Le village de Sartène en Corse.

Corse

Sartène

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Depuis ses hauts murs de granit, Sartène semble surveiller d’un œil sévère la vallée du Rizzanese. À première vue, cette ombrageuse cité peut sembler austère. La vieille ville est lovée autour de sa place centrale, vers laquelle convergent des passages voûtés et des ruelles pavées et pentues, bordées de hautes maisons dont les volets semblent perpétuellement clos. À ce tableau s’ajoutent les sonorités à la fois chantantes et rocailleuses de la langue insulaire, bien vivante dans ce bastion de la corsitude. Un vrai décor de film de cape et d’épée, où l’on croirait presque distinguer le fantôme de Colomba au détour d’un escalier de pierre…

Que faire et voir à Sartène ?

La vieille ville, carte postale pittoresque

Toute la vie sartenaise s’organise autour de la place de la Libération (aussi appelée place Porta), où se dressent l’église Sainte-Marie et son fier clocher. Elle héberge un superbe maître-autel en marbre polychrome, provenant du couvent Saint-François, et des peintures, réalisées sur place en 1843 par un artiste de passage, représentant le chemin de croix. Surtout, elle renferme les chaînes et la croix utilisées au cours de la procession du Catenacciu. Jouxtant l’église, le bâtiment de la mairie servait au XVIe siècle de palais aux gouverneurs génois. Classé monument historique, il possède des peintures anonymes italiennes malheureusement peu mises en valeur.

Vers le nord, en passant sous le porche qui s’ouvre sous cet ancien palais, on accède à la perle du vieux Sartène : le quartier de Santa-Anna et ses adorables ruelles. Ce labyrinthe de pierre déroule d’interminables escaliers et des ruelles pavées sinueuses, bordées de restaurants et de boutiques. Certaines sont si étroites qu’un homme y passe à peine. Ô combien appréciables en été, ces venelles accordent un peu d’ombre aux passants. Après la tombée de la nuit, elles restituent la chaleur accumulée dans le granit. Admirez l’échauguette du XVIe siècle du quartier du Pitraghju et l’ancien four à pain (entre la rue des Voûtes et la rue Antoine-Croce). Vous pouvez retirer un plan de visite à l’office de tourisme.

Le musée départemental de Préhistoire corse et d’Archéologie de Sartène

Installé dans un bâtiment moderne offrant une belle vue sur les toits de la ville depuis sa terrasse, ce musée renferme des pièces archéologiques provenant de toute l’île. Réparties dans trois salles d’exposition, les collections s’échelonnent du IXe millénaire av. J.-C. à la période médiévale. Outils en pierre et en bronze, vases culinaires et funéraires, parures… l’ensemble témoigne d’échanges précoces avec le bassin méditerranéen (dès le VIe millénaire av. J.-C.). Si la scénographie, assez austère, manque de modernité et de dynamisme, tout le monde s’accordera sur l’effet magistral de la salle consacrée aux statues-menhirs. Accédez au musée à pied depuis la vieille ville, par une volée de marches, ou en voiture depuis la D65, au-dessus de la vieille ville.

Le domaine d’Olva, un parc animal incontournable

À 4,5 km de Sartène, ce beau parc animalier à vocation de ferme pédagogique est à ne pas rater ! Dans un décor bucolique, poneys, chevaux, ânes, agneaux, lamas, poules et autres animaux font la joie des enfants : un parcours balisé dans le parc vallonné permet de faire agréablement le tour des enclos (on peut apporter son pique-nique). Baptêmes et balades à poney sont proposés toute la journée. Les plus jeunes apprécieront aussi la démonstration de traite des chèvres le matin à 10h30 durant la période de production laitière (nov-avr) et le parcours botanique (on vous remettra un guide des plantes). 

La procession du Catenacciu, un tradition vivace lors de la semaine sainte

Le soir du Vendredi saint, Sartène est le théâtre de l’une des plus anciennes traditions religieuses de l’île : la procession du Catenacciu. Dissimulé sous un habit rouge, l’Enchaîné parcourt la ville en réinterprétant le chemin de croix du Christ. Pieds nus, portant une lourde croix en bois et des chaînes aux chevilles, il est suivi d’un pénitent blanc, de huit pénitents noirs, de membres du clergé, de notables et d’une foule de curieux. Anonyme, l’Enchaîné a souvent dû postuler des années à l’avance pour avoir l’honneur de prendre la place du martyr et d’expier un péché dont l’assistance ne connaîtra pas la teneur. Les chaînes et la croix du Catenacciu sont visibles dans l’église Sainte-Marie.

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