Chypre

Chypre : environnement, nature et animaux

Topographie de l'île

Chypre est une ophiolite qui a jailli des eaux il y a 20 millions d’années. Avec sa forme d’espadon, son bec pointu et ses nageoires évasées, c’est la troisième île de la Méditerranée en termes de taille. Au nord, la chaîne de Kyrenia (Girne), longue de 170 km, a été formée par la poussée d’énormes quantités de calcaire mésozoïque. Sa caractéristique la plus connue est son sommet aux cinq crêtes, appelé “montagne des cinq doigts” (Beşparmak, en turc ; Pentadaktylos, en grec) qui s’élève presque parallèlement à la côte nord. Au sud de ces montagnes s’étend la vaste plaine de la Mésorée (dont le nom signifie “entre les montagnes” en grec), de Morfou (Güzelyurt), à l’ouest, à Famagouste (Gazimağusa), à l’est. La capitale divisée entre Nicosie (Lefkosia) et Nicosie-Nord (Lefkoșa) se trouve en son centre. La plaine possède plus de 1 900 km2 de terres irriguées et représente la première région céréalière de l’île. Plus au sud, l’île est dominée par le vaste massif montagneux du Troodos, formé il y a plusieurs millions d’années par une poussée de roche en fusion dans le fond océanique. Son point culminant est le mont Olympe et ses plateaux, à l’est. La région est riche en minéraux et en ressources naturelles comme la chromite, le gypse, la pyrite de fer, le marbre et le cuivre. Ses mines ont été exploitées pendant des millénaires, et elle joua un rôle important dans le développement de l’île sous l’Antiquité.

Parcs nationaux et réserves

Le statut de parc national a progressivement été octroyé à un nombre croissant de zones naturelles. La liste officielle des parcs du sud de Chypre comprend : le parc forestier national d’Akamas, région de Paphos ; le parc national du Troodos, déclaré en 1992 ; le cap Greco et la Peninsula Bay, à l’est d’Agia Napa ; le parc forestier national d’Athalassa, à l’ouest de Nicosie ; le parc forestier national de Polemidia, près de Limassol ; le parc forestier national de Rizoelia, près de Larnaka ; et la réserve naturelle de Tripylos, à l’est de Paphos, qui englobe la splendide vallée des Cèdres (Cedar Valley).

Chypre compte également une réserve marine, la réserve de Lara Toxeftra, située le long de la côte ouest non loin de Lara, dans la région de Paphos, destinée à protéger les tortues marines et leurs plages de nidification.

En Chypre du Nord, 150 km2 de la péninsule du Karpas (Kırpaşa) ont été déclarés parc national. Les écologistes ont réussi à protéger cette belle région vulnérable de l’urbanisation. Les tortues qui pondent sur les plages des deux côtés de la péninsule bénéficient désormais de cette décision.

Une flore foisonnante

La diversité de la flore à Chypre ne se révèle pas d’emblée à ceux qui découvrent l’île. Après l’explosion de couleur des fleurs sauvages et de la flore endémique au printemps, l’île revêt une apparence austère en été, ne conservant que quelques fleurs résistantes et des chardons. L’île compte 1 800 espèces et sous-espèces de plantes, dont environ 7% sont endémiques. Le profil de la flore se caractérise par cinq grands habitats : les forêts de pins, la garrigue et le maquis, les zones rocheuses, les zones côtières et les zones humides. Le massif du Troodos possède l’une des plus grandes concentrations d’espèces indigènes de Chypre. La péninsule du Karpas possède 19 autres espèces endémiques propres au Nord.

Plus de 40 variétés d’orchidées peuplent l’île. La plupart, dont l’orchidée Punctate, une espèce rare, poussent au sein de la chaîne de Kyrenia. La meilleure époque pour observer les fleurs sauvages de Chypre est le début du printemps (février à mars) ou la fin de l’automne (octobre à novembre), lorsque la plupart des espèces profitent du climat humide pour fleurir.

Conscience écologique

Malheureusement, cette belle île est en proie à de nombreux problèmes environnementaux. S’il est vrai que certains découlent de son activité touristique, il en existe un plus grave encore : celui que posent les détritus qui jonchent ses rues et ses plages, et le déversement d’ordures en bord de route. Des résidus industriels, des réfrigérateurs, des gravats et toutes sortes de déchets sont souvent jetés dans les forêts ou à proximité des lacs salés naturels.

Soucieux de remédier à cette situation, le gouvernement de la République de Chypre a lancé une campagne incitant les habitants à mettre leurs ordures dans les poubelles et à cesser de jeter leurs mégots sur la plage. De nouveaux points de recyclage ont été inaugurés sur l’île. Pour attaquer le problème à la racine, des programmes éducatifs ont été lancés dans les écoles primaires afin de développer la conscience écologique des générations à venir et de leur enseigner l’intérêt du recyclage. Les conseils municipaux sont également passés à l’action, en installant des bennes à proximité des habitats naturels, aux endroits où sont souvent déposées des ordures. Les mesures positives de ce type sont porteuses d’espoir et contribuent à mettre le problème en lumière.

De l’eau, de l’eau, et encore de l’eau !

L’île connaît un grave problème de pénurie d’eau. L’accroissement de la population, la mauvaise gestion des aquifères souterrains et des années de sécheresse, qui ont fait baisser les réserves des barrages et des réservoirs, n’ont rien arrangé. Dans sa recherche d’une solution permanente et durable, le Sud a choisi de construire des usines de dessalement dans les années 1990. Il en existe quatre aujourd’hui (produisant chacune 40 000 m3 d’eau par jour), qui fournissent plus de 50% de l’eau à usage domestique, et une autre est en construction.

Au nord, un ambitieux – et coûteux – aqueduc sous-marin est opérationnel depuis octobre 2015. Il achemine l’eau sur 80 km depuis le barrage d’Alaköprü en Turquie jusqu’à celui de Geçitköy, près de Kyrenia (Girne).

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