Découvrez les 16 étapes du GR20, la randonnée incontournable de la Corse.

Corse

Faire le GR®20

© Tibi.lost.in.nature - AdobeStock

C'est un véritable mythe auprès de milliers de randonneurs. Traversant l'île en diagonale, de Calenzana à Conca, le GR®20 offre un autre regard sur la géographie corse, quasi aérien et résolument montagnard – même si la côte se laisse souvent apercevoir à l'horizon. Flirtant avec les sommets, cherchant souvent la difficulté, cet itinéraire de haut vol est à réserver aux marcheurs aguerris. Les autres trouveront leur bonheur dans de nombreuses balades et sentiers moins sportifs, mais tout aussi riches de promesses, comme les Mare a Mare® et les Mare e Monti®.

Retrouvez tous nos conseils pour réussir votre randonnée sur le GR20.

Les étapes du GR®20

Étape 1 : Calenzana (de 275 m à 1 520 m d’altitude)

Difficulté : difficile 
Durée moyenne : 6 heures 15 (5 heures dans l’autre sens) 
Point culminant : 1 520 m 
Dénivelés : +1 350 m/-50 m

Un fort dénivelé dès le premier jour

L’itinéraire débute en serpentant jusqu’en haut du village, derrière l’église et le bureau de poste, avant que le chemin ne grimpe ferme à travers les fougères en dévoilant de belles vues sur Calenzana et Moncale, à flanc de coteau. 

Un peu plus haut, tandis que le sentier s’engage dans les forêts de pins, vous découvrez la mer et Calvi. À moins de 1 heure de Calenzana, vous croisez le sentier Mare e Monti® Nord, reliant Calenzana à Cargèse, qui arrive par la droite. Le chemin atteint peu après le petit col de la Bocca di Ravalente, à 616 m, d’où la vue s’étend sur une vaste vallée en terrasse. Il contourne la vallée en croisant plusieurs cours d’eau, asséchés en fin de saison, puis commence sa montée en lacets jusqu’au col de Bocca a u Saltu (1 250 m), endroit tout désigné pour un pique-nique, à environ 3 heures 30 de marche depuis le départ.

De l’autre côté de la crête, l’itinéraire devient encore plus escarpé et il faut parfois se servir de ses mains (et de quelques chaînes) pour se hisser sur les rochers – prélude aux passages techniques à venir. La montée s’adoucit avant d’atteindre le sommet, après environ 5 heures 30 de marche. Dégagé et tapissé d’herbe, le col de Bocca a u Bassiguellu (1 486 m) peut être l’occasion d’une halte à l’ombre des pins. Le chemin se poursuit à travers un paysage rocheux et dépourvu d’abri, assez plat. Vous distinguez alors le refuge, de l’autre côté de la vallée, à 30 minutes de marche. Ce dernier tronçon se révèle plus facile qu’il n’y paraît. Un ultime raidillon mène au refuge. Cette première étape peut être éprouvante, a fortiori au cœur de l’été, lorsque les cours d’eau sont à sec.

Les marcheurs les plus endurants pourront gravir le Monte Corona (2 144 m). Un chemin, balisé par des cairns et des traits de peinture, part juste derrière le refuge et grimpe jusqu’à la Bocca di Tartaghjine (1 852 m). De là, prenez vers le sud et suivez la ligne de crête rocheuse jusqu’au moment où vous verrez le sommet arrondi, couvert de pierres branlantes, signalé par un cairn. Le superbe panorama s’étend du refuge en contrebas jusqu’à la côte nord. Comptez 2 heures 30 à 3 heures aller-retour depuis le refuge.

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Un bivouac à Ortu en Corse.
Un bivouac à Ortu en Corse. Dean Moriarty - AdobeStock

Étape 2 : du refuge d’Ortu di u Piobbu (1 520 m) au refuge de Carrozzu (1 270 m)

Difficulté : difficile 
Durée moyenne : 6 heures 30 (5 heures dans l’autre sens) 
Point culminant : 2 020 m 
Dénivelés : +780 m/-900 m

Paysage minéral austère

Votre parcours commence par une montée en pente douce, au milieu d’une forêt de pins, jusqu’à un petit replat (30 minutes) sur la ligne de crête, avec un gros cairn et une large vue sur la côte, au loin.

Débute alors une descente, puis une remontée dans un pierrier et des blocs rocheux. Cette montée longue et exigeante, rendue difficile par le terrain rocheux, est la grosse difficulté de l’étape. En environ 3 heures d’efforts, vous atteignez la Bocca di Pisciaghja (1 950 m). Le peu d’ombre tout au long du chemin rend l’ascension particulièrement rude aux heures chaudes de la journée.

Le sommet vous réserve le choc d’un panorama très différent de ce que vous aurez vu jusque-là : de l’autre côté de la crête s’étend un paysage de précipices et de roches dénudées ponctué d’aiguilles rocheuses, véritable chaos minéral. Quel contraste, alors même que le versant nord vous paraissait déjà abrupt et rocailleux !

Le sentier ne franchit pas d’emblée la ligne de crête, mais s’attarde sur le versant nord à une altitude assez élevée (2 020 m), avant de passer de l’autre côté et de descendre doucement jusqu’à la Bocca d’Avartoli (1 898 m).

En contournant les versants sud et ouest de la ligne de crête suivante, le chemin descend à pic avant de remonter de façon abrupte jusqu’à la Bocca di l’Inuminata (1 865 m), après 5 heures de marche environ. De là, entamez la longue et quelque peu fastidieuse descente dans la roche (comptez 1 heure 30) vers le refuge.

