Brésil

Brésil : environnement, nature et animaux

Géographie et géologie

Le Brésil est le cinquième plus grand pays du monde, après la Russie, la Chine, le Canada et les États-Unis. Ses 8,5 millions de kilomètres carrés occupent presque la moitié de l’Amérique du Sud. Le pays compte 5 écosystèmes principaux : l’Amazonie, la forêt tropicale atlantique, la caatinga (végétation arbustive des terres semi-arides), le cerrado (prairie et savane du Centre) et les plaines alluviales du Pantanal.

Amazonie

Couvrant plus de 4 millions de kilomètres carrés – presque la moitié du pays – l’Amazonie brésilienne représente 30% des forêts tropicales du globe. Elle abrite environ 45 000 espèces de plantes (soit 20% du total mondial), 311 espèces de mammifères (10% du total mondial), 1 000 espèces d’oiseaux (15%), 1 800 types de papillons et environ 2 000 espèces de poissons (contre environ 200 pour l’Europe). La forêt recèle encore nombre de mystères : de grands affluents du fleuve Amazone sont demeurés inexplorés, des milliers d’espèces n’ont pas encore été classifiées et des dizaines de communautés humaines y évitent tout contact avec le monde extérieur.Le bassin de l’Amazone, qui couvre 2 millions de kilomètres carrés supplémentaires dans d’autres pays, contient 20% de l’eau douce du monde et produit 20% de son oxygène.En raison de la nature saisonnière des précipitations, le niveau de l’Amazone et de ses affluents monte et baisse au cours de l’année, provoquant d’importantes modifications dans la géographie de la région. Le niveau de l’eau varie généralement de 10 à 15 m. En période de crue, quelque 150 000 km2 de terres sont inondés.

Strates

La forêt tropicale peut se diviser en “strates” de vie animale et végétale. L’activité animale se concentre surtout dans la canopée, entre 20 et 30 m au-dessus du sol, là où les arbres se disputent le soleil et où évoluent les papillons, les paresseux et la plupart des oiseaux et des singes. Les colibris y transportent du pollen, tandis que les aras et les perroquets recherchent des noix et des pousses tendres. L’épais feuillage de la canopée filtre la lumière solaire. Quelques arbres atteignent 40 ou 50 m et dominent la ligne d’horizon. Des oiseaux tels que la harpie féroce et le toucan habitent ces “arbres émergents” qui, contrairement à la plupart des plantes tropicales, disséminent leurs graines grâce au vent.La densité du feuillage masque d’autant la lumière que l’on se rapproche du sol. Sous la canopée, les épiphytes (plantes aériennes) se développent aux niveaux intermédiaires, au-dessus des broussailles, des jeunes arbres et des arbustes qui ne dépassent pas 5 m de haut. Au sol poussent fougères, herbes et jeunes plants adaptés à la pénombre. Les fourmis et les termites, insectes dits “sociaux”, vivent à ce niveau. Les saubas (fourmis coupeuses de feuilles) utilisent des feuilles pour construire des nids souterrains où elles font pousser des champignons. Les fourmis légionnaires, quant à elles, parcourent la jungle en gigantesques formations, dévorant tout sur leur passage. Insectes, champignons et racines se disputent les substances nutritives, nettoyant ainsi le sol de la forêt.La couche d’humus étant peu profonde, les racines des arbres se tordent et s’étirent pour aller puiser des nutriments loin du tronc.

Forêt tropicale atlantique

L'“autre” forêt tropicale du Brésil, appelée Mata Atlântica (forêt tropicale atlantique) est en fait plus ancienne que la forêt amazonienne, et a évolué de façon indépendante. Elle s’étendait autrefois le long de la côte sud-est, du Rio Grande do Norte au Rio Grande do Sul. Aujourd’hui, les trois quarts de la population du pays, ainsi que toutes ses métropoles industrielles, sont situées dans ce qui était la Mata Atlântica, et il ne reste que 7% des forêts d’origine.Sur la côte, il existe encore de longues étendues de cette luxuriante forêt. Dans certaines zones, on retrouve ce qui pourrait être les plus hauts niveaux de biodiversité de la terre. La forêt tropicale atlantique contient aussi de nombreuses espèces uniques – parmi ses 26 types de primates,21 ne se trouvent qu’ici, tout comme 900 de ses plus de 2 000 espèces de papillons, et beaucoup de ses plus de 600 espèces d’oiseaux. Nombre de ces espèces sont menacées de disparition, notamment les quatre types de tamarins-lions et les deux muriquis (les plus grands primates d’Amérique).

