Situé à 35 km de Rome, à l’embouchure (ostium) du Tibre, cet ancien port du Latium fut fondé au IVe siècle av. J.-C. Il devint par la suite un centre de défense et de commerce important. Le déclin de Rome et le paludisme finirent par vider la ville de ses occupants au IVe siècle. Le port d’Ostie s’enlisa progressivement jusqu’au 2e étage des maisons, ce qui explique l’excellent état de conservation des vestiges, avec des édifices aussi bien préservés que ceux de Pompéi. Le pape Grégoire IV fit reconstruire la ville au IXe siècle. La visite des ruines permet de bien se représenter la vie quotidienne des Romains de l’Antiquité, avec des vestiges de restaurants, blanchisseries, échoppes, habitations et lieux publics.
La découverte du site nécessite plusieurs heures. C’est une escapade agréable, à 25 minutes de train de Rome.
8. Persépolis (Iran)
L’édification de la capitale de l’Empire achéménide, Persépolis, débuta sous le règne de Darius Ier vers 518 av. J.-C. et dura quelque 150 ans. Les vestiges sont exceptionnels : escaliers monumentaux, magnifiques bas-reliefs, colonnes et portes imposantes témoignent de l’immense richesse historique de cette période, et des savoirs et compétences des empires perses. À son apogée, la cité de l'actuel Iran s’étendait sur plus de 125 000 m² et était entourée d’une enceinte de 18 m de haut. Elle fut partiellement détruite par Alexandre le Grand en 330 av. J.-C., lors de sa conquête.
Presque tous les hôtels de Shiraz proposent des circuits. Certains guides parlent français.
9. Herculanum (Italie)
Comme sa voisine Pompéi, Herculanum fut ensevelie par une coulée de lave et de cendres venue du Vésuve en l’an 79. Cette cité cossue, habitée par des membres de la famille impériale, redécouverte il y a seulement 250 ans, est un trésor archéologique. La coulée pyroclastique qui s’abattit sur la ville préserva aussi bien les constructions que les corps – nombre de ces derniers ont été retrouvés sur le bord de mer ; les habitants durent chercher à fuir en bateau. Entre autres merveilles préservées, des centaines de rouleaux ont été retrouvés dans la Villa des Papyrus, seule bibliothèque de l’Antiquité qui nous soit parvenue.
Le train Circumvesuviana met 25 minutes depuis Naples ; comptez une journée pour visiter l’ensemble du site.
10. Carthage (Tunisie)
Une grande cité ne meurt rarement qu’une fois. Après neuf siècles de domination sur l’ouest du bassin méditerranéen, Carthage est anéantie par l’Empire romain, agacé par les armées et les éléphants d’Hannibal. Rebâtie par les Romains, elle renoue avec sa gloire passée, puis se retrouve à nouveau au coeur d’un conflit : les Arabes, en pleine expansion, la détruisent à leur tour. De nos jours, on peut visiter dans les faubourgs de Tunis les vestiges de bains, de villas et de temples romains, et assister à l’énième renaissance de Carthage, absorbée par l’extension de la capitale de la Tunisie.
La desserte par les transports publics depuis Tunis est excellente ; Carthage n’est qu’à 15 km au nord de la capitale, et de nombreuses excursions sont proposées.