Ne manquez pas de vous retourner pour admirer les vues magnifiques que procurent les deux dernières heures de marche.

Il faut attendre d’être suffisamment bas au cours de cette interminable descente pour que des arbres offrent enfin de l’ombre. Le sentier croise un torrent peu avant le refuge.

Étape 3 : du refuge de Carrozzu (1 270 m) jusqu’à Ascu Stagnu (1 422 m)

Difficulté : moyenne à difficile 
Durée moyenne : 5 heures 30 (5 heures dans l’autre sens) 
Point culminant : 2 010 m 
Dénivelés : +800 m/-650 m

Etape plus courte mais épineuse

La mise en jambes commence au milieu des rochers et de la forêt, puis rejoint en une quinzaine de minutes la Spasimata (1 220 m d’altitude), rivière que vous franchissez grâce à un pont suspendu qui offre un beau point de vue. Le sentier longe ensuite la rivière en traversant de longues plaques rocheuses pentues. Des câbles offrent parfois une prise rassurante, mais ces tronçons rocheux peuvent être dangereusement glissants en cas de pluie.

S’éloignant de la rivière et de la fraîcheur tentatrice de ses bassins, le chemin commence ensuite une longue ascension au milieu des rochers jusqu’au lac de la Muvrella (1 860 m), que vous atteignez après environ 2 heures 30 de marche (l’eau du lac n’est pas potable et sa vue peut être décevante en été).

En regardant derrière vous sur la fin de l’ascension, vous apercevrez Calvi sur la côte nord. Depuis le lac, il ne reste qu’un raidillon assez ardu (environ 20 min), qui nécessite de s’agripper avec les mains pour gagner la crête, taillée au couteau. Après une brève descente sur l’autre versant, il faut encore monter 30 minutes pour atteindre le col de Bocca diStagnu (2 010 m).

Le chemin franchit ensuite le col, puis entame la longue plongée vers Haut-Asco (Ascu Stagnu), que vous apercevez au fond de la vallée ; il s’agit d’une descente assez pénible de 600 m (1 heure 15 à 1 heure 30), qui traverse une forêt de pins laricios sur le dernier tiers.

Comme la plupart des stations de ski hors saison, celle de Haut-Asco peut sembler déserte et austère en été. Mais pour les marcheurs, après les conditions spartiates des journées précédentes, elle prend des allures d’oasis.

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L'étape 4 du GR20 est sans doute la plus difficile.
L'étape 4 du GR20 est sans doute la plus difficile. alex_cherepenin - iStock

Étape 4 : d’Ascu Stagnu (Haut-Asco, 1 422 m) au refuge de Tighjettu (1 683 m)

Difficulté : difficile ; long ; passages techniques 
Durée moyenne : 8 heures 30 (8 heures dans l’autre sens) 
Point culminant : 2 607 m 
Dénivelés : +1 200 m/-1 000 m

Un des tronçons les plus difficiles (et les plus beaux !) du GR20

Le sentier part du parking de la station de ski et met le cap vers le sud. Trente minutes après le départ, vous atteignez un ruisseau que vous ne traversez pas tout de suite (le balisage est ici un peu hésitant) mais un peu plus loin, par une passerelle qui offre une jolie vue sur le torrent et les sommets à l’arrière-plan.

L’itinéraire commence ensuite à monter dans de beaux paysages minéraux, et entame une série de passages dans la roche un peu techniques, dont certains équipés de chaînes. En 2 heures 30 à 3 heures, vous atteignez un petit replat au niveau du Capu Borba, face à un paysage qui évoque un cirque.

La montée suivante demande environ 2 heures d’efforts : le sentier suit un pierrier, passe sur un petit plateau, laisse le lac d’Argento puis continue sa pénible progression jusqu’au point culminant du GR®20, la pointe des Éboulis (2 607 m).

Il n’est pas rare de côtoyer un peu de neige à cette altitude. De la pointe des Éboulis, vous pouvez admirer, en contrebas, le lac de Calacuccia, tandis qu’un sentier réservé aux plus sportifs (proche par endroits de l’escalade et mal balisé) offre une variante vers le Monte Cinto, le plus haut sommet de l’île avec 2 706 m, en environ 2 heures aller-retour.

Après la pointe des Éboulis, l’itinéraire entame une douce descente dans un paysage de rocaille un peu désolé, croise un petit lac et atteint en une trentaine de minutes le col de Bocca Crucetta (2 456 m). Du col, vous discernez au loin le refuge de Tighjettu, que vous atteindrez en 2 heures 30 environ de descente.

Étape 5 : du refuge de Tighjettu (1 683 m) au Castel de Vergio (1 404 m)

Difficulté : moyenne ; parcours partiellement ombragé 
Durée moyenne : 6 heures 30 (6 heures 45 dans l’autre sens) 
Point culminant : 1 991 m 
Dénivelés : +680 m/-800 m

Une randonnée au bord de l'eau

Si vous avez passé la nuit au refuge, la journée commence par 45 minutes en pente douce vers les bergeries de Ballone. Suit une longue marche dans les pins, assez facile, avant que les choses sérieuses démarrent, en terrain découvert, sur des dalles abruptes, avec des passages escarpés. Au terme de cette montée ardue, vous parvenez au col de Bocca di Fogghiale (1 962 m) environ 4 heures après votre départ, qui offre une vue époustouflante. La montée se poursuit, doucement, pendant 15 minutes, sur la crête. Puis l’itinéraire oblique et descend au refuge de Ciottulu di i Mori (1 991 m), un quart d’heure plus tard environ.