Caatinga

La caatinga est une terre semi-aride, à la végétation composée principalement de cactus et d’arbustes épineux qui se sont adaptés au manq ue d’eau et à la chaleur extrême – milieu naturel d’une grande partie de l’intérieur de la région du Nordeste qui porte le nom de sertão. Les précipitations (300 à 800 mm par an) sont irrégulières et souvent torrentielles (au cours du premier semestre). La plupart des rivières sont à sec la moitié de l’année. Malgré cela, la caatinga abrite une biodiversité surprenante. Par temps de pluie, les arbres perdent leur feuilles et le sol devient vert. Les “îlots” d’humidité et les sols fertiles autour des montagnes portent le nom de brejos.

Cerrado

Le cerrado recouvre les hautes plaines centrales du Brésil – 2 millions de kilomètres carrés dans un triangle approximatif allant du sud du Minas Gerais au Mato Grosso jusqu’au sud du Maranhão, soit presque un quart du pays. Le cerrado typique est une savane ouverte, ponctuée d’arbres, bien qu’on puisse y voir des broussailles, des palmiers, voire une forêt assez épaisse. Plus de 800 espèces d’oiseaux y vivent, parmi une grande diversité végétale – 10 000 espèces, dont 45% n’existent nulle part ailleurs. Nombre d’entre elles permettent de produire du liège, des fibres, des huiles, de l’artisanat, des médicaments et de la nourriture. Parmi les plantes médicinales de ce milieu figurent l’arnica et l’allamanda.