Certains choisissent de faire étape dans ce petit refuge face à une belle vallée, le plus haut du tracé. Cependant, pour harmoniser l’effort entre les étapes, poursuivez plutôt jusqu’à Castel de Vergio. Le refuge de Ciottulu di i Mori n’en est pas moins pratique pour déjeuner. Il ne propose pas de ravitaillement mais un menu et quelques plats à la carte. La Paglia Orba (2 525 m), troisième sommet de Corse, se dresse derrière le refuge. Si vous faites halte au refuge, effectuez l’itinéraire qui passe par le col des Maures et mène au sommet (environ 4 heures aller-retour). Méfiez-vous du dernier tronçon : il comporte des passages assez difficiles, déconseillés aux débutants. Vous pouvez aussi monter au Capu Tafunatu (environ 3 heures aller-retour).

Si vous poursuivez votre chemin vers Castel de Vergio (à 2 heures 30 de marche environ), ce que nous conseillons, vous empruntez un sentier facile en douce descente et parvenez à une série de vasques bordant le Golo. Rejoignez ensuite une passerelle, puis une autre surplombant d’autres belles vasques aux eaux cristallines (le sentier est alors rejoint par le Mare a Mare®), avant de déboucher sur les bergeries de Radule (1 370 m), qui ont retrouvé un repreneur en 2022, après plusieurs années laissées à l’abandon. Il est de nouveau possible de s’y restaurer.

Le dernier tronçon se déroule au milieu des hêtres de Valdu Niellu. Le balisage est assez aléatoire ici et le final semble long jusqu’à la D84, à 100 m à l’ouest de Castel de Vergio (1 404 m). Les pistes de ski s’étendent de l’autre côté de la route, face à l’hôtel.

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Le lac de Nino et ses pozzines.
Le lac de Nino et ses pozzines. Frog 974 - AdobeStock

Étape 6 : de Castel de Vergio (1 404 m) au refuge de Manganu (1 601 m)

Difficulté : moyenne ; parcours partiellement ombragé et sentier souvent “roulant” 
Durée moyenne : 5 heures 30 (5 heures 45 dans l’autre sens) 
Point culminant : 1 883 m 
Dénivelés : +500 m/-700 m

Un parcours reposant avant une étape difficile

Après avoir – fait marquant ! – traversé la route (la D84 reliant Porto et Calacuccia), le GR®20 chemine gentiment au milieu des pins laricios et des hêtres de la forêt domaniale de Valdu Niellu, descendant doucement jusqu’à 1 330 m (comptez 1 heure), puis effectue une grimpette de 20 minutes jusqu’à la Bocca San Petru (col de Saint-Pierre – 1 452 m).

Après le col, le sentier continue à monter en suivant un ancien chemin muletier soigneusement dallé de pierres. Des vues superbes s’étendent vers l’est, où se succèdent des chaînes de collines, tandis qu’au nord le regard porte de l’hôtel et des pentes de ski de Castel de Vergio jusqu’à la vallée du Golo et la Paglia Orba. Le sentier suit les ondulations d’une crête, puis reste à flanc de montagne, avant de rejoindre la Bocca a Reta (1 883 m). Comptez 1 heure 45 entre Bocca San Petru et Bocca a Reta.

Le lac de Nino (1 760 m), bordé de pozzines, s’offre alors à la vue en contrebas. Scintillant au milieu des prairies, vous l’atteignez en une quinzaine de minutes. C’est un havre de paix qui incite nombre de randonneurs à y pique-niquer. Il y a une source dans un oratoire, juste au-dessus du lac.

Le chemin continue vers l’est en suivant le cours du Tavignano, déversoir des eaux du lac. Il traverse des prairies, puis – après les vestiges d’un refuge abandonné – des pans de forêts de hêtres, jusqu’aux bergeries de Vaccaghju (1 621 m), à 1 heure-1 heure 30 de marche du lac, qui proposent fromages, boissons, bivouac et repas de juin à septembre.

Le paysage est exceptionnel : vous surplombez une vaste cuvette, entourée de montagnes pelées, où paissent des chevaux. Par-delà la cuvette, vous distinguez le refuge de Manganu, à moins de 1 heure de marche.

Le sentier dévale ensuite doucement de la bergerie jusque dans la cuvette, puis remonte vers un petit col, la Bocca d’Acqua Ciarniente (1 568 m), où se trouve l’embranchement pour les villages de Soccia et d’Orto (2 heures 30 à 3 heures). Il attaque ensuite une courte montée vers le refuge de Manganu (1 601 m).

Étape 7 : du refuge de Manganu (1 601 m) au refuge de Petra Piana (1 842 m)

Difficulté : difficile 
Durée moyenne : 6 heures (5 heures 30 dans l’autre sens) 
Point culminant : 2 225 m 
Dénivelés : +800 m/-600 m

Un chemin sportif et technique, mais des vues spectaculaires

Vous commencez par monter progressivement pendant 1 heure 15 dans la vallée, le long d’un ruisseau, puis sur un plateau de pozzines. Vous rejoignez ensuite le fond d’un amphithéâtre montagneux, puis vous grimpez dans un couloir rocheux et abrupt jusqu’au col de Bocca alle Porte (2 270 m), 2 heures 30 après le départ. La vue aérienne sur les lacs de Melo et de Capitello, en contrebas, est superbe.

Vient ensuite un passage technique dans la roche, l’un des plus impressionnants depuis le début du GR®20. Descendez en vous aidant des chaînes. Vous atteignez ensuite la brèche de Capitello (2 225 m), spectaculaire trouée dans la ligne de crête hérissée d’aiguilles. La vue est éblouissante, avec les lacs miroitants en contrebas. Depuis la brèche, un sentier permet de descendre vers les lacs. 

Le chemin oblique ensuite vers le sud-est et longe une crête escarpée. Il faut parfois s’aider des mains. La neige qui peut subsister ici même en été oblige à rester prudent, ce qui rend la descente particulièrement longue. Une petite heure après avoir franchi la brèche de Capitello, vous arrivez à la Bocca a Soglia (2 050 m) et, 10 minutes plus tard, sur une petite éminence où le sentier bifurque plein est (quelques minutes après cette éminence, un sentier descend sur la gauche jusqu’au lac de Melo ; il rejoint les bergeries de Grotelle et la vallée de la Restonica.

L’itinéraire normal grimpe à flanc de montagne, au milieu d’éboulis pénibles à négocier. Une montée abrupte permet de gagner le col de la Bocca Rinosa (2 150 m), dans un paysage lunaire. Vous quittez alors les lacs glaciaires pour rejoindre sans difficulté la Bocca Muzzella – ou col de la Haute-Route (2 206 m) –, 1 heure après le col de Bocca a Soglia.

Encore 35 minutes à flanc de montagne, dans un décor minéral, et vous arrivez sur un replat. De là, la descente escarpée jusqu’au refuge nécessite 30 minutes.

Du refuge, vous pouvez grimper au Monte Rotondo (2 622 m), le deuxième plus haut sommet de l’île. L’ascension ne présente pas de difficultés techniques en soi, malgré les 800 m de dénivelé. L’aller-retour à partir du refuge prend environ 5 heures.

Étape 8 : du refuge de Petra Piana (1 842 m) aux bergeries-refuges de l’Onda (1 430 m)

Difficulté : facile ; parcours largement ombragé 
Durée moyenne : 4 à 5 heures (5 heures 30 dans l’autre sens) 
Point culminant : 1 842 m 
Dénivelés : +450 m/-850 m

Baignade dans des bassins naturels aux eaux cristallines 

Après les ascensions et descentes abruptes des jours précédents, cette journée qui offre l’occasion de se baigner dans l’eau des vasques du Manganellu fait office de récompense.

La variante par les crêtes part du refuge. Balisée en jaune, elle présente quelques passages techniques et offre une vue superbe sur Ajaccio par temps clair. Elle permet de décrocher en début d’étape vers le hameau de Guagno (4 heures, balisage orange). Cette variante est déconseillée s’il reste de la neige.

L’itinéraire classique descend presque dès le départ et atteint les bergeries de Gialgu (1 609 m) en moins de 1 heure. Vous dévalez ensuite la pente sur un ancien sentier muletier assez roulant jusqu’au Manganellu, qui coule à 1 440 m. Suit alors une succession de passages en forêt et de sublimes vasques d’eau claire qui invitent à la pause et à la baignade – prévoyez du temps pour ces arrêts au fil de cette étape.

Vous parvenez aux bergeries de Tolla (ouvertes de mi-juin à mi-septembre), à 1 011 m, environ 3 heures (hors pauses !) après le départ. Les bergeries sont une bonne étape pour boire un verre, déjeuner ou se ravitailler. Juste après les bergeries, la passerelle de Tolla franchit le Manganellu (940 m) au-dessus d’autres vasques. De là, vous pouvez décrocher pour rejoindre les villages de Canaglia et de Tattone.

Reste ensuite environ 1 heure 30 de montée. Après la passerelle, le large sentier part à droite, puis coupe une rivière et monte en sous-bois. Le final, un peu long, est récompensé par l’arrivée aux bergeries de l’Onda (1 430 m), dont les propriétaires gèrent également l’aire de bivouac et le refuge de l’Onda.

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La cascade des anglais près de Vizzavona.
La cascade des anglais près de Vizzavona. joningall - iStock

Étape 9 : des bergeries-refuges de l’Onda (1 430 m) jusqu’à (920 m)

Difficulté : moyenne 
Durée moyenne : 6 heures (6 heures 30 dans l’autre sens) 
Point culminant : 2 120 m 
Dénivelés : +700 m/-1 200 m

Traditionnelle étape du milieu du GR20

La journée commence par une longue montée sans difficulté. L’itinéraire longe une crête, puis atteint le col de Muratellu (2 120 m), point culminant de la journée, 2 heures après le départ. À partir de là, le reste de l’itinéraire standard descend.

Environ 30 minutes après le col, une variante, balisée par des cairns, continue à grimper la crête du Muratellu jusqu’à la Bocca di u Porcu (2 159 m) puis au sommet du Monte d’Oro (2 389 m), cinquième plus haute montagne de l’île. Vu la nécessité d’escalader certaines portions, cet itinéraire est réservé aux plus expérimentés. La variante rejoint le trajet normal du GR®20 juste avant Vizzavona, ajoutant 2 heures à l’itinéraire.