Faune et flore

Mammifères

Fourmiliers et paresseux Le fourmilier géant (jusqu’à 2 m de long) se nourrit de termites et de fourmis. Très appréciée pour sa viande dans certaines régions, l’espèce estmenacée. Le fourmilier ou fourmilier à collier, un animal jaune et noir de 1,40 m de long, grimpe souvent aux arbres et vit principalement la nuit.Le paresseux, doté de longs membres inférieurs et supérieurs, passe le plus clair de son temps caché (à dormir) dans les arbres. En Amazonie, vous avez de bonnes chances de le voir si vous sortez des sentiers battus : de loin, il ressemble à un amas de végétation haut perché dans un arbre. L’espèce la plus courante est le paresseux tridactyle à gorge brune.Singes Près de 80 des 300 espèces de primates du monde (lesquelles incluent les marmousets et autres tamarins) vivent au Brésil et nombre d’entre elles sont endémiques. Les deux espèces de muriquis du sud-est du Brésil, le singearaignée laineux et le muriqui du Nord, avec leur épaisse fourrure marron, sont les plus grands primates d’Amérique et sont tous les deux menacés, surtout celui du Nord dont la population est tombée à 300 individus. Les singes hurleurs sont connus pour leur cri. Ils vivent en groupes d’une vingtaine d’individus, menés par un mâle dominant. En Amazonie, vous verrez sans doute des hurleurs roux. Plus au sud, et dans le Pantanal, le hurleur noir est plus courant. Le hurleur brun habite les poches restantes de la Mata Atlântica.Les deux familles de singes ouakaris, chauve et à tête noire, peuplent la forêt inondée d’Amazonie. L’ouakari chauve se caractérise par une tête rouge ou rose, sans poils, et par un épais pelage long qui varie du roux au blanc (d’où son nom commun d’ouakari rouge ou blanc).Félins Tout le monde rêve d’apercevoir un jour un jaguar, mais rares sont ceux qui ont la chance d’en voir à l’état sauvage. Ce splendide et farouche félin survit en très petit nombre dans plusieurs régions du Brésil – l’Amazonie et le Pantanal, entre autres. Les jaguars chassent la nuit et parcourent de longues distances. Ils attrapent un large éventail d’animaux – paresseux, singes, poissons, cervidés, tapirs, capybaras, agoutis… –, dans les arbres, dans l’eau et au sol, mais s’attaquent rarement à l’homme.Le puma, presque aussi gros et furtif que le jaguar, est le même animal que le couguar d’Amérique du Nord. Il chasse les cervidés, mais s’attaque aussi aux troupeaux de moutons ou de chèvres domestiques.Dauphins, lamantins et baleines Dans de nombreuses rivières du bassin amazonien, vous apercevrez sans doute le dauphin rose de l’Amazone. On le voit le plus souvent à la confluence de grands cours d’eau, à l’aube et au crépuscule. Difficile à observer et presque impossible à photographier, il surgit de façon imprévisible pour respirer pendant quelques secondes et, souvent, ne sort même pas la tête de l’eau. Dépourvu de nageoire dorsale (remplacée par une crête), il possède un front bombé et un long bec. Les adultes mesurent entre 1,80 et 2,50 m de long, et pèsent de 85 à 160 kg.Les fleuves amazoniens abritent également le dauphin gris, légèrement plus petit que le rose et nageant souvent avec lui. Contrairement au dauphin rose, il peut également vivre dans l’océan et évolue le long de la côte, de Florianópolis jusqu’au Panama. Lorsqu’il fait surface, le dauphin gris sort généralement la tête et une partie du corps.Plus gros que le dauphin, le lamantin de l’Amazone se déplace lentement et se nourrit exclusivement de végétaux. Illégalement chassé pour sa chair, il est menacé d’extinction. L’avenir est encore plus sombre pour le lamantin des Caraïbes, dont il ne reste plus que 500 spécimens dans les eaux côtières de l’État de l’Alagoas, au nord. Sept espèces de baleines vivent au large des côtes du Brésil. Vous en apercevrez au large de Praia do Rosa entre juin et octobre. À cettemême époque, la baleine à bosse, une espèce rare, met bas dans le Parque Nacional Marinho de Abrolhos, au large des côtes méridionales de Bahia.Poissons Il existe en Amazonie au moins 2 000 espèces de poissons d’eau douce et dans le Pantanal environ 300. Le plus gros poisson amazonien est le pirarucú, ou arapaima, dont le poids dépasse facilement les 100 kg, riche source de nourriture pour l’homme. Pour tenter de préserver la population qui décroît, il est interdit de le pêcher s’il mesure moins de 1,5 m de long ou au cours de la période de frai (d’octobre à mars).Le poisson le plus consommé en Amazonie centrale est le petit jaraqui, qui se déplace par bancs de plusieurs milliers d’individus. Un autre poisson de consommation, le tambaqui, appartient à la même famille que les piranhas. Il peut atteindre 1 m de long et peser jusqu’à 25 kg. Il se nourrit normalement de noix (qu’il peut croquer grâce à ses mâchoires) et de graines, mais lorsque les eaux baissent, il peut devenir carnivore.L’Amazonie compte au moins 100 espèces de poissons-chats dont le piraíba, agressif, qui peut mesurer 3 m de long et peser 200 kg. Il peut même attaquer les oiseaux aquatiques. Le dourado, aux flancs couleur d’or pâle et qui peut atteindre 1 m de long, est courant dans le Pantanal ainsi qu’en Amazonie. C’est un plat populaire dans les restaurants du pays.Oiseaux Avec ses habitats variés et son nombre extraordinaire d’espèces, le Brésil est une destination de choix pour les passionnés d’ornithologie.communes, elles ne sont généralement pas faciles à distinguer les unes des autres. Plus grand oiseau de proie des Amériques, la harpie féroce a des serres plus grosses que des mains d’homme. Elle se nourrit de mammifères de taille respectable (notamment des singes) et niche à au moins 25 m au-dessus du sol dans de grands arbres de la jungle. Bien qu’il reste quelques harpies dans la Mata Atlântica, on la trouve surtout en Amazonie.Perroquets Ces oiseaux sont devenus le symbole des forêts tropicales et quantité de voyageurs viennent du monde entier pour observer les dizaines d’espèces existant au Brésil.Le nom d’ara rouge est donné à deux grandes espèces aux couleurs chatoyantes : l’Ara chloroptera, également appelé ara rouge et vert, mesure jusqu’à 95 cm, possède des ailes bleu-vert et une tête rayée de rouge ; l’Ara macao, un peu plus petit, se distingue à ses ailes bleujaune. Si ce dernier ne vit qu’en Amazonie, le premier peuple également d’autres régions, comme le Pantanal, le cerrado, voire la caatinga.L’ara bleu, qui mesure environ 85 cm, est aussi très courant. Le jaune recouvre le dessous de son corps et le bleu ses parties supérieures.Toucans Le toucan est l’un des oiseaux latino-américains au plumage le plus coloré. Malgré son long bec, il vole avec une surprenante agilité. Les toucans vivent au sommet des arbres et sont plus faciles à observer lors d’une promenade en bateau. Le toucan toco, le plus grand du Brésil, habite en Amazonie, dans le cerrado et dans le Pantanal. Il mesure 55 cm de long, son bec orange vif compris, et son plumage est entièrement noir, hormis une collerette blanche. En Amazonie, vous pourrez également découvrir le toucan à bec rouge ou le toucan à culmen jaune, tous deux assez grands et dotés d’un bec noir.Oiseaux aquatiques Parmi les spécimens aisés à apercevoir au Pantanal et en Amazonie, citons le héron, l’aigrette, la cigogne, l’ibis, la spatule blanche et toutes les espèces apparentées. L’onoré rayé, avec ses rayures noires et brunes, se remarque facilement. Des centaines d’aigrettes neigeuses se regroupent le long des berges, couvrant les arbres telle une éclosion de fleurs blanchesParmi les cigognes, le jabiru est l’une des plus belles : ce grand oiseau à tête noire et à col rouge vit dans le Pantanal et en Amazonie. Au Pantanal, remarquez aussi la cigogne maguari, tout aussi grande, blanche avec une tête rose, le tantale d’Amérique, plus petit, doté d’une tête noire et d’un bec recourbé et la superbe spatule rosée, qui appartient au même ordre. Le splendide ibis rouge vit en colonies sur la côte du Nordeste.Plantes La dernière ère glaciaire n’a pas touché le Brésil et les forêts tropicales n’ont jamais souffert de sécheresses prolongées. Le pays a ainsi profité d’une période très longue pour développer des plantes endémiques.Quand bien même certaines estimations avoisinent les 45 000, il est impossible de déterminer le nombre exact d’espèces végétales présentes en Amazonie, et encore moins dans le pays entier, car de nouvelles plantes sont découvertes en permanence. Hélas ! d’autres disparaissent à une fréquence alarmante. La grande majorité des végétaux qui poussent dans les forêts tropicales brésiliennes sont des arbres : on estime qu’ils représentent 70% de la végétation totale. Partageant le même habitat, la plupart des arbres des forêts tropicales se ressemblent, mais un œil averti peut en identifier plus de 400 sortes par hectare à certains endroits.Parcs nationaux et zones protégées Une large partie du Brésil bénéficie, du moins officiellement, du statut de zone préservée. Plus de 1 000 régions, couvrant quelque 1,3 million de kilomètres carrés (près de 15% du territoire national), sont ainsi protégées. Certaines sont gérées au niveau national, d’autres au niveau des États, d’autres encore par des particuliers ou des organisations non gouvernementales (ONG).Les Terras Indígenas (Terres indigènes) couvrent environ 12% du territoire brésilien, principalement en Amazonie. Leurs habitants n’exercent qu’un impact minimal sur l’environnement.

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