L’itinéraire normal du GR®20 plonge sur les hauteurs de la vallée de l’Agnone par une descente abrupte et rocheuse, glissante par temps de pluie. Le sentier devient moins escarpé et retrouve un couvert forestier environ 1 heure 30 de marche après le col. Il franchit ensuite une passerelle au-dessus de vasques et, 1 heure plus tard, atteint l’embranchement entre la gare et le col de Vizzavona (ce dernier mène à la longue variante vers le refuge de Capanelle).

Une dizaine de minutes de marche conduisent ensuite aux cascades des Anglais (1 150 m), 4 heures 30 après le départ.

L'itinéraire se poursuit au milieu des pins, puis un snack-bar et un pont sur l’Agnone annoncent l’approche de la civilisation. Après le pont, le sentier vers Vizzavona cède la place à une piste carrossable. Encore plusieurs lacets, des ponts, un trajet interminable et pénible… et, enfin, vous voilà dans le hameau de Vizzavona, près de la gare.

Minuscule station au pied du géant Monte d’Oro, au cœur d’une des plus belles forêts de Corse, Vizzavona forme une charnière dans le GR® : il marque traditionnellement la limite entre le GR® nord et le GR® sud. Certains choisissent de terminer leur parcours ici, alors que d’autres le commencent, dans un sens ou dans l’autre.

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Une chapelle dans la forêt de Vizzavona.
Une chapelle dans la forêt de Vizzavona. joningall - iStock

Étape 10 : de Vizzavona (920 m) jusqu’à Capanelle et U Fugone (1 586 m)

Difficulté : moyenne 
Durée moyenne : 5 heures 30 (5 heures dans l’autre sens) 
Point culminant : 1 647 m 
Dénivelés : +900 m/-220 m

Splendides panoramas sur un parcours accessible

Au départ de la gare de Vizzavona, le GR® sud monte vers la route (T20), qu’il croise 15 minutes après le départ. L’itinéraire se poursuit sur une large piste DFCI. Une demi-heure après le départ, vous la quittez pour grimper sur la gauche. Après avoir croisé une bifurcation menant à une fontaine (à 450 m sur la droite), profitez de la vue sur la forêt de Vizzavona et le Monte d’Oro (2 389 m).

L’itinéraire grimpe jusqu’à une ligne à haute tension (1 heure après le départ) puis continue à monter. Vous croisez un sentier balisé en jaune. En l’empruntant sur la droite, vous découvrez, 100 m plus loin, une belle vue sur le Monte d’Oro et Vizzavona, en contrebas.

Montez dans les sous-bois jusqu’à un paysage dénudé face au col de la Bocca Palmente (1 647 m), 2 heures après avoir quitté Vizzavona. Sous vos yeux, la crête d’Oculo apparaît au premier plan, précédant celle de Cardo et le petit Monte Calvi (1 461 m).

Le sentier, facile et agréable, redescend ensuite vers les bergeries d’Alzeta, abandonnées, avant de suivre la courbe de niveau à flanc de montagne. Une demi-heure plus tard, un virage serré marque le départ sur la gauche du sentier qui mène à Ghisoni – un décrochage possible. Cette intersection est idéale pour pique-niquer avec vue sur le massif du Monte Renoso.

Le GR® poursuit sa route à flanc de coteau, dans une forêt de pins laricios. Vous atteignez les bergeries de Scarpaccedie 1 heure 15 plus tard. L’itinéraire oblique ensuite complètement à droite, pour vous confronter à un dénivelé brutal de 150 m, demandant 20 minutes d’efforts. Vous êtes récompensé par une belle vue sur le Monte Renoso (2 352 m), avant d’atteindre une route bitumée qu’il faut emprunter sur une centaine de mètres en montant.

Vous atteindrez en 20 minutes les bergeries de Capanelle (1 586 m) et le gîte U Fugone, au pied des remonte-pentes de la station de ski de Ghisoni. Autrefois perdues au milieu des hêtres, les bergeries servent aujourd’hui de maisonnettes de vacances et de chasse. Les arbres ont été coupés pour dégager les pistes et, à la fonte des neiges, l’eau emporte tout sur son passage, ce qui explique l’aspect désolé en été.

Étape 11 : de Capanelle et U Fugone (1 586 m) au refuge de Prati (1 820 m)

Difficulté : moyenne 
Durée moyenne : 6 heures 15 (6 heures dans l’autre sens) 
Point culminant : 1 840 m 
Dénivelés : +900 m/-600 m

Un parcours ombragé en forêt

Au pied du remonte-pente, suivez bien le balisage blanc-rouge du GR®, direction “Bocca di Verdi”, et non le sentier se dirigeant vers le lac Bastani. Vous vous enfoncez dans une forêt de hêtres et atteignez, en moins d’une demi-heure, les bergeries de Traggette (1 520 m).

Une heure après le départ, vous croisez la D169, qu’il faut emprunter sur 100 m avant de tourner à droite. La vue donne sur le Fiumorbo et la chaîne du mont Kyrie. Vous entrez ensuite dans une forêt de hêtres et de pins. L’itinéraire sinueux en sous-bois croise et traverse une kyrielle de ruisseaux, parfois grossis par la fonte des neiges. Après avoir franchi le ruisseau du Lischetto, vous parvenez en 30 minutes au plateau de Ghjalgone (1 591 m). Un panneau indique A Casetta di Ghjalgone, qui propose charcuteries et fromages (environ 3 heures depuis le départ).

Le GR®20 poursuit sa descente douce, en grande partie en forêt. Elle mène en 30 minutes à un petit pont en bois sur le Marmano. Une piste forestière prend le relais sur 350 m avant d’arriver au col de Verde (environ 4 heures 30 depuis le départ). Vous pouvez faire étape au Relais San Petru di Verde. Plus connu sous l’appellation de refuge du col de Verde, cet agréable gîte privé, en bordure de la D69, est nettement plus confortable que le refuge de Prati, mais ce dernier est situé à un emplacement plus stratégique.

Poursuivre vers le refuge de Prati demande environ 2 heures de marche. Après avoir traversé la route départementale, le sentier s’élève doucement au cœur d’une forêt de pins. Dix minutes plus tard vient la fin des illusions : le GR®20 oblique à gauche et part à l’assaut des courbes de niveau. Cette montée exigeante est composée d’une série de raidillons successifs. Au terme du dernier d’entre eux, vous atteindrez la Bocca d’Oru (1 840 m), qui offre un excellent point de vue sur la plaine orientale, 1 heure 45 environ après avoir quitté le col de Verde. En vous retournant, vous pourrez considérer avec satisfaction la distance parcourue, puisque vous distinguez en enfilade le Monte Rotondo, le Monte d’Oro et le Monte Renoso. Un quart d’heure de marche conduit alors au refuge de Prati.

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Les montagnes corses dans la brume avant le refuge d'Usciolu.
Les montagnes corses dans la brume avant le refuge d'Usciolu. C.WILL - AdobeStock

Étape 12 : du refuge de Prati (1 820 m) au refuge d’Usciolu (1 750 m)

Difficulté : difficile ; passages escarpés et vent parfois fort sur les crêtes 
Durée moyenne : 5 heures 30 (6 heures 15 dans l’autre sens) 
Point culminant : 2 041 m 
Dénivelés : +700 m/-750 m

Parcours emblématique du GR20 sur les crêtes

Le sentier monte presque d’emblée en quittant le refuge, pour atteindre une première hauteur. Le soudain affolement des courbes de niveau ne dure qu’environ 20 minutes, mais la fin, dans les rochers, reste escarpée. La vue presque aérienne sur les villages de Palneca, de Ciamannacce et de Cozzano, à plus de 1 000 m en contrebas, est époustouflante. Sur le versant gauche (est), vous apercevez nettement le village de Prunelli, perché sur une hauteur, et Ghisonaccia dans la plaine.

Profitez bien de la vue, car vous aurez besoin de toutes vos forces pour effectuer la suite du parcours, où il s’agit de gravir de larges blocs rocheux. Ce passage, qui dure une petite demi-heure, est éprouvant pour les randonneurs sensibles au vertige et peut se montrer dangereux en cas de mauvaises conditions climatiques. Vous longerez ensuite les crêtes pendant près de 1 heure 15 sur un sentier très rocailleux, qui tutoie par moments des précipices. Vos efforts seront récompensés par l’exceptionnel panorama que vous découvrirez depuis la ligne de crête.

Après avoir passé la Punta di a Capella (2 041 m), vous contournerez le rocher de la Penta, puis quitterez les crêtes par une forêt qui constitue une halte pique-nique idéale. Environ 2 heures 30 après être parti, dans un paysage où le minéral cède peu à peu la place au végétal, vous atteindrez le col de Laparo (1 525 m), à la jonction avec le Mare a Mare® Centre (l’itinéraire vers Cozzano – 2 heures 30 – qui emprunte ce dernier constitue l’étape 3 du sentier Mare a Mare® Centre). Une source est indiquée à proximité.

Le sentier suit de nouveau la crête après le col. Il s’élève régulièrement jusqu’à la Punta di Furmicula (1 981 m), que vous atteignez 4 heures 30 environ après le début de la marche. Le décor, qui voit le sentier se frayer un chemin parmi un chaos rocheux, est grandiose. Vous cheminez d’abord sur le flanc est de la crête, avant de passer du côté ouest, plus venté.

flanc est de la crête, avant de passer du côté ouest, plus venté. Vous distinguez le refuge d’Usciolu peu après la Punta Furmicula. Il s’atteint par une descente rocheuse d’environ 45 minutes.

Étape 13 : du refuge d’Usciolu (1 750 m) au refuge d’A Matalza sur le plateau du Coscione (1 430 m)

Difficulté : facile 
Durée moyenne : 4 heures 15 (5 heures dans l’autre sens) 
Point culminant : 1 836 m 
Dénivelés : +400 m/-650 m

Un parcours aérien au sommet des crêtes

Du refuge, un raidillon (10-15 minutes) rejoint la crête à la Bocca di Suragheddu (1 786 m). Un panneau indique la direction de Cozzano, décrochage possible mais peu pratique. À partir de là, le GR®20 joue au funambule sur la crête, particulièrement escarpée, pendant 2 heures, avec, en ligne de mire, l’Incudine.

Bien que le dénivelé soit faible, la progression sur les dalles rocheuses est malaisée. Par endroits, il faut se faufiler parmi de gros blocs rocheux ou des amas de granit. L’altitude frise les 1 800 m, mais des mini descentes sont suivies de remontées tout aussi courtes, ce qui épuise, surtout en l’absence d’ombre. En revanche, les panoramas sont sublimes : vallée du Taravo à l’ouest, Incudine au sud, pâturages du plateau à l’est. La rocaille nue et lisse est prédominante jusqu’à ce que le tracé descende vers une hêtraie.

Environ 2 heures 30 après le départ, vous atteignez le col de Bocca di l’Agnonu (1 570 m). Une variante (ancien tracé du GR®), mal balisée, passe par le Monte Incudine (ou Alcudina ; 2 134 m), le plus haut sommet de Haute-Corse qui doit son nom à un rocher en forme d’enclume. En continuant sur le tracé normal du GR®20, vous croisez le départ du sentier menant à Zicavo en 2 heures. Le GR® se poursuit dans la hêtraie, traverse un large ruisseau à gué et atteint les bergeries de Basseta 1 heure après le col.

L’itinéraire révèle une vue dégagée sur le plateau du Coscione et, en toile de fond, l’Incudine. Il traverse ensuite la D428, puis rejoint une deuxième liaison vers Zicavo (environ 1 heure 30), avant de grimper vers la chapelle San Petru. Une montée dans une hêtraie permet ensuite de rejoindre la piste menant au refuge d’A Matalza, 30 minutes après Basseta. Ceux qui ont choisi de faire étape aux bergeries de Croci (1 heure après A Matalza) continueront sur la piste carrossable puis suivront le tracé du GR®, à droite, dans les ondulations du plateau.

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Le plateau de Coscione en Corse.
Le plateau de Coscione en Corse. Eisenlohr - iStock

Étape 14 : du refuge d’A Matalza (plateau du Coscione – 1 430 m) à Asinau (1 530 m)

Difficulté : moyenne 
Durée moyenne : 4 heures (4 heures dans l’autre sens) 
Point culminant : 2 025 m 
Dénivelés : +650 m/-550 m

Un itinéraire à découvert sur des sentiers rocailleux

Si vous arrivez du refuge d’A Matalza, suivez le sentier sur la piste carrossable vers le sud-est. Puis l’itinéraire bifurque à droite et suit les ondulations du plateau du Coscione. En 1 heure, vous atteignez les bergeries de Croci.

Empruntez ensuite une large piste carrossable, tournez à gauche 10 minutes plus tard pour monter vers les hauteurs du plateau. Enserré par de petits buissons, le sentier file vers le sud. En 1 heure environ, vous parvenez à la Bocca di Chiralba (1 743 m), qui offre un très beau panorama.

L’itinéraire se fait ensuite plus rocailleux et raide, rappelant la proximité de l’Incudine. Vous retrouvez la variante qui y mène (voir l’étape 13) au niveau de la Bocca Stazzunara (2 025 m), point culminant de la journée, atteinte 1 heure après le col de Chiralba. Au col, il est possible d’emprunter la variante pendant 15 à 20 minutes (aller) pour gagner le calvaire de l’Incudine en suivant l’arête en direction du nord-est. Soyez prudent et couvrez-vous, car la ligne de faîte est souvent noyée dans la brume.

La dernière partie de l’étape – la plus difficile ! – consiste en 1 heure de descente raide (500 m de dénivelé) dans la roche jusqu’au refuge d’Asinau. Prenez votre temps ! Cheminez d’abord vers le nord-est, puis vers le sud-est jusqu’à un large talweg accueillant. Avec le ravin de Trovone sur votre droite, vous croisez un ruisseau avant de voir le refuge au loin.

Une fois installé au campement, vous pouvez faire une belle balade de 1 heure 30 aller-retour jusqu’aux anciens fours à chaux au fond du ravin de Gialghiccia. Depuis le refuge, dirigez-vous vers les bergeries et traversez la rivière (l’Asinau) ; en suivant le sud, vous tomberez sur le ravin. Observez les anciens murs érigés du temps du vieil Asinau, à l’époque où des blocs de calcaire étaient extraits du sommet de la Punta Calcina.

Étape 15 : d’Asinau (1 530 m) au refuge di Paliri (1 055 m), par la variante alpine

Difficulté : difficile (passages délicats par la variante alpine) 
Durée moyenne : 7 heures (7 heures 30 dans l’autre sens) 
Point culminant : 1 662 m 
Dénivelés : +900 m/-1 100 m environ

Une des plus belles étapes du GR20 sud

Le sentier part vers l’ouest puis vers le sud pour rejoindre la ravine où coule l’Asinau. Vous croisez la direction de Quenza 30 minutes plus tard, avant le bois et l’Asinau. Une fois franchi le cours d’eau, le chemin remonte et se poursuit à flanc de montagne, à 1 300 m d’altitude, à couvert. Le parcours, facile et agréable, suit le cours de l’Asinau en contrebas, pendant 1 heure. Il ménage des points de vue superbes, notamment sur les contreforts du massif de Bavella.

La variante alpine débute 1 heure 30 après le départ. L’intersection est mal signalée. En allant tout droit, vous suivez l’itinéraire “normal”, qui contourne le massif de Bavella par le sud-ouest. Il ne présente pas de difficulté particulière mais progresse en montée, sur un terrain peu ombragé sur la seconde partie du parcours. À gauche, deux bandes jaunes parallèles indiquent la variante alpine, pour pénétrer au cœur du massif de Bavella. Les deux sentiers se retrouvent avant le col de Bavella. Si vous n’êtes pas sujet au vertige et si les chemins sont secs, choisissez la variante alpine, un des temps forts du GR®, même si elle est éprouvante et technique.

Par rapport à l’itinéraire normal, le sentier de la variante oblique à 90°. La montée, très raide, serpente au milieu des bouleaux et des pins, qui se raréfient avec l’altitude. Vous bénéficiez d’un court répit pendant 10 minutes, puis le chemin sort des bois et s’élève jusqu’à la Bocca di u Pargulu (1 662 m), après 1 heure d’efforts. Au sommet, dans un chaos lunaire, le panorama vous fait oublier vos peines.

Prenez la descente dans un pierrier escarpé. Elle chemine dans un décor grandiose jusqu’à une chaîne nécessaire pour négocier un passage délicat dans la roche. Par temps sec, c’est un peu comme gravir un toboggan à l’envers en s’aidant d’une chaîne.

Encore une demi-heure d’une progression difficile dans des escarpements rocheux et vous arrivez à un col offrant une vue sur les aiguilles de Bavella et sur le village de Bavella. Pour le rejoindre, le sentier plonge dans un couloir de granit rose creusé de taffoni, entre les rochers.

Ici, le balisage est parfois insuffisant. Vous retrouvez l’itinéraire normal environ 4 heures 30 de marche après le départ. Une promenade de 10 minutes en forêt vous mène au parking du col de Bavella. Dépassez la Madone des Neiges et ses ex-voto et prenez la route goudronnée qui descend à gauche pendant 300 m.

Très fréquenté en été, le col de Bavella offre la possibilité d’effectuer une demi-étape, grâce à ses bars, restaurants et refuges. Ne quittez pas le GR® à cet endroit : le tronçon restant ne manque pas de charme. Le col marque un changement dans le profil de l’itinéraire, qui est désormais plus verdoyant.

La dernière partie de l’étape (2 heures) débute par une piste forestière, derrière le parking de l’Auberge du Col de Bavella. Vous évoluez à plat dans une forêt pendant 15 minutes. La piste se transforme en sentier et bifurque sur la gauche dans la forêt pour entamer une montée ardue de 200 m de dénivelé jusqu’au col de Foce Finosa (1 205 m). Ici, le regard porte jusqu’à la mer, vers le sud-est, et de l’autre côté, jusqu’au massif de Bavella. Il vous reste 1 heure pour parvenir au refuge di Paliri (1 055 m), en descendant par le versant est.

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Sur la route de Conca, point d'arrivée du GR20 en Corse.
Sur la route de Conca, point d'arrivée du GR20 en Corse. C.WILL - AdobeStock

Étape 16 : du refuge di Paliri (1 055 m) à Conca (252 m)

Difficulté : moyenne 
Durée moyenne : 5 heures (6 heures 15 dans l’autre sens) 
Point culminant : 1 055 m 
Dénivelés : +150 m/-950 m

Joie d'avoir réussi, chagrin de quitter le sentier

Au départ du refuge, descendez puis entrez dans une forêt de pins maritimes. À la sortie de la forêt, à gauche, se profile l’Anima Danata. Après un bref ressaut, vous distinguez les massifs du Monte Bracciutu à l’est et du Monte Sordu au sud-est (25 minutes). Vient ensuite un parcours en corniche vers le nord-est, autour d’un cirque au milieu duquel jaillissent les pics du massif du Bracciutu. Retournez-vous pour fixer “l’œil” de la crête de la Punta Tafunata di i Paliri. Progressez sur cette corniche pendant une demi-heure jusqu’au Foce di u Bracciu (917 m). Le chemin bifurque alors en U, pour filer plein sud.

Au milieu d’arbousiers, de cistes, de lavande et de bruyère, l’itinéraire suit la courbe de niveau pendant 10 minutes, avant la montée de la Bocca di Sordu (1 065 m), que vous gagnez au bout de 30 minutes d’une grimpette traîtresse. De là, la perspective est dégagée jusqu’à la mer.

Après le col, descendez une grosse dalle de granit de 50 m, très pentue et glissante en cas de pluie, qui aboutit à un chemin sablonneux dans une forêt de pins (environ 2 heures).

Quelques minutes plus tard, vous parvenez à un plateau d’où émergent des dômes de granit et des empilements de roches. Le maquis et des pins maritimes plantent le décor. Avancez au milieu de ce paysage pendant 15 minutes avant de descendre. Le relief se fait plus doux. Vous atteignez les ruines des bergeries de Capellu 2 heures 30 environ après votre départ. Une source, à 300 m du sentier principal, est l’endroit idéal pour pique-niquer.

Vous parvenez à un replat 15 minutes plus tard. Le massif de la Punta Balardia se dresse au nord-est, reconnaissable à son pain de sucre. Descendez ensuite jusqu’au ruisseau de la Punta Pinzuta.

Le sentier le longe, avant de décrire un grand lacet et de le franchir à nouveau près de larges vasques dans la roche permettant de se rafraîchir. Suit une grimpette d’environ 20 minutes pour sortir de cette vallée encaissée (3 heures 45) et arriver à un col. Le sentier se poursuit à flanc de montagne et décrit de longues sinusoïdes en corniche au milieu du maquis, pendant 45 minutes.

Vous atteignez la Bocca d’Usciolu (587 m) après 4 heures de marche. Ultime col du tracé, il a valeur de symbole. Sa forme en U est la “porte de sortie” du GR®20. Conca et son campanile se profilent dans la vallée. Plus au sud se dessine une belle anse littorale. La descente jusqu’au village (20-30 minutes) se déroule au milieu d’un épais taillis.

Cinq heures après avoir quitté le refuge, vous débouchez sur une route goudronnée. Prenez à gauche, jusqu’à un carrefour, puis suivez la route qui descend. Vous arrivez à Conca, partagé entre la joie d’avoir “bouclé” le GR®20 et, déjà, la nostalgie de ses reliefs.

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